Paul, Etienne Vigné dit Vigné d'Octon
1859 - 1943
- Informations générales
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- Né le 7 septembre 1859 à Montpellier (Hérault - France)
- Décédé le 20 novembre 1943 à Octon (Hérault - France)
1859 - 1943
Né le 7 septembre 1859 à Montpellier (Hérault).
Député de l'Hérault de 1893 à 1906.
Fils d'un artisan boulanger épris de mécanique et adversaire irréductible de l'Empire, qui exploitait à Montpellier son fonds de commerce à l'enseigne des « Epis d'Or », Paul Vigné fait ses études classiques puis médicales dans la ville où il est né.
En 1880, il est admis à l'école de médecine navale de Toulon et au cours des années qui suivent, il effectue, en qualité de médecin de la marine, plusieurs voyages lointains, notamment aux Antilles, au Sénégal et au Soudan. C'est dès cette époque qu'il fait ses débuts d'écrivain : sous le pseudonyme de Gaëtan Kerouel, il publie dans divers journaux littéraires ou revues savantes de Paris au de province, tels le Figaro littéraire et la Revue bleue, des nouvelles, reportages, petits mémoires scientifiques ayant pour thème les observations rapportées de ses expéditions.
Cette activité lui vaut des difficultés avec les autorités maritimes et il préfère offrir sa démission pour se lancer résolument dans la littérature. En 1889, il donne sous sa signature définitive de Vigné d'Octon (Octon est le village dont est originaire la branche paternelle de sa famille) son premier roman, Chair noire ; beaucoup d'autres suivent ; il collabore à la Petite République et à l'Aurore. Mais la politique l'attire également. Il est inscrit au parti radical. En 1889, il se présente aux élections cantonales, il est battu ; mais quatre ans plus tard, à 34 ans, il est élu député aux élections des 20 août et 3 septembre 1893, où il l'emporte au deuxième tour de scrutin par 7.263 voix sur 13.600 votants contre 6.299 à Paul Leroy-Beaulieu. Il est réélu le 8 mai 1898, au premier tour, par 7.768 voix sur 12.746 votants contre 4.764 à son principal opposant, et le 27 avril 1902, au premier tour également, où il obtient 7.128 voix sur 13.711 votants, devançant ainsi Leroy-Beaulieu qui en obtient 6.439. Il est battu aux élections des 6 mai et 20 mai 1906 où il obtient 2.264 voix au premier tour sur 11.773 votants contre 2.364 à Pelisse, qui est élu au deuxième tour devançant Leroy-Beaulieu, et à celles de 1910 où il n'obtient que 988 voix sur 12.371 votants contre 6.269 à Pelisse, élu dès le premier tour.
A la Chambre, il appartient aux groupes radical socialiste, démocratique et viticole. Son action de parlementaire reflète ses préoccupations d'homme : Homme de lettres, et défenseur de la liberté d'expression, il interpelle le gouvernement, le 20 janvier 1894, à propos de l'interdiction, quelques jours après l'attentat de Vaillant, de la pièce de Gerhard Hauptmann Les âmes solitaires dont le traducteur, Alexandre Cohen, vient d'être arrêté pour menées anarchistes.
Il dépose une proposition de loi relative à la constitution des universités, dont la discussion est jointe à celle du projet de loi ayant le même objet, auquel Paul Vigné se rallie et qui devient la loi du 10 juillet 1896.
Sa connaissance des pays tropicaux le conduit à s'élever, tant à cause du danger mortel que le climat représente pour les soldats français que des excès auquel elle donne lieu, contre l'expansion coloniale à outrance. Le 22 novembre 1894, il s'oppose à l'expédition de Madagascar au cours d'une intervention dans la discussion générale du projet de loi ayant pour objet l'ouverture de crédits pour cette expédition.
Le 22 novembre 1900, ayant interpellé le gouvernement sur les abus de pouvoir aux colonies, il dénonce à la tribune, dans une intervention de deux heures, les cruautés et les crimes commis au Soudan par la mission Voulet-Chanoine et les excès sanglants de la colonisation, portant ses accusations au plus haut, contre Gallieni lui-même. Mais la Chambre repousse la demande d'enquête qu'il dépose en conclusion.
Après son échec aux élections, Paul Vigné poursuit son activité humanitaire et littéraire. Il effectue une mission d'enquête en Afrique du Nord d'où il rapporte des observations qu'il utilise dans son ouvrage publié en 1911 La sueur du burnous. Pendant la guerre de 1914-1918 il dénonce les insuffisances du service de santé.
Ses ouvrages, au nombre d'une quarantaine, illustrent des genres variés : Romans régionaux comme L'Eternelle blessée - Fauves amours (1892), Les amours de Nine (1893), Les Angoisses du docteur Combalas (1893), En buissonnant (1894), Petite amie (1895), Joseph Forestier (1900), Pont d'amour (1900).
Romans exotiques comme Chair noire (1889), Au pays des fétiches (1891), Terre de mort (1892), Journal d'un marin (1897), Siestes d'Afrique (1891), Martyrs (1899).
Pamphlets comme Terre à galons (1900), La gloire du sabre, La sueur du burnous (1911), Comment on étouffe un livre (1905), Le roman d'un politicien (1912), Les crimes du service de santé et de l'Etat - Major général de la Marine (1923), Pays rouges (1924).