Léon Laurençon
1841 - 1922
Député de 1877 à 1889, né à Chantemerle, près Saint-Chaffrey (Hautes-Alpes) le 16 octobre 1841, il étudia le droit et se fit recevoir licencié, puis docteur.
Avocat à Briançon, ancien engagé volontaire de la guerre de 1870, conseiller général depuis 1869, il fut porté, comme candidat officiel du gouvernement du Seize-Mai, dans cet arrondissement, qui l'élut député, le 14 octobre 1877, par 2,566 voix (4,725 votants, 6,433 inscrits), contre 1,779 à M. Meyer et 358 à M. Sentis ; il inclina, après son élection, vers le centre gauche, et vota parfois avec la majorité républicaine, notamment pour le ministère Dufaure, pour le retour du parlement à Paris, pour l'élection de M. J. Grévy à la présidence de la République, etc.
Ce fut comme républicain modéré qu'il se représenta, le 21 août 1881, dans la même circonscription, et qu'il fut renvoyé à la Chambre par 4,712 voix (4,872 votants, 6,384 inscrits). Ses adversaires avaient répandu le bruit qu'il avait été sous l'Empire, secrétaire de Clément Duvernois : M. Laurençon démentit cette assertion. A la Chambre, il s'inscrivit au groupe de l'Union démocratique, fut un des zélés partisans de la politique de M. Jules Ferry, parla sur les douanes, sur la loi militaire, sur le reboisement des montagnes, sur les subventions aux canaux, et opina notamment, contre l'élection de la magistrature par le peuple, contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat, pour les crédits de l'expédition du Toukin, etc.
Lors du renouvellement du 4 octobre 1885, M. Laurençon, candidat en dehors de toute liste, réunit une majorité de suffrages les uns conservateurs, les autres républicains, qui lui permit de passer seul, au premier tour de scrutin, dans le département des Hautes-Alpes, avec 16,337 voix sur 24,579 votants, 31,201 inscrits. Il continua d'opiner, dans la Chambre nouvelle, avec la fraction la plus conservatrice de la gauche, et vota contre l'expulsion des princes, et, en dernier lieu,
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Commandeur de l'ordre de François-Joseph d'Autriche.
Né à Saint-Chaffrey (Hautes-Alpes), le 16 octobre 1841, mort à Chantemerle près de Saint-Chaffrey le 12 juillet 1922.
Député des Hautes-Alpes de 1877 à 1906. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 630.)
Réélu en 1889 par 3.772 voix sans concurrent, puis en 1893 par 3.536 voix contre 1.535, il a vu renouveler son mandat successivement en 1898 et en 1902.
Inscrit en 1902 au groupe radical, il s'intéresse surtout aux questions économiques, militaires et de politique étrangère. Il fait partie de plusieurs commissions, notamment celle de l'armée.
Républicain modéré, Léon Laurençon veut que la République soit ouverte à tous. Respectueux de toutes les libertés, il se déclare l'adversaire résolu de la dictature.
Léon Laurençon fut nommé commandeur de l'ordre de François-Joseph d'Autriche en 1879 à la suite de la mission que lui avaient confiée ses collègues de porter aux inondés de Szegedin les secours recueillis par souscription publique.
Retiré au hameau de Chantemerle, il devait y mourir le 12 juillet 1922.