Darius, Joseph, Germain Le Corre
1903 - 1996
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 3 septembre 1903 à Rouen (Seine-inférieure).
Député de Seine-et-Oise de 1936 à 1940.
Darius Le Corre appartenait à une famille de fonctionnaires et de cultivateurs qui, au prix de sacrifices, lui permit de faire des études pour devenir instituteur.
Dès ses débuts dans la profession enseignante, il s'intéresse à la vie publique et en 1929, adhère au parti communiste, ce qui lui vaudra d'être censuré par l'inspection académique pour son action militante.
Candidat malheureux aux élections législatives, au Havre, en 1932, il est condamné, en 1934, à quelques mois de prison pour propagande anarchiste. Amnistié, il se présente à nouveau aux élections législatives en 1936 et est élu au deuxième tour député de la 1re circonscription de Corbeil (Seine-et-Oise) par 8.370 voix contre 7.500 à Cassé, radical indépendant, sur 15.941 suffrages exprimes.
Inscrit au groupe communiste, il se passionne pour la défense des intérêts de la classe ouvrière. C'est ainsi que, membre de la commission de la législation civile et criminelle, il dépose deux propositions de loi tendant, d'une part, à ne pas écarter les ouvriers grévistes du bénéfice de la loi de 1936 instituant un congé annuel payé pour les salariés, et d'autre part, à permettre aux naturalisés d'accéder aux fonctions publiques.
Mais en sa qualité d'enseignant, il attache un intérêt particulier à tout ce qui touche au développement de l'instruction primaire. Membre de la commission de l'enseignement et des beaux-arts, il intervient à plusieurs reprises dans les discussions concernant les constructions scolaires, les établissements médico-pédagogiques, la création de classes de perfectionnement ou le rattachement des maisons de correction ou des maisons d'éducation surveillée au ministère de l'éducation nationale, tout comme il prend part à la discussion du projet de loi portant modification de la loi du 28 mars 1882 relative à l'obligation de l'enseignement primaire.
Dans le cadre de son activité particulière en faveur de sa circonscription, il demande à interpeller le gouvernement sur les mesures que celui-ci compte prendre pour aider le département de Seine-et-Oise en matière d'assistance, de chômage et de constructions scolaires. Comme la plupart de ses collègues communistes, il est déchu de son mandat de député le 21 janvier 1940.
Né le 3 septembre 1903 à Rouen (Seine-Inférieure)
Décédé le 26 septembre 1996 à Herblay (Val d'Oise)
Député de Seine-et-Oise de 1936 à 1940
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VI, p. 2194)
Darius Le Corre rompt avec le Parti communiste à la suite du pacte germano-soviétique. Il participe aux combats de la seconde guerre mondiale et est fait prisonnier. Détenu au camp d'Alexisdorf, il réussit à se faire établir des faux papiers et à être libéré en février 1941.
Après la guerre, il n'abandonne pas la vie politique : il figure aux élections législatives du 17 juin 1951, dans le département de Seine-et-Oise, en tête d'une liste « Front commun pour la Paix, dans l'indépendance et l'unité ouvrière », présentée par le Mouvement communiste français indépendant, mouvement proche du titisme yougoslave. Cette liste recueille 2 % des suffrages exprimés et n'a aucun élu. Agressé lors de sa campagne électorale par un commando de membres du PCF, il fut gravement blessé au ventre et son local saccagé
En 1952, il adhère au Parti socialiste et fait partie du cabinet de Pierre Métayer, secrétaire d'Etat aux forces armées, du 17 juin au 6 novembre 1957 et du 11 novembre au 14 mai 1958.
Par ailleurs, grand passionné de poésie, Darius Le Corre rédige de nombreux essais.
Il décède à Herblay le 26 septembre 1996, à l'âge de 93 ans.