Robert, Alix Besson
1903 - 1978
Né le 29 septembre 1903 à Kolea (Alger) Décédé le 12 juin 1978 à Mont-de-Marsan (Landes)
Député des Landes de 1956 à 1958
Né en Algérie dans une famille originaire de la Charente-maritime, Robert Besson passe sa jeunesse à Villeneuve-de-Marsan. A la sortie de ses études secondaires, il entre à l'Ecole des Travaux Publics. De 1926 à 1938, il devient ingénieur en chef aux Etablissements France-Route à Mont-de-Marsan. Il sera ensuite sous-directeur de cette société.
En octobre 1947, il est élu maire de Mont-de-Marsan. Radical-socialiste, Robert Besson bénéficie du soutien du Rassemblement du Peuple Français. En mars 1949, il est élu au conseil général des Landes, qui le désigne comme vice-président. Il le demeurera jusqu'en 1961. Pour les élections législatives du 17 juin 1951, il mène une liste d'Union républicaine et de progrès social, proche du R.P.F. Malgré ses résultats, 18,2 % des suffrages exprimés, la liste de Robert Besson n'a aucun élu, les quatre sièges du département des Landes allant aux trois listes apparentées, S.F.I.O., M.R.P., Union des gauches républicaines présentée par le R.G.R. et le parti radical. En 1955, le maire de Mont-de-Marsan devient vice-président du Comité d'expansion économique de Bordeaux et du Sud-Ouest. Il siège parallèlement au Conseil économique et social.
Pour les élections législatives du 2 janvier 1956, Robert Besson mène, à nouveau, une liste d'Union républicaine et de progrès social qui, cette fois, à côté de candidats indépendants comporte des élus, maires et conseillers généraux appartenant au Rassemblement des gauches républicaines. Quatre autres listes sont en concurrence, celles du parti communiste, de la S.F.I.O., du M.R.P. et une liste d'Union et de Fraternité Française, poujadiste. Aucun apparentement n'est conclu dans ce département.
Dans leur profession de foi, Robert Besson et ses colistiers mettent en cause la loi électorale de 1951, soulignent la « désastreuse faillite » de la mission qui avait été confiée à l'Assemblée dissoute, proposent le retour à un scrutin d'arrondissement majoritaire, une réforme de la Constitution assurant la stabilité gouvernementale, une réforme fiscale et administrative, le maintien et la réforme de l'Union Française. Les candidats se présentent avant tout comme des « administrateurs et des réalisateurs ». Sur 170 586 électeurs inscrits et 133 940 suffrages exprimés, la liste S.F.I.O. obtient 48 577 voix, soit 30,3 % des suffrages et a deux élus, la liste d'Union républicaine et de progrès social arrive en deuxième position avec 28 425 voix, soit 21,2 % des suffrages et a un élu, Robert Besson ; le dernier siège échoit au parti communiste qui regroupe 26 389 voix, soit 19,7 % des suffrages. Le M.R.P., avec 14,9 % des suffrages et la liste poujadiste, avec 7 % n'ont pas d'élus.
Une fois son élection validée, le 20 janvier 1956, Robert Besson est nommé membre de la Commission de l'agriculture et de la Commission des boissons. Il est, en outre, membre du comité de contrôle du Fonds forestier national. La plupart des propositions de loi et de résolution qu'il dépose concernent l'agriculture. A trois reprises, au nom de la Commission de l'agriculture, il présente des rapports pour améliorer le fonctionnement des services vétérinaires et la condition des médecins. Il utilise sa compétence professionnelle d'ingénieur des travaux publics pour intervenir, à plusieurs reprises, sur la situation du réseau routier. Notamment, le 3 avril 1957, il interpelle le gouvernement sur les mesures nécessaires à prendre pour faire face à l'augmentation des accidents de la route. Dans une intervention fort détaillée, il demande la construction d'un « vaste réseau d'autoroutes », qui appelle un effort d'investissement à long terme.
Durant la crise de mai 1958, Robert Besson apporte son soutien au général de Gaulle. Le 1er juin, il vote la confiance et, le 2 juin, les projets de loi relatifs aux pleins pouvoirs et à la révision constitutionnelle.
Robert Besson est titulaire de la Légion d'Honneur.
