Octave Vigne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 14 avril 1867 à Montfort-sur-Argens (Var). Député du Var de 1902 à 1919.

Après avoir fait des études au lycée de Marseille et de Toulon, Octave Vigne se fixe comme propriétaire viticulteur dans son pays natal.

Il s'intéresse vite à la chose publique et prend part à toutes les batailles politiques de l'arrondissement de Brignoles et du département du Var. Il est élu conseiller général du canton de Cotignac en juillet 1895. Il deviendra président de l'assemblée départementale en 1901.

Il se présente une première fois aux élections législatives en 1898 dans la circonscription de Brignoles sous l'étiquette de républicain, mais n'est pas élu.

En 1902, il est l'un des deux candidats socialistes dans la même circonscription, l'accord n'ayant pu se réaliser entre les différents groupes de l'arrondissement. Le comité fédéral du Var prend acte de cette division, les deux candidats acceptant de se désister pour celui qui devancera l'autre au premier tour. Au soir de celui-ci, les résultats sont les suivants : inscrits : 17.398 ; votants : 10.398, Vigne (socialiste) : 4.702, Th. Jean (socialiste) : 3.220, Comte (réactionnaire) : 4.153. Th. Jean renie son engagement et se maintient, mais n'en est pas moins battu au second tour, Octave Vigne l'emportant par 6.588 voix contre 3.460.

Octave Vigne s'inscrit au groupe du parti socialiste français et est membre, notamment, des commissions de l'agriculture et de l'hygiène publique.

Son activité parlementaire est essentiellement axée sur la défense des intérêts agricoles et particulièrement viticoles de sa circonscription. C'est ainsi qu'il intervient en 1905 dans le débat relatif au projet de loi concernant la répression de la fraude sur les vins et le régime des spiritueux pour s'élever contre le sucrage et le mouillage des vins, responsables à son avis de la crise viticole.

Ses interventions efficaces lui valent la confiance de ses électeurs qui lui expriment leur soutien massif aux élections de 1906 où il est élu dès le premier tour, en recueillant sur 16.792 inscrits et 11.973 votants, 7.520 voix contre 2.608 au réactionnaire Comte et 1.659 au républicain Spinelli.

Inscrit au groupe du parti socialiste, il est membre des commissions de la crise viticole et de l'assurance et de prévoyance sociales.

Il s'intéresse toujours exclusivement à l'agriculture varoise dans ses diverses branches : viticulture, sériciculture, élevage. En 1909, il intervient pour demander au gouvernement de soutenir énergiquement les oléiculteurs par la protection douanière, la lutte contre la fraude et l'octroi de primes. Il essaie également de faire améliorer les conditions de fonctionnement des coopératives agricoles et viticoles.

Il est encore élu au premier tour des élections de 1910, mais avec une marge moins importante qu'en 1906 puisque sur 16.034 inscrits et 11.302 votants il n'obtient que 5.674 voix contre 4.617 à Charles Albert et 814 à Latière.

Membre de la commission de la législation fiscale, la plupart de ses interventions, dépôts de propositions de loi et questions concernent les sociétés coopératives agricoles et viticoles.

Les élections de 1914 sont pour Octave Vigne un triomphe, avec une faible participation au vote il est vrai, puisque sur 14.463 inscrits il n'y a que 7.826 votants. Il obtient 6.543 voix contre 853 à Dauphin et 3 à Delatour.

Il siège dans les commissions des boissons, de l'agriculture et de la marine. Son activité pendant la guerre est réduite aux questions touchant les calamités agricoles dont souffre sa circonscription et les pensions.

Il est tout à fait hostile à l'évolution qui entraîne le parti socialiste de l' « Union sacrée » à l'affirmation de positions pacifistes. Le 5 juin 1917, il se sépare de la grande majorité de ses amis politiques en votant la confiance au gouvernement Ribot qui avait interdit à une délégation socialiste de participer à la conférence internationale de Stockholm.

Après l'armistice, il fait partie du groupe des députés socialistes qui enfreignent les consignes de leur parti en votant les crédits militaires pour le deuxième semestre 1919. Le 2 octobre 1919, il rompt de nouveau la discipline de son groupe en s'abstenant de voter contre l'approbation du traité de Versailles. Il ne prend pas part au scrutin. Cette rupture est consacrée par son refus de participer à la liste socialiste aux élections de 1919 et sa présence sur la liste présentée aux élections sénatoriales de 1920 par les amis de Clemenceau. Mais alors que les deux autres candidats de cette liste sont élus, les électeurs du Var préfèrent à Octave Vigne un candidat de la liste socialiste, Gustave Fourment.

Il fait une dernière tentative aux élections législatives de 1928, qui voient le retour au scrutin uninominal, où il se présente comme républicain socialiste dans la circonscription de Brignoles : il arrive en quatrième position avec 1.421 voix sur 10.040 votants et ne se maintient pas au second tour.