Richard, Pendrell Waddington
1838 - 1913
Député depuis 1876, né à Rouen (Seine-Inférieure) le 22 mai 1838, frère de William Waddington (1826-1894), député puis sénateur, chef du gouvernement de février à décembre 1879, Richard Waddington dirigea les filatures créées par son grand-père à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir). Juge au tribunal de commerce de Rouen (1864-1873), il organisa, lors de la guerre de 1870, l'artillerie de la garde mobilisée de Rouen, fut nommé capitaine, et décoré.
Conseiller d'arrondissement du 1er canton de Darnétal (8 octobre 1871), membre de la chambre de commerce de Rouen (1872), il fut élu, le 20 février 1876, député de la 3e circonscription de Rouen par 11 521 voix (16 781 votants, 23 445 inscrits), contre 5 192 à M. Bezuel d'Esneval. Il prit place au centre gauche, dont il devint secrétaire, se mêla à un certain nombre de discussions, et fut des 363 qui refusèrent le vote de confiance au cabinet du 16 mai.
Réélu, le 14 octobre 1877, après la dissolution de la Chambre, par 11 854 voix (19 514 votants, 23 773 inscrits), contre 7 621 à M. Delamarre-Debouteville, candidat du gouvernement, il reprit sa place à gauche, soutint le ministère Dufaure, fut membre de la commission des chemins de fer, de la commission des douanes, et défendit à la tribune le système protectionniste.
Successivement réélu, le 21 août 1881, par 12 626 voix (14 478 votants, 23 786 inscrits) contre 1 011 à M. Cord'homme radical, et, le 4 octobre 1885, au scrutin de liste, sur la liste opportuniste de la Seine-Inférieure, le 5e sur 12, par 80 138 voix (140 546 votants, 195 467 inscrits), il a continué de siéger au centre gauche, a pris la parole sur les traités de commerce, sur les chemins de fer, sur les questions ouvrières, sur les tarifs douaniers applicables à l'Indochine, a soutenu la politique opportuniste, s'est prononcé contre l'expulsion des princes, et, dans la dernière session :
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 22 mai 1838 à Rouen (Seine-inférieure), mort le 26 juin 1913 à Saint Léger du Bourg Denis (Seine-inférieure).
Député de Seine-inférieure de 1876 à 1891.
Sénateur de Seine-inférieure de 1891 à 1913.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 553.)
Ce républicain fervent, qui avait été secrétaire du groupe du centre gauche à la Chambre des députés, était un esprit ouvert à tous les grands problèmes, et plus spécialement aux questions sociales, aux problèmes militaires, aux grandes affaires du commerce et de l'industrie et à tout ce qui concernait les chemins de fer, les tarifs douaniers et les traités de commerce.
Waddington, conseiller général de Darnétal, membre de la Chambre de commerce depuis 1872, allait en présider les destinées à partir de 1896.
Il se représenta aux élections législatives du 22 septembre 1889 et fut élu avec 10.272 voix sur 19.822 votants, contre 9.116 voix au monarchiste comte de Pomereu.
Lors des élections sénatoriales du 4 janvier 1891, il décide de quitter la Chambre des députés et d'aller rejoindre son frère William au Palais du Luxembourg. Au premier tour, sur 1.494 votants, il n'arrive qu'en cinquième position, avec 686 voix, tandis que Lesouëf avec 863 voix, Casimir-Perier avec 854 voix et Dautresme avec 809 voix, sont élus dès ce premier tour. Il est devancé aussi par Pouyer-Quertier qui obtient, lui, 727 voix. Mais, au second tour, sur 1.491 votants, Richard Waddington bat Pouyer-Quertier avec 785 voix contre 702.
Il sera toujours réélu jusqu'à sa mort. Aux élections du 28 janvier 1900, au premier tour de scrutin, sur 1.486 votants, il viendra en quatrième position avec 678 voix, derrière Portier 728 voix, de Montfort 704 voix et Lesouëf 688 voix, et devançant Gervais 677 voix, mais, au deuxième tour, il arrivera en tête et sera élu avec 825 voix sur 1.483 votants, avec Fortier 786 voix, de Montfort 763 voix et Gervais 746 voix, Lesouëf perdant son siège avec 709 voix seulement.
Aux élections du 3 janvier 1909, Richard Waddington sera réélu dès le premier tour avec 835 voix sur 1.470 votants, en compagnie de Fortier 837 voix et de Montfort 777 voix, Goujon étant élu au second tour avec 715 voix.
Waddington s'inscrivit, au Sénat, au groupe de la gauche républicaine.
Son activité débordante nous le montre membre du conseil supérieur des colonies, membre du comité consultatif des chemins de fer, membre de la commission supérieure de l'exposition de 1900, président à deux reprises de la commission supérieure du travail, secrétaire du groupe sénatorial des intérêts maritimes.
Dans le cadre strictement parlementaire, il appartient à la commission des finances, aux commissions des chemins de fer, de la réforme de l'impôt des prestations du service des enfants assistés, à la commission des douanes.
Il combat les cabinets Waldeck-Rousseau et Combes avec une certaine véhémence.
Dans ses interventions très écoutées, il appuie les doctrines économiques protectionnistes et participe à l'élaboration de toutes les lois d'affaires. Il est toujours au premier rang des défenseurs de l'industrie nationale.
On lui doit de nombreux rapports et avis, aussi bien sur des conventions relatives aux chemins de fer, que sur les régimes douaniers, sur les conditions de travail des femmes, sur les péages au port de Rouen, sur les problèmes militaires. Rapporteur de la commission des finances pour le budget de la guerre, il fut aussi rapporteur de sa célèbre proposition de loi sur le travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les usines et manufactures.
Parmi ses multiples interventions à la tribune du Sénat, citons celles qui eurent pour cadre les discussions budgétaires, notamment à propos des crédits de la guerre, des beaux-arts, des travaux publics, du travail.
Richard Waddington, grande figure de parlementaire, travaillait encore avec acharnement peu de temps avant de disparaître, le 26 juin 1913, à l'âge de soixante-quinze ans.
Passionné de beaux-arts, Richard Waddington a laissé derrière lui une importante œuvre d'historien. Il publia en effet, en 1896, Louis XV et le renversement des alliances. Préliminaire de la guerre de Sept ans ; puis, en 1899, La guerre de Sept ans. Histoire diplomatique et militaire, puis encore, en 1904, Crefeld et Zorndorf et Minden Hunersdorf ; et enfin, en 1908, Torgau, pacte de famille.
Richard Waddington était chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire.