Albert Le Moigne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 19 juillet 1849 à Cherbourg (Manche), mort le 14 mars 1930 à Eculleville (Manche).

Député de la Manche de 1895 à 1906 et de 1919 à 1928.

Fils d'un magistrat, Albert Le Moigne fit ses études à Rennes et à Nice. Docteur en droit, il fut avocat, puis chef de service de la statistique et de la législation comparée au ministère des Finances ; il fut ensuite nommé maître des requêtes au conseil d'Etat.

Il devint maire d'Eculleville en 1877 et fut toujours réélu. Elu conseiller général en 1887, il s'intéresse à la politique et le siège du député de la Manche Cabart-Danneville, élu sénateur, se trouvant vacant, il décide de se présenter à l'élection partielle du 8 décembre 1895. Candidat républicain progressiste, il est élu au deuxième tour par 7.128 voix sur 14.617 votants, contre 3.748 voix à Liais et 3.632 voix à l'abbé Garnier. Au premier tour, il avait obtenu 6.116 voix contre 3.569 à l'abbé Garnier et 3.413 à Liais.

Le Moigne se fait entendre à la tribune sur les budgets de la marine et de la guerre des exercices 1897 et 1898. Ses observations et ses amendements ont surtout trait à la caisse des invalides de la marine et au développement de sa région, en particulier des ports de Brest et de Cherbourg.

Il est réélu le 8 mai 1898 par 6.005 voix sur 12.421 votants, aucun candidat ne s'étant présenté contre lui.

Il siège à la commission de la marine et à la commission des voies navigables et des ports maritimes et à la commission du budget, pour les exercices 1899 et 1902.

Au cours de cette législature, il présente plusieurs rapports notamment sur le projet de loi relatif à l'augmentation de la flotte.

Il intervient en qualité de rapporteur, sur le budget de la marine de l'exercice 1899, sur les budgets de l'Algérie et de la marine de l'exercice 1900.

Il retrouve son siège aux élections générales législatives du 27 avril 1902, au premier tour, battant Mahieu par 9.386 voix contre 7.175 sur 16.744 votants.

Il fait partie, au cours de cette législature, de la commission de révision de la loi de 1853 sur les pensions civiles, de commission d'enquête sur la tentative de corruption faite auprès du président du conseil et de la commission de législation fiscale.

Il se représente aux élections de 1906 mais il n'obtient que 6.686 voix contre 18.584 à Mahieu, candidat d'union républicaine, qui est élu. De même, il tente, sans succès, de retrouver son siège les 24 avril 1910 et 26 avril 1914. Ce n'est que le 16 novembre 1919, après une interruption de treize ans, qu'il est élu au scrutin de liste avec représentation proportionnelle. Inscrit sur la liste d'union nationale républicaine, il obtient 61.082 voix contre 11.164 au mieux placé de la liste du parti socialiste, sur 81.757 votants.

Il est membre de la commission de l'Algérie, des colonies et des protectorats et de la commission de la marine militaire.

Il retrouve son siège aux élections générales du 11 mai 1924. Inscrit sur la liste d'union nationale républicaine, il obtient 61.708 voix contre 22.415 au mieux placé de la liste des républicains de la Manche et 2.059 au mieux placé de la liste du bloc ouvrier-paysan, sur 89.070 votants. Membre de la commission de la marine militaire et de la commission de l'Algérie, des colonies et des protectorats, il ne prend part, au cours de cette législature qu'à la discussion du projet de loi portant fixation du budget général de 1928.

Il se représente, sans succès, aux élections générales du 22 avril 1928 et meurt, deux ans après, le 14 mars 1930, à Eculleville. Il est âgé de 81 ans.

Albert Le Moigne avait été élu vice-président puis, en 1924, président du Conseil général de la Manche. Il était chevalier de la Légion d'honneur et médaillé de 1870.