Etienne Le Sassier Boisauné
1888 - 1983
Né le 11 mars 1888 à Falaise (Calvados)
Décédé le 14 mars 1983 à Rabodanges (Orne)
Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Orne)
Député de l'Orne d'octobre à décembre 1946
Conseiller de la République puis sénateur de l'Orne de 1946 à 1958
Etienne Lesassier Boisauné naît le 11 mars 1888 à Falaise (Calvados) dans une famille de notables ruraux. Bon élève, il poursuit sa scolarité jusqu'au baccalauréat ès lettres. Il choisit ensuite de devenir agriculteur éleveur.
En 1914, la déclaration de guerre le surprend, mais, comme tous les Français à l'époque, il pense que le conflit sera bref. Il est mobilisé comme Officier de réserve d'artillerie dans les tranchées. Blessé au combat, il est décoré de la Légion d'honneur au titre de la guerre en 1915, et de la croix de guerre 1914-1918. La Military Cross américaine, la croix de guerre hellénique et la croix du souvenir yougoslave témoignent également de sa bravoure au combat.
Après la guerre, il poursuit la lutte, mais dans le domaine social et politique cette fois. Il cumule les activités, dans le souci constant d'aider la collectivité autant qu'il le peut. Il préside le Syndicat des comices agricoles cantonaux, et il participe au conseil d'administration de la Coopérative agricole du département de l'Orne.
Par ailleurs, il se présente, avec succès, aux élections au Conseil municipal de Rabodanges (Orne) en mai 1925 et est élu maire en décembre 1925. Il est également élu conseiller d'arrondissement, de 1929 à 1931, et conseiller général du canton de Putanges en 1931.
Ces multiples activités et la vie de famille heureuse, qu'il mène avec son épouse, fille de l'historien normand Angot des Rotours, et leurs quatre enfants, suffirait à son bonheur. En 1938, il est fait Officier de la Légion d'Honneur.
La deuxième guerre mondiale interrompt brutalement le cours paisible de sa vie. Etienne Lesassier-Boisauné, de nouveau mobilisé, accomplit son devoir avec courage, puis il retrouve les siens avec soulagement.
Après la Libération, il se présente aux élections à la seconde Assemblée nationale constituante en juin 1946, puis à l'Assemblée nationale en novembre 1946.
Elu député de l'Orne, il se présente néanmoins aux élections au Conseil de la République le 8 décembre 1946. Il fait campagne sur le thème de la défense du franc et de la liberté - liberté des échanges, liberté de conscience et d'enseignement, liberté de la presse, et liberté de la production sous toutes ses formes ; enfin, il demande une révision de la loi électorale.
Etienne Lesassier-Boisauné est élu Conseiller de la République de l'Orne et occupera son siège jusqu'en 1948. Non réélu le 7 novembre 1948, il sera à nouveau élu le 18 mai 1952, puis le 8 juin 1958 et restera sénateur jus qu'en 1965.
A son arrivée au Palais du Luxembourg en 1946, il rejoint tout naturellement le groupe des Indépendants et Paysans, et se rapproche du MRP. Il est d'abord nommé membre de la commission de la défense nationale, et de la commission de la France d'outre-mer, à quoi s'ajoute en 1948 la commission de l'agriculture. En 1952, il est également nommé membre de la commission de la presse, de la radio et du cinéma, et de la commission de la comptabilité.
Il prend souvent part aux discussions en qualité de rapporteur, notamment en 1947, sur la proposition de résolution tendant à accorder des permissions agricoles exceptionnelles, ou en 1948, sur la proposition de loi accordant des permissions spéciales aux soldats agriculteurs, ou encore sur le projet de loi concernant la signalisation routière, en 1954.
Etienne Lesassier-Boisauné est à l'origine de nombreuses propositions de loi ; par exemple, en 1955, il dépose une proposition de loi tendant à modifier la loi de finances d'avril 1952 en ce qui concerne la coordination et l'harmonisation des transports ferroviaires et routiers.
Les 2 et 3 juin 1958, Etienne Lesassier-Boisauné vote pour les pleins pouvoirs au général de Gaulle et pour la révision constitutionnelle.