Paul, Georges, Anne, Jean Le Roux
1850 - 1923
Député de 1881 à 1889, né à Paris le 26 septembre 1850, fils de M. Paul Augustin Alfred Le Roux (Voy. ce nom), il étudia le droit, fut reçu licencié, devint, en 1869, secrétaire de son père alors ministre du Commerce, et prit part, en qualité de secrétaire, aux travaux de la commission d'enquête monétaire.
Incorporé, lors de la guerre franco-allemande, au 2e cuirassiers, il passa maréchal des logis au 1er dragons, et prit part à la défense de Paris. Il entra, après la guerre, au ministère des Affaires étrangères, fut attaché aux ambassades de Rome, puis de Madrid, et, après la mort de son père, fut élu, le 21 août 1881, comme candidat bonapartiste, député de la 2e circonscription de Fontenay-le-Comte, par 8 033 voix (15 916 votants, 21 083 inscrits), contre 7 769 à M. Achille Auger, républicain ; il prit place dans le groupe de l'Appel au peuple, avec lequel il vota contre les divers ministères de la législature, contre la politique intérieure et extérieure du gouvernement, etc., sans prendre jamais la parole.
Porté, le 4 octobre 1885, sur la liste conservatrice de la Vendée, M. Le Roux fut réélu député de ce département, le 2e sur 7, par 51 866 voix (92 162 votants, 120 430 inscrits). Il reprit sa place à droite, dans la minorité impérialiste, fit partie du groupe de l'Union des droites, dont il fut trésorier, et continua de s'associer silencieusement aux votes de ce groupe contre les cabinets qui se succédèrent au pouvoir, pour les droits protecteurs sur les céréales et les bestiaux, et, en dernier lieu :
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger
M. Paul Le Roux a épousé la fille de M. Levert, ancien préfet de l'Empire, député du Pas-de-Calais.
Né le 26 septembre 1850 à Paris, mort le 26 avril 1923 à Paris.
Député de la Vendée de 1881 à 1893.
Sénateur de la Vendée de 1897 à 1923.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 119.)
Par 9.710 voix contre 8.793 à Prosper Deshayes, candidat républicain, les électeurs de la 2e circonscription de Fontenay-le-Comte renouvellent aux élections législatives du 22 septembre 1889 leur confiance à Paul Le Roux.
Mais la consultation du 20 août 1893 allait illustrer, dans cette circonscription, cependant très traditionaliste, l'avertissement que Gambetta donnait aux débuts de la IIIe République à la Chambre conservatrice, en prédisant l'avènement dans tout le pays de couches sociales gagnées à la cause de la République : Prosper Deshayes prend, en effet, sa revanche sur Paul Le Roux, le candidat de la droite bonapartiste, par 9.932 voix contre 8.601 !...
Le tempérament de Paul Le Roux joint à sa certitude de l'excellence de ses convictions, ne peuvent cependant que l'encourager à poursuivre sa carrière politique. Le décès du sénateur royaliste, Alfred Biré, lui en donnera l'occasion : le collège sénatorial de Vendée lui offre ce siège, devenu vacant, à la majorité de 459 voix, contre 415 au républicain Edouard Grimaux.
Les électeurs sénatoriaux lui restèrent désormais fidèles, immanquablement. Réélu successivement le 28 janvier 1900 par 487 voix sur 872 votants dès le premier tour, le 3 janvier 1909 par 470 voix sur 867 votants toujours au premier tour, le 11 janvier 1920 par 457 voix sur 862 votants au second tour cette fois, son mandat ne prendra fin qu'avec son décès.
A la Chambre comme au Sénat, dont il sera secrétaire de 1904 à 1906, il siège parmi ses amis de la droite. Discret en séance publique, où il ne se manifeste qu'à l'occasion des problèmes concrets tels la préparation militaire des jeunes, les incohérences des réquisitions qui immobilisent les stocks de denrées sans en assurer le transport, au grand dommage des récoltants, ou l'insuffisance de la dotation des haras, il donne la meilleure part de son activité et de sa compétence aux travaux des commissions. Enumérer toutes celles auxquelles il apporte son concours, pendant une carrière parlementaire longue de près de quarante ans, alors que ses antécédents diplomatiques en font le rapporteur privilégié des projets de ratification des conventions internationales et que son mandat de représentant d'un département côtier l'amène à porter un souci particulier aux problèmes de la pêche, ne pourrait que masquer l'essentiel, c'est-à-dire sa compréhension active des inquiétudes de la vieillesse, comme son souci permanent de dénoncer l'injustice, ainsi qu'en témoigne le soutien qu'il fournit à de multiples pétitions.
Toutefois, ce n'est qu'à l'occasion de ses votes que Paul Le Roux donne à son mandat sa dimension : sa vigilance à l'encontre des assauts anticléricaux des gouvernements Waldeck-Rousseau, Combes, Rouvier, Clemenceau ou Briand, ne se démentira jamais.
Vision politique et ligne de conduite qui sont unes, comme elles demeurent unes jusqu'à l'excès avec son refus de voter l'hommage d'un buste aux sénateurs Scheurer-Kestner et Trarieux qui avaient été les principaux artisans de la révision du procès du capitaine Dreyfus.
Néanmoins, si Paul Le Roux défend avec courage et fidélité des principes politiques qui ne sont plus ceux de la majorité du pays, c'est avec « courtoisie et égards » qui valent à ce patriote convaincu le respect de ses collègues.
Il meurt le 26 avril 1923 à l'âge de 73 ans.