Jules Ledin

1867 - 1914

Informations générales
  • Né le 27 janvier 1867 à Saint-etienne (Loire - France)
  • Décédé le 18 avril 1914 à Saint-etienne (Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 20 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Loire
Groupe
Socialistes parlementaires

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 26 janvier 1867 à Saint-Etienne (Loire), mort le 18 avril 1914 à Saint-Etienne.

Député de la Loire de 1906 à 1910.

L'aîné d'une famille de neuf enfants, Jules Ledin fut élevé au bruit rythmé des métiers à tisser. Il n'avait pas dix-neuf ans lorsque son père, ouvrier veloutier, mourut en laissant pour tout héritage à sa veuve et à ses enfants des traditions d'honneur et de travail.

Doué d'une grande puissance de travail et d'assimilation, il étendit ses connaissances puis consacra à l'étude d'ouvrages ardus d'économie et de sociologie le peu de temps que lui laissaient son travail de passementier et ses charges de chef de famille. Epris des doctrines socialistes, il se fit entendre dès 1888 dans les clubs et les réunions. Secrétaire de la Bourse du travail en 1892, il se montra un propagandiste ardent, méthodique et habile.

Entré au conseil municipal en 1895 à la suite, d'une élection partielle, il mena en 1896 et 1897 une vive campagne d'opposition qu'il renouvela de 1898 à 1900.

Pendant l'affaire Dreyfus, il fut au premier rang de ceux qui luttèrent pour la vérité et la justice.

A la suite de la grève des passementiers, mouvement dont il fut l'un des chefs. Jules Ledin connut une grande popularité.

Elu maire le 20 mai 1900, réélu en 1904, il se révéla un administrateur et un réalisateur de grande valeur. Sous son impulsion, les œuvres sociales se développèrent.

Aux élections générales du 20 mai 1906, il fut élu député de la 2e circonscription de Saint-Etienne, au second tour de scrutin, par 8.165 votants contre 6.410 à Soulenc, sur 14.690 votants, en remplacement de Piger, député sortant non candidat.

Ne voulant pas cumuler les fonctions de premier magistrat de la ville de Saint-Etienne avec un mandat législatif, il donna sa démission de maire le 25 juillet 1906.

Inscrit au groupe des socialistes parlementaires, membre des commissions des mines, de l'emploi des forces hydrauliques et de la commission d'enquête sur la catastrophe de l'Iéna, il eut le souci d'accomplir scrupuleusement son mandat.

Il présenta des rapports sur des opérations électorales (1906), déposa deux propositions de loi, l'une relative aux ateliers de famille (1906), l'autre à la récession des fraudes dans le commerce des beurres (1910), et rapporta la proposition de loi Basly tendant à modifier la loi du 29 juin 1894 sur les caisses de retraites et de secours des ouvriers mineurs (1909).

Il se fit entendre dans la discussion de l'interpellation de Chaumet sur les retards des trains et l'encombrement des divers réseaux (1906).

Principalement attaché à l'étude des questions sociales et économiques, il intervint notamment sur : la péréquation des grades des officiers d'administration contrôleurs d'armes (1908) ; les travaux publics ; l'approbation d'une convention avec le Canada (1909) ; la modification du tarif général des douanes ; la caisse de prêts des tisseurs de Saint-Etienne ; les établissements à succursales multiples ; les retraites ouvrières et paysannes (1910).

Aux élections générales du 24 avril 1910, il fut mis en minorité au premier tour, n'obtenant que 3.720 voix contre 4.894 à Durafour, élu au second tour.

Il se retira alors presque totalement de la vie politique et vécut dignement en assurant par son seul travail son existence et celle des sieng.

Il n'était plus qu'un modeste représentant de commerce quand la mort le frappa en pleine force à 47 ans. Saint-Etienne lui fit d'imposantes funérailles, Aristide Briand, ancien président du Conseil, tint, en dépit de son état de santé, à suivre le convoi de son ancien collègue et ami.

La municipalité offrit à la famille Ledin une concession à perpétuité pour la sépulture de l'ancien maire de la ville de Saint-Etienne.