Eugène Villejean

1850 - 1930

Informations générales
  • Né le 22 janvier 1850 à Ancy-le-franc (Yonne - France)
  • Décédé le 22 mars 1930 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 mars 1895 au 31 mai 1898
Département
Yonne
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Yonne
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1902 au 31 mai 1906
Département
Yonne
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Yonne
Groupe
Gauche radicale-socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 22 janvier 1850 à Ancy-le-Franc (Yonne), mort le 22 mars 1930 à Paris.

Député de l'Yonne de 1895 à 1910.

Eugène Villejean entreprend tout d'abord une brillante carrière scientifique. Après ses études de pharmacie, il est nommé interne des hôpitaux en 1873, pharmacien en chef de l'hôpital Trousseau en 1878, puis de l'hôpital Lariboisière, et enfin de l'Hôtel Dieu. Il devient également docteur en médecine en 1886, professeur agrégé de chimie et de toxicologie à la faculté de médecine de Paris et publie notamment deux études sur Les pigments et matières colorantes de l'économie animale ainsi que les Recherches expérimentales sur les propriétés chimiques et physiologiques du chlorure de méthylène.

A la faveur d'une élection partielle provoquée par le décès de Jean Rathier, républicain radical, député de l'arrondissement de Tonnerre (Yonne) depuis 1889, il est élu le 17 mars 1895, par 5.563 voix contre 5.410 à Archdeacon, et réélu en 1898 par 6.096 contre 5.410 au même adversaire. Ses programmes électoraux défendent les idées de son parti : protectionnisme, impôt sur le revenu, séparation de l'Eglise et de l'Etat, et plus tard développement de l'alliance russe. Il siège sur les bancs de la gauche radicale-socialiste.

Sa culture scientifique, sa triple qualité de médecin, de chimiste et d'hygiéniste l'amènent à intervenir de façon intéressante et didactique dans les débats relatifs à la santé et la science. En 1895, lors de la discussion du projet de réforme de l'impôt, il prend la défense des producteurs d'alcools de fruits, non seulement en tant qu'élu d'une région de vignobles, mais au nom de l'objectivité scientifique, et dénonce les dangers des alcools industriels, compte tenu des procédés de fabrication employés. En 1896, il défend au nom de la qualité, les vins naturels contre les vins de coupage, et à l'occasion d'un débat sur la recherche scientifique, expose l'intérêt et les limites de la sérothérapie alors mise en vedette par la création de l'Institut Pasteur.

Pendant la septième législature (1898 à 1902), il appartient aux commissions du suffrage universel, de l'enseignement, de l'hygiène publique et à diverses commissions ; il poursuit son action en matière de recherche scientifique et met en valeur la notion de lutte contre la pollution dans la région parisienne (au sujet de l'épandage des eaux d'égouts dans la plaine de Créteil).

Il est de nouveau élu au second tour le 11 mai 1902, par 5.654 voix contre 4.552 à son principal adversaire Hardy. Il est élu président de la commission de l'hygiène publique, vulgarise la notion de diététique en soutenant des textes relatifs à la création et à la reconnaissance d'utilité publique d'une « société d'alimentation scientifique ». Il fait créer une chaire d'enseignement d'accouchement destinée aux sages-femmes, à la faculté de médecine de Paris, et participe notamment aux travaux de la commission d'études pour la reconstruction de la salle des séances ainsi qu'à la commission d'enquête sur les établissements de bienfaisance privée et de l'Etat.

Il est réélu pour un quatrième mandat, le 6 mai 1906, par 5.544 voix contre 4.099 à Perreau-Pradier et reste président de la commission de l'hygiène publique. Son activité est toujours intense dans ce domaine : il mène à bien des réformes importantes relatives aux abattoirs, à la désinfection, à l'éradication des gastroentérites ou « choléras infantiles » par l'interdiction des biberons à tubes.

Il ne se représente pas aux élections de 1910, il est alors remplacé par Perreau-Pradier, mais poursuit son activité scientifique, en tant que membre du Conseil supérieur de l'hygiène publique, ou en continuant à publier des travaux de valeur sur la pharmacologie et en collaborant au « dictionnaire de médecine et de chirurgie ».

Il meurt à Paris le 22 mars 1930.