Aristide, Louis, Antoine, Maximin, Marie Vallon

1827 - 1897

Informations générales
  • Né le 26 juillet 1827 à Le conquet (Finistère - France)
  • Décédé le 11 mars 1897 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Sénégal
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 septembre 1893 au 11 mars 1897
Département
Finistère

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 26 juillet 1826 au Conquet (Finistère), mort le 11 mars 1897 à Paris.

Député du Sénégal de 1889 à 1893. Député du Finistère de 1893 à 1897.

Aristide Vallon naquit au Conquet, dans le Finistère, issu d'une vieille famille originaire du Dauphiné, ruinée et dispersée à la révolution de 1789. Son père avait combattu comme volontaire dans les armées de la République. Blessé en Espagne et contraint à une activité plus sédentaire, il passa alors dans les douanes et exerça les fonctions de receveur en Italie, en Allemagne puis en Bretagne où il se maria en 1824.

Le jeune Aristide entre à l'Ecole navale en 1840. Il en sort deux ans plus tard, deuxième de sa promotion. Enseigne en 1846, lieutenant de vaisseau en 1853, il se distingue dans la flotte de la Mer Noire lors de la campagne de Crimée où il est fait chevalier de la Légion d'honneur. Il participe ensuite à l'expédition de Chine où sa belle conduite lui vaut d'être promu officier. Capitaine de frégate en 1862, il commande la marine au Sénégal de 1864 à 1869. Il avait déjà eu l'occasion de connaître la côte occidentale de l'Afrique où les travaux d'hydrographie qu'il y avait menés sont restés classiques. D'une exploration au Dahomey, en 1857-1858, il avait également rapporté plusieurs notices géographiques publiées notamment dans Le tour du monde de Charton.

Nommé capitaine de vaisseau en 1871, Aristide Vallon est placé, en 1880, à la tête de la division navale de la mer des Indes, et fait commandeur de la Légion d'honneur. Il revient au Sénégal trois ans plus tard comme gouverneur avant d'être nommé contre-amiral en 1886 et de prendre sa retraite.

Ses convictions républicaines qui remontaient à 1848 lui avaient valu quelques désagréments sous l'Empire et même plus tard. La retraite sera pour ce marin une nouvelle occasion de servir la République : il entame une carrière politique.

Depuis 1885 justement, le Sénégal envoyait un député à la Chambre. Au renouvellement de 1889 l'amiral Vallon se présente comme candidat républicain et anti-révisionniste, contre le député sortant, républicain, Gasconi.

Au premier tour, le 22 septembre, il arrive en tête avec 1.744 voix contre 1.660 à son adversaire. Il est élu au second tour, le 6 octobre, par 1.783 voix contre 1.484 à Gasconi et devient ainsi le deuxième député du Sénégal.

Il prend logis à Paris, 8, rue Stanislas et se spécialise tout de suite dans les questions coloniales et maritimes.

A ce titre, il siège à la commission chargée de l'examen des projets et propositions de loi concernant la marine.

De caractère indépendant mais réputé pour sa courtoisie et son affabilité, homme de cœur, il déploie une grande activité en faveur du petit personnel de la marine et des invalides. Il défend et rapporte de nombreuses propositions de loi sur ces questions et intervient à chaque occasion.

Au nom de la commission du budget pour 1891, il est notamment chargé du budget annexe de la caisse des invalides de la marine.

Il prend d'ailleurs la parole et intervient chaque année au moment de la discussion du budget de la Marine. En 1893 ses observations en vue de hâter les travaux de fortifications de Fort-de-France et de Dakar sont remarquées.

Il n'oublie pas non plus les populations indigènes dont il s'efforce de défendre les intérêts et il dépose une proposition en vue de l'indemnisation des « indigènes nécessiteux » victimes de l'incendie du village de Guet N'Dar.

La connaissance qu'il a acquise du Dahomey fait qu'il est tout naturellement nommé président et rapporteur de la commission chargée d'examiner, en 1890, le projet de loi portant approbation de l'important arrangement conclu avec le roi de ce pays.

Mais, en août 1893, c'est à sa Bretagne natale qu'il sollicite le renouvellement de son mandat. Il est devancé au premier tour, dans la 1re circonscription de Brest, par Lebescond de Coatpont, avocat et conservateur, qui remporte 4.674 suffrages contre 4.079 à Aristide Vallon et 2.649 à Picot. Il ne l'emporte que de peu, au second tour, par 5.797 voix contre 5.723 à de Coatpont sur 11.582 votants et 23.793 inscrits.

Quoique ayant changé de circonscription, Aristide Vallon reste, à la Chambre des députés, fidèle à ses orientations. Membre de la commission de la marine et de la commission chargée de l'examen des projets relatifs aux colonies, il poursuit son action en faveur des plus défavorisés. Il dépose à nouveau plusieurs propositions concernant le personnel de la marine ; l'une, en particulier, tend à accorder des pensions aux veuves et aux orphelins des ouvriers, marins et soldats ayant servi plus de 20 ans. A plusieurs reprises il intervient, présente des rapports et soutient des amendements tendant à relever les salaires des ouvriers des ports et des arsenaux.

Il dépose et rapporte des propositions visant a poursuivre les travaux de prolongation des digues de la rade de Brest et du port de Cherbourg, et reprend la parole, par la suite, sur ces problèmes. Il rapporte également un projet sur la conservation des postes électro-sémaphoriques, réclame l'aménagement de navires destinés au transport du matériel de guerre et ses interventions sur l'état actuel de la marine française sont très écoutées.

Miné par une longue maladie, il prend une dernière fois la parole les 15 et 16 décembre 1896 pour défendre, dans le budget de la Marine, le sort des ouvriers des arsenaux. Il obtient gain de cause mais sort de la séance épuisé et s'éteint, à Paris, le 11 mars 1897.

Décoré de plusieurs ordres étrangers, l'amiral Vallon avait, en outre, reçu de la marine royale britannique un sabre d'honneur pour son courage montré dans le sauvetage d'un bâtiment anglais en détresse.