Pierre, Jean Besset

1907 - 1979

Informations générales
  • Né le 17 février 1907 à La ricamarie (Loire - France)
  • Décédé le 10 octobre 1979 à Clermont-ferrand (Puy-de-Dôme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 17 février 1907 à la Ricamarie (Loire) Décédé le 10 octobre 1979 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Puy-de-Dôme)

Député du Puy-de-Dôme de 1946 à 1958

Fils d'un ouvrier mineur et d'une couturière, Pierre Besset accomplit ses études primaires à la Ricamarie dans la Loire. Après son certificat d'études, il travaille, d'abord, dans une verrerie de Saint-Etienne, puis devient tourneur sur métaux et peintre en bâtiment. En 1924, il adhère à la Confédération Générale du Travail unitaire et aux Jeunesses Communistes. En 1935, il est secrétaire de l'Union Locale de la C.G.T.U. à Clermont-Ferrand. Secrétaire pour le Puy-de-Dôme du Comité Amsterdam Pleyel, en 1936, il devient secrétaire de l'Union Départementale de la CGT réunifiée, et le demeure jusqu'au 17 septembre 1939.

Mobilisé en 1939, Pierre Besset est fait prisonnier le 21 juin 1940. Il s'évade le 15 août, et rentre à Clermont-Ferrand en septembre. Ayant engagé des actions clandestines, il est recherché et s'enfuit dans l'Ain, où il est arrêté par la police française, le 6 mars 1941. Il est condamné, en août, par le tribunal militaire spécial de Lyon, à huit années de travaux forcés, vingt ans d'interdiction de séjour, à la dégradation civique et à la confiscation de ses biens. En octobre, il est transféré à la prison de Saint-Etienne. Il participe à une évasion collective dans la nuit du 25 au 26 septembre 1943. Il gagne, alors, les maquis des Francs Tireurs et Partisans dans la Haute-Loire et dans le Limousin et devient responsable interrégional du Front national.

A la Libération, il regagne Clermont-Ferrand, reprend la direction de l'Union départementale C.G.T. Il est, aussi, membre du Bureau régional du parti communiste dans le Puy-de-Dôme. Il assume la direction de « La Voix du Peuple », dans ce département. Le parti communiste le présente en tête de liste pour les élections du 21 octobre 1945 à la première Assemblée nationale Constituante. Sur 312 501 électeurs inscrits et 226 977 suffrages exprimés, la liste communiste, avec 57 233 voix, obtient deux sièges, l'un au quotient électoral, l'autre à la plus forte moyenne, avec 53 214 voix ; la S.F.I.O. a aussi deux élus, les deux derniers sièges du département vont au parti radical avec 45 524 voix et à une liste de rénovation républicaine, avec Jacques Bardoux, qui totalise 42 246 voix.

Une fois élu député, Pierre Besset abandonne ses fonctions à la tête de l'Union départementale CGT, tout en appartenant jusqu'en 1946 à sa commission exécutive. La même année, il devient secrétaire de la Fédération Départementale du P.C.F. A l'Assemblée, le député du Puy-de-Dôme est nommé membre de la Commission des moyens en communication et des postes, télégraphes et téléphones et de la Commission du travail et de la sécurité sociale. Il est, en outre, nommé Juré à la Haute Cour de justice. Il apparaît, d'emblée, comme un expert des questions sociales et intervient, notamment, sur le statut des délégués du personnel dans l'entreprise.

Le 2 juin 1946, pour les élections à la seconde Assemblée nationale Constituante, Pierre Besset mène à nouveau la liste du parti communiste. Celle-ci, cette fois, avec 49 836 suffrages sur 235 890 exprimés, n'a qu'un élu, la S.F.I.O., avec 50 255 suffrages, perd aussi un siège ; en revanche, la liste de Jacques Bardoux arrive en tête, avec 52 340 suffrages, et emporte deux sièges, suivie par le Rassemblement des gauches républicaines, avec 51 424 suffrages et deux sièges. Pierre Besset retrouve une place à la Commission du travail et la sécurité sociale. Il est désigné à nouveau comme Juré à la Haute Cour de justice. Le 23 septembre, au nom de sa commission, il présente un rapport sur un projet de loi concernant les indemnités à accorder aux travailleurs du bâtiment et des travaux publics en cas d'intempéries.

Pour les premières élections législatives de la IVe République, le 10 novembre 1946, le parti communiste, avec Pierre Besset en tête de liste, maintient ses résultats, 49 110 suffrages sur 221 749 exprimés, et a un élu, la S.F.I.O., avec 44 306 suffrages, conserve son siège ; la liste républicaine indépendante d'action paysanne et sociale conserve la tête avec 50 072 suffrages et deux élus, le Rassemblement des gauches républicaines la suit de près avec 49 355 suffrages et deux élus. L'attribution d'un septième siège au Puy-de-Dôme permet au Mouvement Républicain Populaire, avec 25 315 voix, d'avoir un élu.

