Joseph, Marie Le Pévedic
1879 - 1964
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 3 décembre 1879 à Ploemel (Morbihan). Député du Morbihan de 1928 à 1942.
Qui, parmi les anciens parlementaires de la IIIe République, ne se souvient de Job ?
C'est ainsi qu'on surnommait familièrement, mais aussi affectueusement, Joseph Le Pévédic, une des figures les plus populaires du Parlement.
Ce paysan breton, qui compensait son manque d'instruction par son bon sens et une opiniâtreté désarmante, était un personnage pittoresque, aussi célèbre sur les chemins de fer de l'Ouest que dans les antichambres préfectorales et ministérielles, qu'il « occupait » jusqu'à ce qu'il obtînt les satisfactions qu'il, était venu réclamer pour ses administrés.
Joseph Le Pévédic était né le 3 décembre 1879, près d'Auray, dans la petite commune de Ploemel dont il devint maire en 1908. Il le demeura pendant plus d'un demi-siècle. Après avoir été, pendant quatre mois, le plus jeune maire de France, il fut, durant une décennie, le doyen des maires de Bretagne, tout comme il fut le doyen du Conseil général du Morbihan, où il représentait le canton de Belz.
Le 29 avril 1928, Joseph Le Pévédic est élu, au second tour de scrutin, député de la 3e circonscription de Lorient, par 7.888 voix contre 4.851 au député sortant Le Moyne. Il sera réélu sans difficulté en 1932 et en 1936.
Il s'acquiert déjà quelque notoriété en siégeant pour la première fois à la Chambre en costume breton.
Inscrit successivement aux groupes des indépendants, du centre républicain puis des républicains de gauche, il est membre de la commission de la marine militaire et de la marine marchande, secrétaire du groupe ostréicole, membre des groupes parlementaires pour la, défense des paysans, des mutilés de guerre, des mutilés du travail, des commerçants, des petits retraités, des cheminots.
Pendant ses trois législatures, Job ne ménagera pas sa peine en faveur de ses trois catégories d'amis - les paysans, les marins, les cheminots - soit en harcelant les services préfectoraux et ministériels, soit en multipliant à la Chambre les interventions ou les propositions de loi. Citons quelques-unes de ses préoccupations.
Pour les paysans : électrification des campagnes, amélioration des chemins ruraux, restriction des importations de pommes de terre, églises rurales classées monuments historiques, baux ruraux, droits de succession pour les exploitants, répression des délits de chasse, calamités agricoles, tuberculose des bovidés, subventions pour l'élevage des porcs, mutilés du travail agricole, diminution des droits de transport du cidre, extension aux métayers des allocations familiales. Pour les marins : statut des officiers mariniers, bourses d'apprentissage aux enfants de marins, pensions des inscrits maritimes, crédit maritime mutuel, importations de sardines, lutte contre le chômage dans la marine marchande, application de la loi Tasso à la petite pêche, importations abusives de poisson du Japon. Il demande à interpeller le gouvernement sur la disparition, en février 1935, au large de La Rochelle, de deux bateaux comptant dix-sept marins d'Etel.
Pour les cheminots : amélioration de leurs traitements, desserte insuffisante des régions de l'Ouest, amélioration des communications téléphoniques avec les gares, incidences de la concurrence des transports routiers sur la situation des cheminots.
En juillet 1940, Joseph Le Pévédic ne prit pas part au vote sur l'octroi des pleins pouvoirs au gouvernement de Vichy.
Né le 3 décembre 1879 à Plœmel (Morbihan)
Décédé le 9 octobre 1964 à Vannes (Morbihan)
Député du Morbihan de 1928 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VI, p. 2241, 2242)
Joseph Le Pévédic ne brigue pas de mandat parlementaire après la Libération, mais sera constamment réélu maire de Plœmel et conseil ler général du Morbihan.
Il reçoit en 1957 la Croix de chevalier de la Légion d'honneur.