Georges-Auguste Le Bail
1857 - 1937
Né le 15 juin 1857 à Quimper (Finistère), décédé le 3 février 1937 à Quimper.
Député du Finistère de 1902 à 1928.
Sénateur du Finistère de 1928 à 1937.
Avocat, bâtonnier, Georges Le Bail accéda en 1898 à la mairie de Plozevet, succédant à son père qui y avait été porté en 1870 et qui, révoqué par le gouvernement du 16 mai pour son attachement à la République, y avait été rappelé par la confiance de ses concitoyens. Ce fut ensuite le Conseil général qui l'accueillit dans son sein.
Cette même année, Georges Le Bail se présenta à la députation, mais il ne fut pas élu. Il tenta sa chance à nouveau en 1902, le 27 avril, dans la 1re circonscription de Quimper, et recueillit 12.501 voix contre 8.624 à Delaporte, sur 21.203 votants. Il s'inscrivit au groupe de la gauche radicale.
Il devait être réélu sans interruption jusqu'en 1928, date à laquelle il perdit tout à la fois son mandat de député et son mandat de conseiller général. C'est qu'il avait fondé en 1906 un hebdomadaire de propagande et de doctrine, le Citoyen, dans lequel il soutenait de rudes polémiques, et cela ne lui avait pas valu que des amitiés. Il eut cependant la joie de voir peu après son ancienne circonscription reprise par son second fils, prénommé lui aussi Georges.
Pour lui, il ne se découragea pas, reprit le combat et se présenta le 16 décembre 1928 à une élection partielle pour remplacer Le Hars, sénateur, décédé. Il recueillit 628 voix contre 546 à Chauvel, au second tour, sur 1.343 suffrages exprimés. Il fut réélu le 20 octobre 1929. Président du comice agricole de Plogastel-Saint-Germain, président du syndicat des marins-pêcheurs de Douarnenez, on ne s'étonnera pas que Georges Le Bail, à la Chambre des députés, ait siégé à la commission de la marine. Il siégea aussi à la commission de la réforme judiciaire.
Sur le plan local comme sur le plan national, il se préoccupa de la situation faite aux marins pêcheurs de Bretagne, de la protection de l'industrie française des conserves alimentaires et de l'acheminement du poisson frais par voie ferrée.
II s'intéressa aussi, tout au long de son mandat, à la caisse des invalides de la marine, à la sécurité de la navigation maritime, au crédit maritime mutuel, au recrutement de l'armée de mer.
Il fut membre de la commission d'enquête sur la catastrophe du Iéna, au sujet de laquelle il interpella le gouvernement ; il prit également part à la discussion de plusieurs interpellations sur la catastrophe du cuirassé Liberté et sur la question des poudres.
Pendant la guerre de 1914, il refusa un poste de sous-secrétaire d'Etat pour demeurer président de la commission de la marine de guerre, où il estimait pouvoir faire œuvre utile.
Député, il vota contre la loi sur le repos hebdomadaire, pour l'assurance mutuelle agricole, contre la réintégration des cheminots, pour l'urgence des lois scolaires et accorda sa confiance aux cabinets Briand-Barthou, Briand-Girard et Caillaux.
Au Sénat, son activité touchant aux questions maritimes se poursuivit, mais il s'intéressa également aux questions juridiques et notamment aux baux ruraux et aux questions touchant à l'instruction publique.
Il mourut à Quimper le 3 février 1937. Georges Le Bail a consacré aux exploits de la brigade des fusiliers marins en 1870 un livre vibrant d'émoi n et de fierté. Il a en outre publié : Une élection législative Mœurs électorales et une Etude sur les grands avocats politiques du XIXe siècle.