Théophile Viard

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 5 mars 1849 à Langres (Haute-Marne), mort le 21 septembre 1931 à La Garenne-Colombes (Seine).

Député de la Haute-Marne de 1910 à 1914.

Cet horticulteur de la Haute-Marne ne semblait pas destiné à une carrière politique, lorsque le décès de Roret, député radical-socialiste de l'arrondissement de Langres, survenu peu après sa brillante réélection, l'amena à plus de 60 ans, à briguer les suffrages de ses concitoyens pour garder à son parti un siège menacé. Il fut élu au second tour, le 18 décembre 1910 en battant par 10.101 voix seulement contre 9.782, son adversaire l'avocat Dessein qui l'avait pourtant devancé de près de 3.000 voix au premier tour.

Il prêta une attention toute particulière à la commission d'initiative parlementaire dont il fut membre pendant tout son mandat sans négliger pour autant celle d'intérêt local et celle de législation fiscale, auxquelles il a également appartenu. Au sein de cette dernière il se fit une spécialité dans les problèmes d'octroi et fut rapporteur de plusieurs projets de lois tendant au relèvement des taxes sur les alcools à l'entrée dans diverses communes de France.

Professionnellement très intéressé par les problèmes ruraux il sentit les dangers d'une quasi-monoculture de la vigne dans sa région d'origine. Lors de la discussion du budget pour 1912 il soutint avec énergie l'amendement d'un de ses collègues tendant à accorder un crédit supplémentaire à une école de vannerie et d'osiériculture située dans sa circonscription de Langres. Il avait vu toute l'importance que cet établissement pouvait présenter pour donner une formation nouvelle aux viticulteurs qui acquéraient ainsi un métier complémentaire leur permettant de « sortir de la misère en manufacturant eux-mêmes de l'osier pendant l'hiver ». Il fut aussi un ardent défenseur de la mutualité sociale agricole.

Des raisons personnelles le conduisirent à multiplier les demandes de congés et aux élections suivantes il fut battu par son ancien adversaire Dessein. Il mena dès lors une vie retirée et c'est à la Garenne-Colombes où il avait son domicile parisien qu'il s'éteignit le 21 septembre 1931. Il avait 82 ans.