Fabien, Joseph Albertin
1879 - 1950
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 30 novembre 1879 à Martigues (Bouches-du-Rhône), décédé le 7 octobre 1950 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône).
Député des Bouches-du Rhône de 1928 à 1942. Sous-Secrétaire d'Etat aux Travaux publics du 21 mars au 15 juin 1940.
Fabien Albertin est né à Martigues dans les Bouches-du-Rhône où son père était receveur des douanes.
Logé à la caserne de la douane, le jeune Fabien passa son enfance en compagnie des enfants de douaniers qui furent ses premiers amis.
Après d'excellentes études secondaires, puis à la Faculté de Droit où il acquit le titre de Docteur, il devait entrer à son tour dans l'administration des douanes, en qualité de surnuméraire et être affecté à la Direction générale.
Bien vite, Fabien Albertin manifesta un vif intérêt pour les questions sociales et milita dans le mouvement corporatif qui prit naissance chez les fonctionnaires après le vote de la loi de 1901 sur les associations.
C'est ainsi qu'il entra en contact avec les premiers dirigeants du bureau de l'Union Générale du personnel des douanes. Jeune encore, il adhéra au parti socialiste, en même temps qu'il s'inscrivit comme avocat au Barreau de Paris.
Ses connaissances juridiques et son expérience syndicale et professionnelle faisaient d'Albertin un collaborateur précieux pour l'Union générale.
En 1908, il devint le Directeur de l'Action douanière organe officiel du groupement des agents des douanes. Alors s'ouvrit pour Albertin une période d'activité inlassable : la guerre de 1914 dont il revint avec la Légion d'honneur et la Croix de guerre n'ouvrant dans sa carrière qu'une parenthèse. Grâce à son énergique impulsion l'Action douanière se plaça au premier rang de la presse corporative.
Avocat, il eût à défendre de grandes causes. Il plaida aussi pour les douaniers en de nombreuses circonstances, soit devant les tribunaux correctionnels, soit devant les Cours d'Assises.
Militant du parti socialiste, il se jeta fougueusement dans les luttes politiques. Il fut notamment en 1914 un des adversaires de Paul Painlevé dans le Ve arrondissement de Paris.
C'est en 1928 que se dessina un tournant dans la carrière de Fabien Albertin. 11 fut, en effet, élu aux élections générales du 29 avril 1928, au 2e tour de scrutin, comme représentant de la deuxième circonscription d'Aix-en-Provence à un siège qui avait été occupé par Camille Pelletan et Auguste Girard.
Il sera réélu aux élections générales des 8 mai 1932 et 3 mai 1936, toujours au 2e tour de scrutin, après de rudes batailles où ses talents de polémiste et d'orateur firent l'admiration de ses électeurs.
Son élection à la Chambre des Députés ne devait pourtant pas l'éloigner de ses anciens camarades, « ses petits douaniers », comme il les appelait.
Ses nouvelles fonctions lui permirent au contraire de défendre plus efficacement leurs intérêts.
Il resta le Conseiller du Syndicat national des agents des douanes et le défenseur des douaniers devant toutes les juridictions. A la Chambre, il ne laissait jamais se discuter un problème les intéressant sans éclairer le débat de sa profonde connaissance des questions douanières et des rudes sujétions de cette profession.
Albertin ne fut cependant pas seulement à la Chambre le défenseur d'intérêt corporatifs si légitimes fussent-ils. En qualité de membre du groupe socialiste, il siégea dans des commissions importantes, comme la Commission de législation civile et criminelle avant d'entrer en 1936 à la Commission du règlement et à la Commission des finances. Il devait se signaler à l'attention de ses collègues, notamment dans ses fonctions de rapporteur du budget des finances, par ses qualités de sérieux, de travail autant que par sa profonde intelligence des questions financières.
Il fut mêlé aussi à presque tous les débats importants qui marquèrent la fin de la IIIe République. Il intervint notamment : - dans la discussion du projet de loi relatif aux groupes de combat et aux milices privées (1936), - dans celle du projet de loi tendant à l'institution d'un office national du blé (1936), - dans le débat sur la politique générale du Gouvernement Daladier le 9 décembre 1938 où il se signala par un dialogue extrêmement serré sur la politique financière du gouvernement avec Paul Reynaud alors Ministre des Finances.
Il prit la parole encore lors du vote du projet de loi tendant à accorder au Gouvernement des pouvoirs spéciaux (1939).
Enfin soit comme député, soit comme rapporteur, il participa à presque tous les débats budgétaires.
Le 21 mars 1940, il entra pour quelques semaines dans un cabinet de coalition présidé par M. Paul Reynaud comme Sous - Secrétaire d'Etat aux Travaux publics et aux Transports, aux côtés de M. Anatole de Monzie.
Le développement rapide des événements ne lui laissa pas le temps de donner sa mesure. Le 5 juin 1940, à la suite d'une concentration du Cabinet, il quittait le Gouvernement.
Les heures sombres de 1940 devaient marquer pour Albertin la fin de sa carrière politique. Douloureusement frappé par l'ordonnance du 13 septembre 1945 qui l'éloigna de la vie politique, il partagea désormais son temps entre sa profession d'avocat parisien et des séjours de plus en plus fréquents dans sa Provence qu'il chérissait.
Il s'est éteint le 7 octobre 1950 à Salon-de-Provence au milieu de ses anciens électeurs qui n'avaient jamais cessé de lui témoigner confiance et reconnaissance.
Né le 30 décembre 1879 à Martigues (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 7 octobre 1950 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône)
Député des Bouches-du-Rhône de 1928 à 1942
Sous-secrétaire d'Etat aux Travaux publics du 21 mars au 10 mai 1940
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome I, pp. 355-356).
Rendu inéligible en raison de son vote en faveur des pleins pouvoirs, le 10 juillet 1940, et son inéligibilité confirmée le 19 décembre 1945 par le jury d'honneur qui lui reproche sa collaboration au journal l'Effort, Fabien Albertin partage son temps entre sa profession d'avocat parisien et des séjours de plus en plus fréquents en Provence.
Il meurt, le 7 octobre 1950, à Salon-de-Provence.