Georges Lecourtier
1866 - 1940
Né le 23 décembre 1866 à Bras (Meuse), mort le 26 juillet 1940 à Bras.
Député de la Meuse de 1919 à 1924.
Sénateur de la Meuse de 1924 à 1940.
Georges Lecourtier est issu d'une famille de paysans installés depuis trois générations sur les bords de la Meuse, entre Woëvre et Argonne, dans ce village de Bras auquel l'épopée de 1916 devait conférer une glorieuse notoriété puisque c'est à son entrée même que l'offensive adverse fut définitivement stoppée.
Destiné à devenir lui aussi agriculteur, Georges Lecourtier est dirigé, dès qu'il a acquis au collège de Verdun la formation intellectuelle requise, sur l'école de Merchines, d'où il sort diplômé. Alors il développe et perfectionne peu à peu l'exploitation paternelle, amenant progressivement aux idées et aux méthodes nouvelles les cultivateurs de la région. L'emploi raisonné des engrais, l'usage des machines, la pratique de la coopération, du crédit, des assurances, modifiant les conceptions, renforcent les moyens et améliorent les résultats. En quelque trente années, le modeste paysan de Bras rénove ainsi l'esprit et la matière dans un des plus riches cantons ruraux du pays.
Georges Lecourtier ne recherche pas la popularité. Pourtant elle lui vient peu à peu de la reconnaissance de ses obligés et de la foi de ses disciples. Le mois de décembre 1913 lui offre trois occasions de s'affirmer en faisant successivement du moniteur villageois un conseiller municipal de sa commune, le conseiller général du canton de Charny et le maire de Bras. Ces mandats lui seront d'ailleurs régulièrement renouvelés et il deviendra même vice-président de l'assemblée départementale.
Survient la Première Guerre mondiale qui sème la désolation et la ruine dans toute cette région si proche de Verdun. Dans le bouleversement et les dangers, Georges Lecourtier donne la pleine mesure de ses capacités et de son caractère. Aussi, quand se pose, au lendemain de l'armistice, le grave problème de la reconstitution du sol et des demeures, nombreux sont ses concitoyens qui le veulent pour représentant à la Chambre des députés.
Il figure, en effet, sur la liste républicaine d'union meusienne dont les membres, conduits par André Maginot, se présentent ainsi : « Nous sommes des républicains et des patriotes plaçant la patrie au-dessus de tout... La République répond à notre idéal de justice, de liberté, de progrès social... Dans un département dévasté comme le nôtre l'union est indispensable. Les intérêts locaux doivent passer au premier rang de nos préoccupations. »
Aux élections du 16 novembre 1919, qui ont lieu au scrutin de liste, Georges Lecourtier est élu à la plus forte moyenne, par 18.938 voix sur 43.686 votants.
Il ne reste député que la durée d'une législature. Durant ce temps, son activité est presque exclusivement consacrée, d'une part, à la réparation des dommages de guerre, d'autre part, à la solution des problèmes agricoles. Il dépose un rapport et deux propositions de loi. Des élections sénatoriales devant avoir lieu dans le département le 6 janvier 1924, ses amis incitent Georges Lecourtier à présenter sa candidature. Il ne recueille que 262 voix à l'issue du premier tour auquel sont élus Raymond Poincaré et Pol-Chevalier. Bénéficiant de désistements successifs, il obtient 337 voix au deuxième tour, puis 460 au troisième, ce qui lui permet d'enlever le troisième siège de sénateur devant Noël qui ne recueille que 311 voix. Au renouvellement du 16 octobre 1932, il sera réélu dès le premier tour en compagnie de Raymond Poincaré, avec 628 voix sur 821 votants.
Comme il l'avait fait à la Chambre des députés, Georges Lecourtier se préoccupe essentiellement des questions agricoles. Il commence cependant à faire partie de la commission de l'armée, de 1925 à 1931. En 1932, il entre à la commission de l'agriculture et à celle des départements libérés, qui le choisit comme secrétaire le 1er mars 1934. A partir de 1935, il n'appartient plus qu'à la commission de l'agriculture.
Sa participation aux travaux du Sénat apparaît modeste puisque, en seize ans, il dépose deux rapports et trois avis, il s'associe à deux amendements et à une proposition de résolution, et il pose cinq questions écrites. Enfin, il n'intervient qu'à trois reprises, chaque fois en qualité de rapporteur. Mais Georges Lecourtier se montre incontestablement, dans les assemblées du parlement, l'un des délégués les plus caractéristiques de cette élite paysanne à l'esprit ouvert aux idées générales grâce à l'instruction et qui, convaincue de la nécessité de la coopération intellectuelle et active de tous les groupements économiques, se voue à la collaboration sociale.
Il est alors officier d'académie, chevalier du Mérite agricole et chevalier de la Légion d'honneur. En outre, il est fier de présider depuis longtemps la société d'agriculture de Verdun, la chambre d'agriculture de la Meuse et la chambre régionale d'agriculture de l'Est.
Le 10 juillet 1940, il ne prend pas part au vote sur le projet de loi constitutionnelle tendant à donner les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Le 26 juillet, la terre ancestrale à laquelle il est indissolublement lié le reprend à jamais, sans que les rigueurs de l'occupation permettent de connaître les circonstances de sa fin et les épreuves qui l'ont précédée.
Né le 23 décembre 1866 à Bras (Meuse)
Décédé le 26 juillet 1940 à Bras
Député de la Meuse de 1919 à 1924
Sénateur de la Meuse de 1924 à 1940
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, Tome VI, p. 2197)
Georges Lecourtier décède le 26 juillet 1940 à Bras, à l'âge de 73 ans.