Paul Le Troadec
1860 - 1933
Né le 28 avril 1860 à Lézardrieux (Côtes-du-Nord), mort le 31 mars 1933 à Brest (Finistère).
Député des Côtes-du-Nord de 1893 à 1921.
Sénateur des Côtes-du-Nord de 1920 à 1930.
La fidélité de Paul Le Troadec à sa commune natale de Lézardrieux où il exploitait ses terres, lui valut rapidement la confiance de ses concitoyens qui l'élirent conseiller général, sans concurrent, dès le 28 juillet 1889, puis conseiller municipal et maire en 1892.
L'année suivante, aux élections législatives, il battit au scrutin de ballottage, dans la 2e circonscription de Lannion, le député sortant, membre de la droite, Le Provost de Launay par 5.585 voix contre 4.850. Cinq ans plus tard, il l'emporta de plus de 900 voix sur un adversaire conservateur. Son mandat lui fut encore plus facilement renouvelé par la suite jusqu'à ce qu'il sollicitât, en 1920, toujours avec le même succès, le siège sénatorial laissé vacant par le décès de Limon.
Au cours de sa longue carrière parlementaire, il fit preuve d'une grande discrétion en séance publique où il intervint très rarement.
Il réserva son activité aux commissions - particulièrement à celles du travail et de la marine - et aux groupes agricole colonial, de la navigation et des pêches, des ports de guerre ou de l'enseignement.
Républicain, membre de l'union progressiste et de la gauche radicale à la Chambre des députés, il soutint les gouvernements Combes, Rouvier et Clemenceau, ainsi que les deux premiers cabinets Briand. Il vota néanmoins contre ce dernier sur le problème des congrégations jugées trop facilement autorisées par le président du Conseil, ministre de l'Intérieur et des cultes, confirmant en cela ses positions antérieures.
Son action sénatoriale s'inscrivit dans la même ligne au sein de la commission de la marine et en faveur des ministères de gauche. Il fit, notamment, partie de la minorité qui s'opposa au renversement du président Herriot le 10 avril 1925.
En 1930, âgé de 70 ans, il renonça à briguer de nouveau les suffrages de ses électeurs, laissant sa place, au renouvellement partiel du Sénat, à M. Le Trocquer.
Il devait mourir trois ans plus tard.