Hélène Le Jeune

1917 - 2006

Informations générales
  • Née le 22 avril 1917 à Kergrist-moëlou (Côtes-du-Nord - France)
  • Décédée le 15 avril 2006 (Lieu de décès inconnu)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 24 décembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Née le 22 avril 1917 à Kergrist-Moëlou (Côtes-du-Nord)

Député des Côtes-du-Nord de 1947 à 1951

Hélène Le Chevallier est née le 22 avril 1917 à Kergrist-Moëlou, dans le département des Côtes-du-Nord. Mariée à la mairie de Kergrist-Moëlou, le 16 août 1945, avec Jean-Baptiste Le Jeune, elle est mère d'un enfant. C'est en tant que « ménagère », sans profession, qu'elle se présente à tous les scrutins.

Hélène Le Jeune n'a pas encore trente ans lorsqu'elle sollicite pour la première fois les suffrages de ses concitoyens, lors des élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée constituante. Elle figure en quatrième position sur la liste communiste conduite dans les Côtes-du-Nord par les députés sortants Marcel Hamon et Guillaume Daniel. La liste recueille 78976 voix sur 280275 suffrages exprimés, et emporte deux des sept sièges à pourvoir ; les autres sièges échoient à trois candidats MRP, Henri Bouret, Marie-Madeleine Dienesch et Honoré Michard, et à deux candidats socialistes, Antoine Mazier et Yves Henry.

C'est placée en troisième et non plus en quatrième position qu'Hélène Le Jeune se présente aux élections législatives du 10 novembre 1946. La liste communiste affiche par ailleurs de nets progrès, avec 86 717 voix sur 275 377 suffrages exprimés, mais cela reste insuffisant pour porter de deux à trois le nombre de ses élus. C'est finalement à la démission, en janvier 1947, du deuxième de la liste, Auguste Le Cœnt, élu au Conseil de la République, qu'Hélène Le Jeune doit de faire son entrée à l'Assemblée nationale, le 31 janvier 1947.

Nommée membre de la Commission des affaires économiques, Hélène Le Jeune siège en outre au sein de la Commission du ravitaillement, dont elle est élue vice-présidente, et au sein de la Commission de la défense nationale. La plupart des textes qu'elle dépose concernent la question du ravitaillement ; elle se penche en outre sur l'adaptation de la législation sur la famille, en poussant notamment à la création de nouvelles crèches. Hélène Le Jeune intervient en outre à plusieurs reprises à la tribune de l'Assemblée. La vigueur des propos qu'elle tient le 4 décembre 1950, au cours de la discussion du projet de loi portant amnistie relative aux faits de collaboration, suscite de vifs remous dans l'hémicycle : « je veux me faire l'écho de l'indignation qui s'empare de la population de notre région, la région bretonne, depuis que le projet d'amnistie est en discussion devant l'Assemblée nationale (...) Il y a longtemps déjà que le peuple contient mal son indignation devant le spectacle de la non-épuration (...) que l'immense majorité de résistants et de leurs amis, de quelques horizons politiques qu'ils soient, pensent et disent que la libération a été trahie (...) les principaux coupables, les ministres de Vichy, les généraux félons, les plus hauts fonctionnaires ayant servi l'ennemi, n'ont pas payé leur crime de trahison. Ils sont en liberté, et, bien souvent, en place même », dénonce la député des Côtes-du-Nord, qui conclue sur le même ton : « le peuple, avec son simple bon sens, attribue la cause de ses misères présentes, des scandales, des dangers qui le menacent à nouveau, notamment celui d'une Allemagne réarmée à ses frontières de l'Est, celui d'un Franco réhabilité au Sud, à ce manquement des gouvernants au premier devoir envers la nation libérée qui était l'épuration, la punition des traîtres à la patrie ».

Au cours de la législature, Hélène Le Jeune vote la confiance au cabinet Blum (17 décembre 1946), mais la refuse à Paul Ramadier (4 mai 1947) ; elle choisit l'abstention volontaire le jour du vote du projet de loi sur le statut de l'Algérie (27 août), et vote contre la question de confiance à la suite de laquelle Paul Ramadier se sépare de ses ministres communistes (30 octobre). Hélène Le Jeune vote pour la nationalisation des écoles des houillères (14 mai 1948), contre le plan Marshall (7 juillet), contre le statut du Conseil de l'Europe (9 juillet) et contre la ratification du pacte Atlantique (26 juillet) ; elle vote enfin contre la loi électorale instituant le système des apparentements (7 mai 1951).

Placée en troisième position sur la liste communiste aux élections législatives du 17 juin 1951, Hélène Le Jeune n'est pas réélue, pas plus qu'aucun candidat communiste. La liste, toujours conduite par Marcel Hamon, recueille 69 340 voix sur 260 610 suffrages exprimés, mais les listes apparentées, conduites pour la SFIO par Antoine Mazier, pour les radicaux par René Pleven et pour le MRP par Henri Bouret, obtenant plus de la majorité des suffrages, emportent la totalité des sept sièges à pourvoir.

Hélène Le Jeune n'est pas candidate aux élections législatives du 2 janvier 1956. Elle se retire par la suite de la vie politique.