Emile Laurens

1884 - 1940

Mort pour la France

Informations générales
  • Né le 29 janvier 1884 à Requista (Aveyron - France)
  • Décédé le 16 juin 1940 à Blois (Loir-et-Cher - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 31 mars 1935 au 31 mai 1936
Département
Loir-et-Cher
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 16 juin 1940 *
Département
Loir-et-Cher
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 29 janvier 1884 à Réquista (Aveyron), mort le 16 juin 1940 à Blois (Loir-et-Cher).

Député du Loir-et-Cher de 1935 à 1940. Sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil du 18 janvier au 13 mars 1938.

Né en 1884 d'une humble famille d'origine paysanne de dix enfants, Emile Laurens fut nommé professeur au collège de Blois, poste qu'il occupa pendant vingt-cinq ans, et à l'école d'agriculture d'hiver. Dans cette dernière fonction, il se consacra avec dévouement et application à l'éducation des enfants. Conseiller municipal, puis adjoint au maire de Blois, Emile Laurens fut secrétaire général de la fédération radicale et radicale-socialiste du Loir-et-Cher.

Elu député de la 1re circonscription de Blois aux élections du 31 mars 1935 avec 8.628 voix contre 7.761 à M. d'Halluin dit Dorgères, Emile Laurens remplaçait ainsi Camille Chautemps dont l'élection au Sénat laissait un vide dans cette circonscription du Loir-et-Cher. Dès son arrivée au Palais Bourbon, il s'inscrivit au groupe radical et radical-socialiste et fut nommé membre de la commission de l'enseignement et des beaux-arts et de la commission des pensions civils et militaires.

Au cours de sa première législature, Emile Laurens s'est associé à toutes les démarches entreprises par le groupe radical pour « humaniser » les décrets-lois et améliorer la condition des petits fonctionnaires, des cheminots et des modestes retraités.

Par sa collaboration entre les associations agricoles et les pouvoirs publics, il s'est efforcé d'obtenir au profit des cultivateurs une incontestable amélioration de la crise qui les accablait. C'est ainsi que le quintal de blé qui était tombé à 50 francs au début de la campagne s'est élevé à près de 100 francs, De même, par le blocage et la distillation, le cours des vins est passé en quelques mois de 4 francs à 7,75 le degré.

Sur le plan intérieur, Emile Laurens s'est attaché à réclamer le maintien énergique de la paix civique, le désarmement et la dissolution de toutes les ligues faisant appel à la violence.

Sur le plan extérieur, Emile Laurens a défendu par ses votes la politique française traditionnelle de l'organisation de la sécurité collective dans le cadre de la Société des Nations.

Réélu le 3 mai 1936, au deuxième tour, par 9.720 voix contre 7.543 à Regnard, Emile Laurens fut nommé membre de la commission d'Algérie, des colonies et des pays de protectorat, de la commission de l'enseignement et des beaux-arts et de la commission des comptes définitifs et des économies.

En 1937, il dépose une proposition de loi concernant l'attribution de la carte du combattant.

En 1939, il est l'auteur d'une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à accorder la solde mensuelle à tous les sous-officiers de réserve et à améliorer la solde journalière des sous-officiers d'active servant dans des unités combattantes.

En qualité de député, il intervient dans la discussion du projet de loi portant fixation du budget général de l'exercice 1937.

Le 18 janvier 1938, Emile Laurens est nommé sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil dans le quatrième cabinet Chautemps. Il conserve ce portefeuille jusqu'au 13 mars 1938, le cabinet ayant démissionné sans qu'il y ait un vote au parlement.

Le 16 juin 1940, Emile Laurens est blessé à Blois où, demeuré presque seul dans la ville évacuée, il remplissait les fonctions de maire. Transporté au poste de secours, il est mort en pleine lucidité, s'inquiétant jusqu'au dernier moment de ses concitoyens blessés.

Dans l'éloge funèbre que le président Herriot fit de lui au cours de la séance du 9 juillet 1940, on relève ce détail tragique : « Le médecin qui l'avait soigné a dû l'inhumer lui-même sous quelques centimètres de terre. »

Emile Laurens fut cité à l'ordre de la Nation et nommé chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.