Louis, Victor Besnard-Ferron
1873 - 1954
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 13 mai 1873 à Villiers-sur-Loir (Loir-et-Cher), mort le 19 juin 1954 à Villiers-sur-Loir.
Député du Loir-et-Cher de 1928 à 1942.
Fils de ,paysans, viticulteur lui-même, Besnard-Ferron fut très tôt un propagandiste «de gauche » : «depuis trente-cinq ans déclara-t-il en 1928 dans sa profession de foi, je suis un militant républicain et démocrate ».
Dès 1904 il devint conseiller municipal de son village natal, puis plus tard, conseiller général du canton de Vendôme. Mais c'est seulement en 1928 qu'il se présenta aux élections générales législatives dans la circonscription de Vendôme comme candidat du parti socialiste S.F.I.O.
Coiffé de son pittoresque chapeau vert à larges bords il entra dans la bataille électorale et triompha facilement au deuxième tour de scrutin, le 29r avril 1928, de son adversaire de droite le député sortant R. Barillet.
Membre du groupe socialiste. il appartint à la Commission de l'agriculture.. Elu par les vignerons de la vallée du Loir, ses interventions furent essentiellement consacrées à la défense des vins des coteaux du Loir et de la Touraine pour lesquels il invoqua le patronage de Ronsard et de Rabelais (1930), En 1931 il défendit à la tribune, en tant que rapporteur pour avis de la Commission de l'agriculture, les productions de sa cira-conscription et polémiqua à cette occasion avec le questeur Barthe, son camarade de parti, membre influent de la Commission des boissons et défenseur des vins de l'Hérault.
Il se préoccupa aussi du prix du blé, réclama la réduction des bénéfices. des minotiers et des marchands de grains (1931), demanda le versement d'allocations aux réservistes. pères de famille appelés à suivre des périodes d'instruction militaire, ce qui lui donna l'occasion de réaffirmer, en réponse à des interruptions venues de la droite, le patriotisme du parti socialiste.
Il se préoccupa encore de quelques questions locales comme celle des taxes réclamées aux entrepreneurs de battage (1929). De nouveau candidat aux élections générales de 1932, il est réélu aisément comme représentant du parti S.F.I.O. au deuxième tour de scrutin, le 8 mai 1932, par 9.460 voix contre 7.681 à son adversaire de droite.
Toujours inscrit au même groupe il retrouve sa place à la Commission de l'agriculture. Mais. il abandonne bientôt son parti le 24 novembre 1932 pour s'apparenter au groupe des socialistes français et des républicains socialistes. Par la suite il appartient aussi aux commissions de l'assistance et de la prévoyance sociale (1933) des boissons (1933), des comptes définitifs et des économies (1934).
Durant cette législature il ne déposa qu'une proposition de loi tendant à l'organisation de la profession d'expert-comptable et ses rares interventions concernèrent de nouveau la défense de la viticulture du centre, durement atteinte par la crise de surproduction. Il réclama la sélection des cépages, la production de vins de qualité, la distillation obligatoire et affirma que les petits vignerons du centre contrairement aux gros producteurs d'Algérie et du Midi, n'étaient en rien responsables de la surproduction (1933 et 1934).
Il fut réélu au deuxième tour de scrutin le 3 mai 1936 comme candidat du Front populaire - quoique de nuance modérée - par 9.200 voix contre 8.209 à son principal adversaire.
Membre du groupe de l'union socialiste et républicaine, il appartint pendant cette législature aux commissions de l'assistance et de la prévoyance sociales (1936) des comptes définitifs (1938) de l'enseignement public et des Beaux-arts (1939).
Comme précédemment ses rares interventions furent consacrées à l'agriculture et à la viticulture.
En 1938, il protesta contre l'augmentation de la taxe de circulation sur les vins et, répondant au Ministre des Finances, M. Paul Reynaud, il déclara : « Je serai fidèle à ce rendez-vous et dans un an, si vous le permettez, devant une table garnie d'une vieille bouteille de cet incomparable vin de France, nous examinerons les résultats de votre expérience». En 1940 il intervint au nom de son groupe dans la discussion d'interpellations sur la politique agricole. Il protesta contre la spéculation sur la viande, s'inquiéta du grand nombre d'agriculteurs mobilisés, réclama pour eux des permissions et pour leurs familles des allocations militaires.
En politique générale il approuva les accords de Munich et vota le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs au Gouvernement du maréchal Pétain.
Devenu maire de Villiers-sur-Loir quelque temps avant la guerre il fut révoqué de ses fonctions par le Gouvernement de Vichy en 1942. Après la Libération il n'eut plus d'activité politique et mourut dans sa commune natale le 19 juin 1954.
Né le 13 mai 1873 à Villiers-sur-Loir (Loiret-Cher)
Décédé le 19 juin 1954 à Villiers-sur-Loir (Loir-et-Cher)
Député du Loir-et-Cher de 1928 à 1942
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pp. 587 et 588)
Maintenu dans ses fonctions de maire de Villiers par le gouvernement de Vichy, Louis Besnard-Ferron en est déclaré démissionnaire le 10 octobre 1942 du fait de son appartenance à la franc-maçonnerie.
A la Libération, par sa décision du 12 décembre 1945, le Jury d'honneur maintient l'inéligibilité qui frappait l'ancien député du Loir-et-cher du fait de son vote du 10 juillet 1940, favorable au projet de loi portant révision constitutionnelle.
Louis Besnard-Ferron meurt à l'âge de 81 ans le 19 juin 1954, dans sa commune natale.