Lucien, Joseph Bertrand
1847 - 1929
Né le 9 octobre 1847 à Eygalayes (Drôme), mort le 6 décembre 1929 à Lachau (Drôme).
Député de la Drôme de 1902 à 1919.
Fils d'un petit propriétaire, Lucien Bertrand fit ses études de droit, et devint notaire. Il se lança dans la politique « contre les monarchistes et les réactionnaires de toutes couleurs ». Aux élections législatives de 1876 il se présenta, sans succès, contre le comte de Suarez d'Aulan, mais recueillit toutefois près de 4.000 voix. Devenu maire de Séderon, puis conseiller général de la Drôme, il brigua de nouveau les suffrages des électeurs lors des élections générales des 27 avril et 11 mai 1902 dans la circonscription de Nyons. Au second tour de scrutin il triompha cette fois du comte d'Aulan - qui le précédait pourtant au premier - avec 4.657 voix sur 7.983 votants.
Inscrit au groupe des radicaux-socialistes, Lucien Bertrand devint membre de diverses commissions - notamment de celle de la réforme judiciaire, et se consacra principalement à son travail de commissaire. Il appuya constamment de ses votes la politique de « concentration republicaine » : séparation des Eglises et de l'Etat, (« selon l'exemple, déclara-t-il à ses électeurs, de la grande république américaine et de plusieurs cantons suisses »), service de deux ans, retraites ouvrières et paysannes etc.
Réélu au premier tour de scrutin, le 6 mai 1906 avec 4.122 voix sur 7.289 votants, Lucien Bertrand redevint membre de diverses commissions, notamment de celle des Postes et télégraphes. Se vouant exclusivement à son rôle de commissaire « moins brillant mais plus efficace » assura-t-il à ses électeurs, il soutint d'une façon générale la politique du Cabinet Rouvier.
Réélu, plus difficilement, aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910 au deuxième tour de scrutin, avec 3.924 voix sur 7.308 votants, son activité parlementaire prit les mêmes formes que lors des législatures précédentes - il fut notamment membre de la Commission d'assistance et de prévoyance sociale. Il apporta constamment sa voix aux gouvernements successifs, sauf au Cabinet Briand en 1911 : il appuya en effet la tendance Malvy qui reprochait à Briand d'appliquer avec trop de ménagement les lois de 1901 et de 1904 sur les congrégations religieuses.
Aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914, 3.987 électeurs de Nyons - sur 6.612 votants - lui firent à nouveau confiance et le choisirent au second tour de scrutin pour les représenter à la Chambre des Députés où il devint membre de la Commission des pensions civiles et militaires. Malade, il se retira progressivement de la vie publique, ne se représenta plus aux élections suivantes et mourut le 6 décembre 1929 à Lachau (Drôme).