Paul Le Gavrian

1832 - 1901

Informations générales
  • Né le 28 février 1832 à Meung-sur-loire (Loiret - France)
  • Décédé le 11 août 1901 à Versailles (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Nord
Groupe
Union des Droites
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Nord
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Nord

Biographies

Député de 1885 à 1889, né à Meung-sur-Loire (Loiret) le 28 février 1832, fils d'un constructeur mécanicien de Lille, il se prépara à la même carrière, et sortit un des premiers de l'Ecole centrale des Arts et Manufactures (1853) avec le diplôme d'ingénieur.

La mort de son père le mit de bonne heure (1855) à la tête d'un important établissement industriel; il s'y consacra tout entier, perfectionna la construction des machines à vapeur, introduisit eu France le système américain Corliss, et obtint les plus hautes récompenses à nos différentes Expositions universelles. En 1882, il céda son entreprise à ses principaux employés après avoir assuré par des pensions de retraite le sort des plus anciens ouvriers.

Longtemps membre du tribunal de commerce et de la chambre de commerce de Lille, il fut porté, aux élections générales du 4 octobre 1885, sur la liste conservatrice du Nord, et fut élu député, le 9e sur 20, par 161,910 voix (292,696 votants, 348,224 inscrits).

Inscrit à l'Union des droites, mais beaucoup plus député d'affaires qu'homme politique, M. Le Gavrian ne s'occupa que des questions industrielles, fit partie de la plupart des commissions techniques de la Chambre, telles que celles des prud'hommes et de l'arbitrage, de la représentation commerciale, des sociétés de secours mutuels, de la réglementation du travail, etc. Il aborda fréquemment la tribune, pour demander (21 avril et 6 juillet 1886) que les travaux publics et spécialement ceux de l'Exposition universelle de 1889 fussent exécutés exclusivement avec des matériaux et par des ouvriers français; pour protester (21 octobre) contre l'indication, dans les cahiers des charges des adjudications, de la clause de provenance étrangère des charbons; pour réclamer (5 février 1887) la mise au concours de l'accrochage automatique des wagons, cause de dangers terribles pour les ouvriers des chemins de fer; pour appuyer (24 mars 1888) le projet des caisses de retraite et de prévoyance des ouvriers mineurs. Il parla (19 juin) sur la durée du travail des femmes et des enfants, proposa (2, 7, 10 juillet 1838) de nombreux amendements à la loi des accidents du travail, prit part aux discussions des budgets, fit repousser (15 mars 1888) le projet d'augmentation de la licence des débitants, demanda à trois reprises (8, 30 novembre et 15 décembre 1888) et obtint un secours de 50,000 francs pour les naufragés de la campagne de la pêche à la morue; exposa et défendit avec succès (13 et 15 novembre 1888) les réclamations des sous-agents des postes et des télégraphes ; réclama (22 janvier 1889) l'assimilation de l'Ecole centrale à l'Ecole polytechnique au point de vue de la loi militaire; demanda (22 janvier) l'exécution du Grand canal du Nord avant celle des travaux de la Basse-seine, et adressa (11 avril) une question au ministre de l'Intérieur au sujet du travail dans les prisons. Très protectionniste, il s'est prononcé pour les surtaxes sur les céréales et sur les bestiaux, a voté contre les crédits du Tonkin, a soutenu le ministère Rouvier et le premier cabinet Tirard, a combattu les ministères radeaux, et a opiné, en dernier lieu,

- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement,
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.


Né le 28 février 1832 à Meung-sur-Loire (Loiret), mort le 11 août 1901 à Versailles (Seine-et-Oise).

Député du Nord de 1885 à 1898. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 62.)

Aux élections de 1889, Paul Le Gavrian est réélu dans la 3e circonscription de Lille. Sur 19.968 inscrits et 16.392 votants, il obtient 8.761 voix contre 7.329 au candidat républicain, Mariage. A la Chambre, Paul Le Gavrian inaugure son nouveau mandat par une proposition de loi tendant à obliger l'Etat à n'employer que des marchandises françaises dans ses marchés de fournitures et de travaux. Vient ensuite une proposition de loi visant à modifier l'article 162 du code de commerce relatif aux protêts.

En 1890, il demande à interpeller le gouvernement à propos de l'organisation du travail des ouvriers dans les manufactures.

En 1891, on relève son ordre du jour motivé à la suite de la discussion d'une interpellation de Bourgeois sur la dénonciation de traités et conventions de commerce.

Il prendra part aussi à la discussion d'un projet de loi sur le travail des enfants, des femmes et des filles mineures.

Le mandat de Paul Le Gavrian est renouvelé en 1893. Il est élu cette fois dans la 1re circonscription de Lille par 7.238 voix contre 3.371 à Depasse, républicain, 1.782 à Dupied, socialiste et 1.633 à Mariage, républicain, sur 18.376 inscrits et 14.251 votants.

En 1894, il est nommé membre de la commission chargée de l'examen des projets et propositions concernant le tarif général des douanes. Diverses autres commissions l'accueilleront la même année.

Le 24 octobre 1895. lors de la discussion de l'interpellation de Jean Jaurès sur l'attitude du gouvernement dans le conflit de Carmaux et les événements qui l'ont préparé, il dépose avec ses collègues Dansette, de Vogüe et de Grandmaison, l'ordre du jour - le onzième - ainsi conçu : « La Chambre, estimant qu'en matière de grève le gouvernement ne doit intervenir que pour faire respecter l'ordre public et la liberté du travail, passe à l'ordre du jour ».

La dernière intervention du député de Lille est relevée l'année suivante lorsqu'il prend part à la discussion du budget de l'exercice 1896. En effet, Paul Le Gavrian ne se représentera pas aux élections de 1898.

Il meurt trois ans plus tard le 11 août 1901 à Versailles ; il a 69 ans.