Roger Lefèvre

Né le 17 septembre 1907 à Sotteville-sur-Mer (Seine-Maritime).

Député de la Charente-Inférieure de 1936 à 1942.

Après de brillantes études qui le menèrent jusqu'à l'agrégation de lettres, Roger Lefèvre fut nommé professeur de philosophie au lycée de Rochefort-sur-Mer. La politique l'attirait. Il adhéra au parti socialiste, devint conseiller d'arrondissement et premier adjoint au maire de Rochefort.

L'expérience qu'il avait acquise des affaires politiques sur le plan municipal et départemental l'incita à se présenter aux élections législatives des 26 avril et 3 mai 1936 d'où le Front populaire devait sortir victorieux. En ballottage favorable à l'issue du premier tour de scrutin dans la circonscription de Rochefort- dont le siège était précédemment occupé par Edmond Pouget, lui aussi socialiste, qui ne s'était pas représenté - Roger Lefèvre fut élu au second tour par 7.092 voix contre 5.952 à son principal adversaire, Mariani, sur 13.220 votants. Il n'avait pas encore 29 ans et accédait à la Chambre des députés avec un fort contingent de jeunes élus, tant radicaux que socialistes.

Dans la profession de foi qu'il avait adressée avant la consultation aux électeurs charentais, il reprenait les lignes générales du programme du parti socialiste. Mais, candidat dans un département à vocation essentiellement rurale et maritime, il insistait sur son programme agricole, non sans avoir rappelé en préambule, après Guesde et Jaurès, que «le socialisme ne menace pas la petite propriété exploitée par le paysan, mais vient au contraire la défendre en la libérant du mercantilisme et de l'usure ». Et, dans les différentes mesures qu'il préconisait, on pouvait noter « la création d'un office des engrais, l'institution d'une caisse centrale de garantie, la réforme de la loi sur le métayage. »

Inscrit au groupe socialiste, Roger Lefèvre fut d'abord nommé membre de la commission de l'aéronautique, puis de la commission de l'enseignement et des beaux-arts au sein de laquelle sa grande compétence d'universitaire put s'exercer utilement.

Se consacrant plus spécialement aux travaux des commissions, le nouvel élu n'eut guère l'occasion d'intervenir en séance publique, d'autant que la législature commencée en mai 1936 devait assister trois ans plus tard au déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale. Mais, outre sa proposition de loi qui tendait à substituer la dénomination de « Charente-Maritime » au nom du département de la Charente-Inférieure et qui devait connaître un sort favorable, il convient de relever les interventions qu'il fit à la tribune le 2 février 1937 dans la discussion de plusieurs interpellations relatives à la défense nationale, et le 23 décembre de la même année à propos du projet de loi concernant la réouverture en 1938 de l'Exposition des arts et techniques dans la vie moderne.

Au congrès de Vichy, le 10 juillet 1940, il vota les pouvoirs constituants au maréchal Pétain.