Conrad, Jacob, Dionys, Cornélis de Witt
1824 - 1909
Député depuis 1885, né à Paris le 15 novembre 1824, frère de Cornélis, Henry de Witt (1828-1889), député du Calvados de 1871 à 1876, Conrad, Jacob, Dionys, Cornélis de Witt épousa Mlle Henriette Guizot, fille aînée de l'ancien ministre, connue par de nombreux ouvrages d'éducation.
Propriétaire agriculteur, maire de Saint- Ouen-le-Pin (Calvados), ancien président de la Société d'agriculture de Pont-l'Evêque, conseiller général du canton de Cambremer depuis 1874, membre correspondant de la Société d'agriculture de France, M. Concad de Witt fut porté, aux élections législatives du 4 octobre 1885, sur la liste conservatrice du Calvados, et fut élu, le 7e et dernier, par 61 393 voix (89 064 votants, 117 207 inscrite).
Il prit place à l'Union des droites, parla (mars 1888) dans la discussion du budget des recettes, sur la réforme des impôts, se prononça contre la politique scolaire et coloniale du gouvernement, et vota, dans la dernière session :
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 15 novembre 1824 à Paris, mort le 20 août 1909 à Saint-Ouen-le-Pin (Calvados).
Député du Calvados de 1885 à 1902.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 564.)
Conservateur révisionniste et protectionniste, Conrad de Witt se présenta aux élections législatives de 1889 et fut réélu au premier tour par 6.909 voix contre 5.189 à Landry, républicain. Il en fut de même aux élections de 1893 où il obtint 6.373 voix contre 3.411 à Bénard et à celles de 1898 où il battit d'Hangest par 6.001 voix contre 3.590. En revanche, en 1902, il n'obtint que 1.116 voix au premier tour et 17 au second, battu par Ernest Flandin, conseiller général, qui devait par la suite représenter la circonscription jusqu'en 1932.
À la Chambre, Conrad de Witt, bien que monarchiste libéral de conviction et inscrit à droite, soutint toujours les ministres modérés au pouvoir. Partisan de la politique du comte de Paris, il se détacha de celle du duc d'Orléans quand celle-ci lui parut trop réactionnaire et se rallia volontiers à la République.
Membre de diverses commissions et notamment de celle des colonies, membre du groupe agricole, il prit part aux discussions relatives à la réforme des impôts, à la politique scolaire et coloniale ainsi qu'au privilège des bouilleurs de cru qu'il avait déjà défendu en 1888 dans un discours remarqué. Il s'intéressa également à la question de Madagascar à propos de laquelle il prononça un plaidoyer en faveur de la liberté de conscience.
Lors de la demande de révision du procès Dreyfus, il prit nettement parti en faveur de cette mesure et se sépara dès lors tout à fait de ses anciens amis politiques. Il soutint sans ambiguïté le ministère Waldeck-Rousseau (1899-1902), attitude qui lui coûta son siège de conseiller général en 1901 et celui de député l'année suivante.
Il mourut le 19 août 1909 au château du Val Richer à Saint-Ouen-le-Pin, dans la région de Cambremer, dans sa quatre-vingt-cinquième année. Il était veuf d'Henriette Guizot, la fille aînée du ministre de Louis-Philippe.