BESSON (Robert, Alix)
Né le 29 septembre 1903 à Koléa (Alger)
Décédé le 12 juin 1978 à Mont de Marsan (Landes).
Député des Landes de 1956 à 1962
La carrière politique de Robert Besson s’est déployée sous une double allégeance, radicale-socialiste et gaulliste. D’abord membre du Parti radical, c’est grâce à l’appoint des voix gaullistes que Robert Besson conquiert la mairie de Mont de Marsan en 1947. Néanmoins, sa rivalité avec l’autre figure du radicalisme landais, Olivier Caliot, l’amène à prendre ses distances avec la Place de Valois. C’est sous l’étiquette du Rassemblement des Gauches Républicaines, à la tête d’une liste comprenant des indépendants, qu’il intègre le Palais-Bourbon en 1956. Sa première législature comme député, la dernière de la IVe République, consacre son rapprochement avec sa deuxième famille politique le gaullisme, et c’est comme U.N.R qu’il est réélu député en 1958. « J’ai été un de ceux qui ont permis la venue au pouvoir du Général de Gaulle, sans lequel notre pays et l’Union française auraient sombré dans le désordre et l’anarchie », écrit-il alors dans sa profession de foi, tout en mettant en avant sa participation à de nombreuses initiatives pour tenter d’amender les excès du Régime parlementaire de la IVe République. Cette étiquette gaulliste lui permet de conserver les voix de centre-droit qui avaient déjà assuré son élection en 1956.
Membre de la commission de la défense nationale, Robert Besson se montre un parlementaire peu actif, n’intervenant qu’à quatre reprises tout au long de son mandat. Spécialiste des questions agricoles, et élu d’un département rural et forestier, il réclame une loi cadre pour rassurer les professions agricoles (23 novembre 1959) et une meilleure valorisation économique des espaces forestiers (9 novembres 1960). Ses votes soutiennent invariablement les gouvernements de Michel Debré, puis de Georges Pompidou.
Maire de Mont de Marsan, vice-président du conseil général des Landes de 1949 à 1961, Robert Besson peut apparaître comme un élu local bien ancré, et à cet égard une recrue de choix pour l’UNR. Sa présence dans le milieu associatif (Automobile Club landais, divers fonds forestiers) semble lui garantir de solides positions dans les Landes. Néanmoins, Robert Besson reste prisonnier de son évolution politique nationale, dans un département peu gaulliste, qui finit par fragiliser cet ancrage. En 1961, il abandonne son poste de conseiller général. Au mois de mars de l’année suivante, une coalition mêlant les radicaux et les socialistes renverse sa majorité municipale à Mont de Marsan : on peut y voir une revanche de ses anciens amis radicaux, et en particulier de celui qui est devenu son principal rival à l’échelon départemental, Olivier Caliot. Le vote de la réforme constitutionnelle de 1962 sur l’élection présidentielle est sans doute délicat pour un ancien radical et nouveau gaulliste. Néanmoins, fidèle à l’UNR, Robert Besson perd son siège de député au profit du socialiste Charles Lamarque-Cando : comme au conseil municipal de Mont de Marsan quelques mois plus tôt, les voix de ses anciens camarades radicaux lui font alors défaut.
En un peu plus d’un an et demie, Robert Besson a donc perdu la quasi-totalité de ses mandats. Ingénieur de formation, spécialiste des questions routières, il siège à ce titre au Conseil économique et social jusqu’en 1965, avant de reprendre ses activités au sein de la société France Route (au sein de laquelle il avait déjà travaillé avant-guerre), comme sous-directeur, jusqu’à sa retraite en 1969. De 1961 à 1970, il préside le syndicat professionnel régional de l’industrie routière d’Aquitaine, ce qui accrédite sa volonté de retourner progressivement à une activité professionnelle privée, après ses échecs politiques des années 1961-1962. Il continue cependant à siéger au comité d’expansion économique du Sud Ouest jusqu’en 1966, et au CODER de la région Aquitaine, aux frontières du monde économique et du monde politique.
Robert Besson meurt le 12 juin 1978, dans sa ville de Mont de Marsan, quelques mois avant son rival, Olivier Caliot. Père de trois enfants, il était chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’ordre national du Mérite.