Louis Le Provost de Launay

1850 - 1912

Informations générales
  • Né le 8 juin 1850 à Libourne (Gironde - France)
  • Décédé le 17 août 1912 à Aix-les-bains (Savoie - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Appel au peuple
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Appel au peuple
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Appel au peuple
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Union conservatrice
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Union conservatrice

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 16 février 1896 au 3 janvier 1903
Sénateur
du 4 janvier 1903 au 6 janvier 1912
Sénateur
du 7 janvier 1912 au 17 août 1912

Biographies

Député de 1876 à 1889, fils d'Auguste Pierre Marie Le Provost qui avait été représentant, député et sénateur, né à Libourne (Gironde) le 8 juin 1850, il étudia le droit à Paris, se fit recevoir licencié, et fut quelque temps secrétaire de M. Grandperret.

Engagé volontaire aux chasseurs d'Afrique au début de la guerre de 1870-71, il fit la campagne de l'Est, comme soldat et comme sous-officier. Docteur en droit et inscrit au barreau en 1872, il vint habiter la Bretagne en 1875, devint conseiller-général des Côtes-du-Nord pour le canton de la Roche-Derrien, et fut élu comme candidat du « Comité national conservateur », le 20 février 1876, à l'âge de vingt-six ans, député de la 2e circonscription de Lannion (Côtes-du-Nord) par 7,076 voix (11,339 votants, 14,838 inscrits), contre 4,237 à M. Le Gac.

M. Le Provost de Launay fils était un des plus jeunes membres de l'assemblée nouvelle. Bonapartiste comme son père, il appartint au groupe de l'Appel au peuple et à la minorité de droite, et soutint, contre les 363, le gouvernement du Seize-mai.

Réélu, le 14 octobre 1877, sans concurrent, par 10,001 voix (11,056 votants, 15,114 inscrits), il siégea dans le même groupe, vota contre le ministère Dufaure, contre les cabinets de gauche qui lui succédèrent, contre l'amnistie, etc., et obtint sa réélection, le 21 août 1881, par 7,826 voix (9,082 votants, 14,911 inscrits), toujours sans concurrent.

M. Louis Le Provost de Launay revint s'asseoir à droite, prit la parole sur les divers chapitres du budget, sur l'instruction publique, sur la politique coloniale, sur les chemins de fer de l'Etat, proposa (1883) de supprimer pour les communes l'obligation d'avoir un garde champêtre, disposition qui passa dans la loi municipale de 1884, et déposa un projet de loi tendant à interdire aux ministres démissionnaires de procéder à des distributions de décorations autres que pour services militaires (avril 1885) : il demanda pour ce dernier projet la déclaration d'urgence, qui fut adoptée à l'unanimité; le projet de loi fut voté par la Chambre, mais rejeté par le Sénat. M. Le Provost de Launay vota contre les ministères Gambetta, Freycinet, J. Ferry, et contre les crédits du Tonkin.

Inscrit, le 4 octobre 1885, sur la liste conservatrice des Côtes-du-Nord, il fut élu, le 1er sur 9, par 71,299 voix (113,479 votants, 163,318 inscrits). Il se prononça avec la droite, contre les ministères républicains de la législature, attaqua (octobre 1886) la loi sur l'organisation de l'enseignement primaire, et vota, en dernier lieu,

- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.


Né le 8 juin 1850 à Libourne (Gironde), mort le 17 août 1912 à Aix-les-Bains (Savoie).

Député des Côtes-du-Nord de 1876 à 1893.

Sénateur des Côtes-du-Nord de 1896 à 1912.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 110.)

Au renouvellement général de 1889, Louis Le Provost de Launay retrouva la 2e circonscription de Lannion et fut élu sans adversaire avec 7.201 voix sur 9.028 votants.

Conservateur et toujours membre du groupe de l'appel au peuple, Louis Le Provost de Launay ne ralentit pas son activité parlementaire et continua à manifester son opposition au régime républicain en interpellant souvent et vigoureusement le gouvernement, saisissant entre autres l'occasion des discussions relatives à l'affaire de Panama et à la conquête du Dahomey pour les exprimer. Il faut croire cependant que cette attitude déplut à ses électeurs bretons puisque ceux-ci, refusant de le suivre en 1893, lui préfèrent un républicain : il fut battu au scrutin de ballottage par 4.843 voix contre 5.578 au républicain Le Troadec, sur 10.462 votants.

Aussi, saisit-il l'occasion d'une élection partielle au Sénat pour s'y faire élire le 16 février 1896, par 894 voix sur 1.247 votants, battant le marquis de L'Angle Beaumanoir (337 voix). Il se montre sans tarder très actif.

Il siège à droite, et dès le mois de juin de la même année, il interpelle le gouvernement sur l'emploi des subventions accordées aux communes pour les écoles et au mois de juillet sur la situation de Madagascar et la politique suivie par le résident général qui est aussitôt rappelé. Puis il prononce de nombreux discours sur les expéditions coloniales qu'il combat énergiquement.

Il s'élève également contre les fatigues imposées aux soldats pendant les grandes manœuvres et les cas mortels qui en résultent.

Puis il intervient notamment sur les fraudes commises à la Faculté de Lille, sur les affaires Dreyfus, de Panama. Réélu au premier tour, le 4 janvier 1903, par 858 voix sur 1.244 votants, il dépose au mois de mars, une proposition de loi relative à l'incompatibilité du mandat sénatorial avec l'exercice de toute fonction judiciaire. Puis, deux mois plus tard, il interpelle le gouvernement sur la nécessité de réglementer l'usage des automobiles sur les voies publiques.

L'armée retient toujours spécialement son attention. Il intervient dans la proposition de loi relative au recrutement et interpelle longuement le ministre de la Guerre à deux reprises, d'une part, sur l'organisation de la course dite « Marche de l'armée » et sur les mesures que celui-ci compte prendre en faveur des victimes de cette entreprise ; d'autre part, sur ses intentions pour débarrasser les régiments des condamnés de droit commun.

Mais son objectif primordial est la défense de l'enseignement libre et la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat suscite ses interventions passionnées.

Il intervient en faveur du secret et de la liberté du vote, de la création d'écoles de perfectionnement pour enfants arriérés.

Pour la troisième fois, le 7 janvier 1912, Le Provost de Launay se voit confirmer dans ses fonctions sénatoriales par 688 voix sur 1.238 suffrages et, toujours fidèle à sa ligne de conduite, il prend part à la discussion des conclusions du rapport de la commission chargée de procéder à une enquête sur les opérations effectuées en vertu des lois relatives à la liquidation des congrégations supprimées.

Mais, sept mois plus tard, une mort subite alors qu'il commençait une cure à Aix-les-Bains, met fin à cette remarquable activité.

Président du Conseil général des Côtes-du-Nord depuis 1894, il fut également président des syndicats agricoles de Tréguier et de la Roche Derrien ainsi que des Comités agricoles de ces deux cantons.

Il a publié un Manuel sur l'enseignement primaire et a collaboré au journal L'Indépendance bretonne.