Alain Le Marc'Hadour
1896 - 1978
LE MARC’HADOUR (Alain)
Né le 17 juin 1896 à Landéda (Finistère)
Décédé le 16 août 1978 à Landéda
Député du Nord de 1970 à 1973
Né le 17 juin 1896 au lieu-dit « Aber-Wrach », à Landéda (Finistère), Alain Le Marc’hadour est le fils d’Arthur Le Marc’hadour, président honoraire de la Cour de Cassation, et dont l’un des aïeuls présida le Directoire, avant de devenir Premier président du Tribunal de Cassation. La mère d’Alain Le Marc’hadour, Adèle Glaizot, appartient à la vieille bourgeoisie bretonne, dont l’un des ancêtres fut le précepteur de Paul Ier de Russie et dont un autre, le général Adolphe Le Flo, remplit les fonctions de ministre de la guerre de Gambetta.
Après l’obtention de son baccalauréat ès lettres, Alain Le Marc’hadour est engagé volontaire, le 12 septembre 1915, au 6ème dragons. L’année suivante, il rejoint le service de santé de la médecine auxiliaire dans l’infanterie, jusqu’à la fin du premier conflit mondial. Croix de Guerre 1914-1918, il accomplit ses études de médecine et devient interne des hôpitaux de Lille en 1926. Deux années plus tard, il épouse Geneviève Minart. De leur union naissent quatre enfants : Alain, le 29 juillet 1929 ; Jacques, le 1er avril 1932 ; Yves, le 12 septembre 1935 ; Anne, le 22 janvier 1945. Après la guerre, Alain Le Marc’hadour se spécialise progressivement dans la médecine infantile, en devenant chef de clinique à la faculté de médecine de Lille, puis consultant en pédiatrie. Médecin à la pouponnière de Lille, il enseigne aussi au Centre hospitalier universitaire (CHU) de la capitale régionale, en donnant notamment des cours de diététique.
Il entre en politique à l’occasion des élections municipales de 1947, en conduisant la liste du Rassemblement du peuple français (RPF) à La Madeleine. Il sera le premier magistrat de cette commune de l’agglomération lilloise jusqu’en 1971. Quatre années plus tard, il devient conseiller général de Lille-Nord, et siègera au sein de l’Assemblée départementale jusqu’en 1976.
Elu député suppléant le 23 juin 1968, il succède au gaulliste Liévin Danel à l’Assemblée nationale, à la suite du décès de ce dernier, le 3 janvier 1970. Au Palais-Bourbon, il siège au groupe de l’Union des démocrates pour la République (UDR), dès le 11 janvier de la même année. Quelques semaines plus tard, il rejoint la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, et y demeure jusqu’à la fin du gouvernement de Jacques Chaban-Delmas. Le 29 septembre 1972, il est nommé membre de la commission des affaires étrangères, et y reste jusqu’à la fin de la quatrième législature, soit durant six mois.
Au cours de son mandat, Alain Le Marc’hadour ne dépose pas de proposition de loi, mais intervient à deux reprises en séance publique. Il prend part, tout d’abord, à la discussion du projet de loi relatif à l’autorité parentale et portant réforme de différentes dispositions du Code civil concernant le droit de la famille, le 9 avril 1970. Dans son propos, le député et pédiatre met l’accent sur l’assistance éducative, et montre l’importance du caractère de l’intervention judiciaire. Le rôle du juge des enfants est au cœur de sa démonstration, à la suite de son exposé sur la crise générale de l’autorité parentale.
Dans un autre domaine, il prend la parole en séance publique, le 2 octobre 1972, dans la discussion du projet de loi modifiant la loi validée et amendée du 2 novembre 1943, relative à l’organisation du contrôle des produits antiparasitaires à usage agricole. Il obtient la limitation de la période de vente des produits pesticides dans l’année.
Au cours de son mandat écourté, Alain Le Marc’hadour s’exprime en fidèle soutien aux gouvernements Chaban-Delmas et Messmer. Le 4 juin 1970, il vote en faveur du projet de loi sur la répression de certaines formes de délinquance. Il agit de même, le 10 juin 1970, à l’occasion du vote du projet de loi relatif au Service national. Quelques mois plus tard, le 15 octobre 1970, il approuve la déclaration de politique générale du gouvernement. Enfin, le 27 avril 1972, il contribue à l’adoption du projet de loi portant création et organisation des régions. A deux reprises, cependant, il ne prend pas part au vote : le 28 mai 1970, sur le texte gouvernemental relatif aux droits individuels des citoyens ; le 24 mai 1972, à l’occasion de la déclaration de politique générale du gouvernement de Jacques Chaban-Delmas.
A l’occasion du scrutin législatif de 1973, à quelques semaines de ses 77 ans, Alain Le Marc’hadour ne se représente pas à l’Assemblée nationale. C’est son successeur à la mairie de La Madeleine, M. Billecocq, qui lui succède au Palais-Bourbon. Le député sortant conserve ses fonctions de conseiller général et de conseiller de la communauté urbaine de Lille.
Le 16 août 1978, ce passionné de violoncelle et de chant disparaît, à l’âge de 82 ans. Il était officier de la Légion d’honneur, officier des Palmes académiques, chevalier du Mérite social. Il avait obtenu aussi les médailles du Mérite du ministère de l’intérieur, de la jeunesse et des sports, de l’éducation surveillée. Son activité professionnelle et son dévouement ont été reconnus par ses pairs qui lui ont remis la médaille d’argent de l’Académie de Médecine.