Gilbert Laurent
1857 - 1937
Né le 4 février 1857 à Saint-André-d'Apchon (Loire), mort le 16 août 1937 à Antibes (Alpes-Maritimes). Député de la Loire de 1906 à 1924.
Docteur en médecine, ancien interne des hôpitaux de Lyon, chirurgien adjoint de l'hospice de Roanne, médecin en chef de la maternité, conseiller municipal de Roanne, conseiller général de la Loire, Gilbert Laurent, candidat de la gauche démocratique, partisan du scrutin de liste avec représentation proportionnelle des minorités, est élu député le 6 mai 1906, au premier tour, par 12.877 voix contre 10.596 au député sortant Augé. Il conservera son siège jusqu'en 1924, époque à laquelle il se retirera de la vie politique.
Inscrit au groupe de l'entente républicaine démocratique, il fait partie, simultanément ou successivement, des commissions des octrois et des économies administratives, des assurances et de la prévoyance sociale, de l'hygiène publique, de l'enseignement et des beaux-arts, de comptabilité et des mines.
Dès les premiers mois de son mandat, il préconise l'institution d'une surtaxe sur l'alcool et d'une taxe sur les automobiles possédées par des étrangers. Le sort des enfants assistés le préoccupe, mais aussi celui des animaux, dont il souhaite que la protection soit renforcée. Entre 1910 et 1914, il dépose un rapport sur l'inspection médicale dans les écoles primaires publiques et privées. Il demande à interpeller le gouvernement sur la réorganisation de l'enseignement médical. Il prend part à la discussion sur la fréquentation scolaire et la défense de l'école laïque. Il intervient dans le débat sur l'organisation du crédit en faveur du petit et du moyen commerce, de la petite et de la moyenne industrie. En 1912, le gouvernement ayant été interpellé sur les incidents survenus à la faculté de médecine de Paris, le docteur Gilbert Laurent monte à la tribune pour dénoncer « l'organisation vicieuse de l'enseignement médical en France et plus particulièrement à Paris ». Il déplore le manque d'amphithéâtres, de laboratoires, de places pour les étudiants dans les hôpitaux. En attendant la réforme nécessaire, à laquelle doivent participer les étudiants, il préconise la limitation du nombre des étudiants à Paris et leur affectation en province. Il souhaite que des stages puissent s'accomplir dans les cliniques. Il s'élève non pas contre le mandarinat - le mot n'est pas encore inventé - mais contre le pontificat et même le sous-pontificat médical. Pendant la guerre, Gilbert Laurent dépose une proposition de loi tendant à exonérer d'impôts les petits propriétaires fonciers privés de leurs revenus locatifs du fait des hostilités. Il intervient en faveur du développement de la natalité, de la protection de l'enfance, des orphelins de guerre. Il demande l'attribution de pensions pour décès survenus, maladies contractées ou blessures reçues en service.
Entre 1919 et 1924, date à laquelle il abandonne la vie politique, il reprend la plupart des idées qu'il a antérieurement soutenues concernant l'enseignement. Il demande à interpeller le gouvernement sur le scandale des carnets médicaux.
Il meurt le 16 août 1937 à Antibes.