Albert Willm
1868 - 1944
- Informations générales
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- Né le 24 novembre 1868 à Brest (Finistère - France)
- Décédé le 15 juillet 1944 (Lieu de décès inconnu)
1868 - 1944
Né le 24 novembre 1868 à Brest (Finistère).
Député de la Seine de 1906 à 1914.
Albert Willm est né à Brest où son père, Charles Willm, ouvrier instruit et intelligent, né à Barr (Bas-Rhin) en 1836, était venu après la guerre de 1870, optant pour la France en 1872.
Albert Willm fait de bonnes études au lycée de Brest, puis aux facultés de droit de Rennes et de Paris. Il constitue à Brest le premier groupe d'études sociales et y organise les premières réunions de propagande ; il collabore au Petit breton, au Petit brestois, au Travailleur du Finistère.
Il s'inscrit au barreau de Paris, et adhère au parti socialiste révolutionnaire en 1896. Il collabore au Petit bleu, au Petit sou, au Soir, à l'Action, au Socialiste, à l'Humanité. Il plaide de nombreuses affaires de presse et de non moins nombreux procès politiques. Il sera membre du premier conseil judiciaire de la Bourse du travail de Paris, vice-président de l'association professionnelle des nouvel listes parisiens, membre du conseil d'administration de l'association de la presse judiciaire et adhérent au syndicat de la presse socialiste.
Avocat à la Cour d'Appel de Paris, il se présente aux élections législatives le 6 mai 1906 dans la 4e circonscription de Saint-Denis dont le député sortant, Firmin Faure, antisémite notoire, avait espéré se faire élire en Dordogne ; il aura pour principal adversaire Gaston Méry (auteur d'un livre virulent contre le Président Loubet) ; au premier tour, Albert Willm obtint 6.626 voix contre 3.933 à Gaston Méry et plus de 2.000 à chacun des candidats suivants ; et il l'emporte au second tour par 9.654 suffrages contre 7.380 à Méry.
Inscrit au groupe socialiste à la Chambre des députés, Albert Willm est un parlementaire très actif. Il rédige de nombreux rapports (libre vente des timbres-poste, correspondance téléphonique entre la France et l'Allemagne, entre la France et l'Espagne, etc...). Son grand talent lui permet de prendre la parole dans les débats les plus divers : il interviendra en 1906 et 1908 sur l'amnistie, s'intéressera au projet de loi relatif aux réunions publiques (janvier 1907), dénoncera les opérations financières et les manœuvres de bourse (février 1907), demandera la « création d'une commission d'enquête dans le but de faire cesser les atrocités qui se perpétuent en Algérie... » (mars 1907) ; dans un courageux discours à la tribune, le 15 mai 1907, il prendra la défense des fonctionnaires syndicalistes coupables d'avoir stigmatisé la politique du gouvernement Clemenceau ; il défendra les grévistes des P.T.T. (23 mars 1909) et soutiendra les revendications des cheminots (séance du 5 avril 1910) ; il participera au débat sur la peine de mort, se prononçant fermement en faveur de l'abolition (séance du 7 juillet 1907) ; enfin, avec son éloquence coutumière, il interviendra le 16 mars 1910 au cours de l'interpellation relative aux opérations des liquidateurs de congrégations, faisant le procès de « tous les auxiliaires de justice, qui ne sont ni contrôlés ni surveillés ».
Le 24 avril 1910, il se représente devant les électeurs : il est victorieux dès le premier tour avec 10.567 voix sur 19.914 votants, ses adversaires principaux obtenant respectivement : Rousset 4.582 voix, Brack 2.511 et Mandel 1.912. Son activité parlementaire, durant cette seconde législature, sera également très fructueuse : il appartiendra aux commissions des comptes définitifs, de la réforme judiciaire, des affaires extérieures, des protectorats et des colonies. Il se penchera sur le cas des sinistrés victimes des inondations de la Seine en 1910, et prononcera à la tribune, le 23 mai 1913, un grand discours républicain, développant son interpellation sur l'interdiction de la manifestation annuelle au cimetière du Père Lachaise.
Aux élections législatives de 1914, c'est Bachelet qui défend les couleurs du parti socialiste dans la 4e circonscription de Saint-Denis ; il est battu par Bokanowski, radical-socialiste. Albert Willm, pour sa part, tente sa chance dans la 5e circonscription. Il obtient au premier tour 6.695 voix contre 6.717 à Jean Bon, employé à la préfecture de la Seine ; et ce dernier emporte la victoire au second tour par 8.900 voix, Willm en obtenant 8.299.
Albert Willm aura laissé le souvenir d'un ardent, dévoué et fidèle défenseur des principes socialistes ; mais aussi celui d'un parlementaire de talent, possédant une connaissance approfondie des problèmes juridiques et économiques, passionnément attaché à la justice et à la liberté.