Pierre Besset, dans cette législature, est nommé membre de la Commission du travail et de la sécurité sociale. Le 25 janvier 1947, cette dernière le désigne pour la représenter au sein de la Commission Supérieure des comités d'entreprise. Le 8 juin 1948, enfin, il appartient à une commission spéciale d'enquête chargée de vérifier la gestion de la Société des éleveurs bourbonnais. Il déploie une grande activité législative en matière sociale et présente de nombreux rapports au nom de sa commission et une quinzaine de propositions de lois. Dans ses interventions, il défend, avec intransigeance, les positions de son parti. Ainsi, le 26 juin 1947, refuse-t-il le scrutin majoritaire pour les élections des administrateurs de la sécurité sociale. Le 18 juin 1948, après des incidents aux usines Bergougnan, qui ont opposé des grévistes aux forces de l'ordre, il interpelle en ces termes le ministre de l'Intérieur : « Cette union se réalise non plus contre Hitler et le Gouvernement de Vichy, mais, contre vous, Monsieur Jules Moch, contre la politique néfaste et insensée que pratique le Gouvernement actuel ». Il est intéressant de noter que les interventions du député communiste du Puy-de-Dôme, tout au long de la législature, alternent la critique politique et les propositions concrètes. Le 10 mai 1951, il refuse la confiance au Gouvernement d'Henri Queuille.

Les élections législatives du 17 juin 1951 n'ont pas été défavorables au parti communiste dans le Puy-de-Dôme. En effet, un apparentement n'est conclu qu'entre deux listes, celles du M.R.P. et de l'Union des indépendants, des paysans et des républicains nationaux. Les candidats communistes, dans leur profession de foi, dramatisent le choix : « le 17 juin prochain, peut-on lire, les Français et les Françaises ont à faire un choix très clair. La démocratie ou le fascisme. La paix ou la guerre ». Mais, en même temps, ils présentent un programme complet des revendications départementales. Sur 300 834 électeurs inscrits et 217 407 suffrages exprimés, le M.R.P. et l'Union des indépendants ne totalisent que 24,9 % des suffrages. La liste communiste, avec 45 479 voix et 20,9 % des suffrages a deux élus, la liste menée par Jacques Bardoux, avec 18,9 % et 14 117 voix, soit 15,1 % des suffrages, le Rassemblement des gauches républicaines avec 29 392 voix, soit 13,5 % des suffrages, et le Rassemblement du Peuple Français, avec 25 666 voix, soit 10,9 % des suffrages, ont chacun un siège. Pierre Besset est, donc, reconduit dans son mandat de député. En 1953, il est élu conseiller municipal de Clermont-Ferrand et le demeurera jusqu'en 1959.

Une fois son élection validée, il retrouve sa commission de prédilection, celle du travail et de la sécurité sociale, à laquelle il appartient pendant toute la législature. En août 1951, il est désigné pour représenter l'Assemblée nationale au sein de la Commission Supérieure des comités d'entreprise. A partir de mars 1955, il fait partie de la Commission de coordination de l'énergie atomique et des recherches nucléaires. De juillet 1951 à novembre 1956, au nom de la Commission du travail et de la sécurité sociale, il présente onze rapports sur les questions sociales les plus diverses. Dans ses nombreuses interventions, il se fait le porte-parole des positions de la C.G.T. Ainsi, en septembre 1951, il défend le principe de l'échelle mobile des salaires, en soulignant la nécessité de l'appliquer aux allocations vieillesse. En février 1954, il intervient pour dénier la représentativité à la Confédération Générale des Syndicats indépendants. Durant l'année 1955, il propose à plusieurs reprises, de réformer la législation sur les zones de salaire.

Après la dissolution de l'Assemblée Nationale, au cours de la campagne des élections législatives, qui ont eu lieu le 2 janvier 1956, le parti communiste se présente comme une force de rassemblement. « Nous voulons, lit-on dans les engagements électoraux de ses candidats, un changement à gauche de la politique française et, pour cela, nous continuerons à travailler au rassemblement de toutes les forces de gauche ». Mais les communistes demeurent isolés. Dans le département, pour sept sièges à pourvoir, dix listes s'opposent. Deux apparentements se réalisent, le premier entre le M.R.P. et Indépendants et paysans, le second entre une liste poujadiste d'Union et de fraternité française et deux listes satellites, de Défense des Consommateurs et de Défense des intérêts agricoles et viticoles. Mais aucun n'obtient la majorité absolue, la proportionnelle joue donc pleinement. Sur 314 231 électeurs inscrits et 235 489 suffrages exprimés, la liste conduite par Pierre Besset arrive en tête avec 50 210 suffrages, soit 21,3 % des suffrages exprimés, et conserve ses deux sièges au parti communiste. La S.F.I.O., en deuxième position, avec 41 872 suffrages, soit 17,8 %, a un élu. Les listes du C.N.I. et du MRP, apparentées, réalisent respectivement 36 095 et 12 997 suffrages, soit 15,3 % et 5,5 % : les deux sièges obtenus vont au C.N.I., où Valéry Giscard d'Estaing succède à Jacques Bardoux. Les deux derniers sièges vont aux poujadistes, qui ont 13,7 % des suffrages.

Pierre Besset est à nouveau nommé membre de la Commission du travail et de la sécurité sociale. Il y déploie la même activité que dans les législatures précédentes. Jusqu'au 23 mai 1958, au nom de sa Commission, il présente douze rapports en matière sociale et plusieurs propositions de loi et de résolution. Dans ses interventions, il défend, à plusieurs reprises, le principe de la libre négociation des salaires. Ainsi, le 5 février 1957, dans un débat sur l'arbitrage obligatoire des conflits du travail, il marque son refus de principe.

Avec son groupe parlementaire, les 1er et 2 juin 1958, il est amené à refuser la confiance au général de Gaulle, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle.