Henri Ledru

1901 - 1975

Informations générales
  • Né le 14 novembre 1901 à Mamers (Sarthe - France)
  • Décédé le 6 juillet 1975 à Le mans (Sarthe - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Sarthe
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Sarthe
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 14 novembre 1901 à Mamers (Sarthe)
Décédé le 6 juillet 1975 au Mans (Sarthe)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Sarthe)

Issu d'une famille modeste, son père exerce la profession de ferblantier, Henri Ledru devient technicien puis chef de service à la société de distribution d'énergie électrique Maine-Anjou.

Militant syndicaliste, il intervient au XVe congrès CGT de la Fédération de l'éclairage tenu à Lyon en juin 1937. A l'issue de ce congrès est constitué le Groupement national des cadres (GNC) dont Ledru est nommé vice-président. Premier de ce type dans le mouvement ouvrier, ce syndicat réussit, dès 1938, à faire admettre dans les discussions avec le gouvernement et les compagnies que les cadres et la maîtrise ne soient pas détachés des ouvriers et employés.

Demeuré dans l'ombre pendant la guerre, le bureau du GNC se réunit de nouveau en novembre 1944. Il compte alors parmi ses membres : John Ottoway, son président, Maurice Jollet, Robert Langevin, Henri Ledru et Jean Le-page. A la fin des combats, de nombreux syndicats participent activement aux commissions départementales de reprise économique mises en place par les comités de libération.

De 1937 à 1939, Ledru exerce également la fonction de trésorier adjoint de l'Union départementale CGT de la Sarthe. Devenu dirigeant départemental de la CGT clandestine après l'arrestation en novembre 1943 du meneur Jules Pottier, il promet l'appui des syndicats à la résistance sarthoise. Président du Comité départemental de libération (CDL) de la Sarthe au titre de la CGT clandestine, Ledru réclame, le 1er mai 1944, l'application du programme du Conseil national de la résistance. Au sein du comité, il siège dans les commissions de travail des Affaires sociales et économiques, Relations extérieures et Affaires militaires.

Le 21 octobre 1945, il se présente sur la liste SFIO aux élections de l'Assemblée nationale constituante. Sur 189 383 suffrages exprimés, le groupe socialiste obtient 83 746 voix et trois élus MM. Pineau, Ledru et Mme Oyon. Il devance largement la liste d'entente républicaine.

Aux élections du 2 juin suivant, la liste SFIO ne recueille plus que 58 733 suffrages derrière la liste du mouvement républicain populaire qui l'emporte d'un écart de 1 778 voix. Les socialistes perdent le siège de Me Oyon.

Elu aux deux Assemblées nationales constituantes pour le département de la Sarthe, Ledru est nommé membre de la Commission de l'équipement national et de la production puis désigné comme juré de la Haute Cour de justice le 4 juillet 1946.

Avec ses collègues du groupe socialiste, il vote les nationalisations des grandes banques, des sociétés d'assurances, de l'électricité et du gaz. Il soutient également les deux projets de Constitution de la IVe République.

En accord avec ce qu'il considère comme une véritable socialisation des entreprises électriques et gazières, Ledru s'exprime le 31 mai 1946 dans Le Maine libre : « On a voulu créer un système d'administration collective tant sur le plan national que sur le plan intercommunal, où seront représentés tous les intérêts généraux de la nation. (...) La loi a été votée malgré de nombreux amendements de la droite classique (PRL et MRP), elle porte en puissance la rénovation de notre équipement national ».

Le 22 juillet suivant, en tête d'une manifestation rassemblant 25 000 travailleurs manceaux à l'appel de la CGT, le député de la Sarthe revendique un salaire minimum de 4 500 F par mois.

Henri Ledru ne se représente pas aux élections du 10 novembre 1946. Favorable à l'unité avec le parti communiste, il s'oppose à la politique de Christian Pineau et de la Direction nationale de la SFIO. A l'issue du scrutin, les socialistes reculent avec 52 838 voix et perdent un nouveau siège.

Aux élections municipales d'octobre 1947, Ledru ainsi que deux anciens socialistes SFIO se présentent sur la liste d'union présentée par le Parti communiste. Avec plus de 9 600 voix, le PC dispose de neuf élus. L'ancien député occupe dès lors la fonction de conseiller municipal, qu'il abandonne aux élections d'avril-mai 1953.

Marié à Madeleine Gallou, il eut trois enfants et reçut plusieurs récompenses pour ses activités pendant la guerre et dans l'exercice de sa profession : la médaille du combattant, les titres de volontaire de la résistance avec croix du combattant, d'officier d'Académie, de chevalier du Mérite social et la médaille de vermeil du travail. Il décède au Mans à l'âge de 73 ans.