André Lejeune

1935 - 2009

Informations générales
  • Né le 4 juillet 1935 à Ajain (Creuse - France)
  • Décédé le 9 septembre 2009 à Sainte-Feyre (Creuse - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 1er avril 1986
Département
Creuse
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 2 avril 1986 au 14 mai 1988
Département
Creuse
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IXe législature
Mandat
Du 13 juin 1988 au 1er avril 1993
Département
Creuse
Groupe
Socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 2 octobre 1980 au 21 juin 1981
Sénateur
du 1er octobre 1998 au 30 septembre 2008
Sénateur
du 1er octobre 2008 au 9 septembre 2009

Biographies

Biographie de la Ve République

LEJEUNE André, Claude

Né le 4 juillet 1935 à Ajain (Creuse)
Décédé le 9 septembre 2009 à Sainte-Feyre (Creuse)

Sénateur de la Creuse de 1980 à 1981 et de 1998 à 2009

Député de la Creuse de 1981 à 1993

Né à Ajain, près de Guéret, André Lejeune connaît une enfance difficile. Il est pupille de la Nation. Son père Raymond Lejeune, ouvrier, meurt en effet en captivité en 1944. Sa mère, Denise Durieux, est ménagère. André Lejeune poursuit cependant de solides études. Il fréquente d’abord le lycée Pierre Bourdan de Guéret, puis, bachelier, s’inscrit à l’université de Clermont-Ferrand, en sciences. Il y est président de la corporation Sciences de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), s’engageant contre la guerre d’Algérie au sein de l’Association générale des étudiants de Clermont-Ferrand (AGEC). Après sa licence, il passe avec succès le certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement technique, et devient professeur de sciences physiques au lycée Pierre Bourdan de Guéret. Il est syndiqué au Syndicat national de l’enseignement technique (SNET). Il épouse, le 23 août 1958, Etiennette Follanfant, avec laquelle il aura trois enfants.

André Lejeune débute sa carrière politique en adhérant au Parti socialiste autonome (PSA) en 1959. Il est ensuite secrétaire fédéral du Parti socialiste unifié (PSU) de la Creuse entre 1964 et 1968, prenant la suite d’Émile Pithon. Il dirige une fédération au profil socialiste et laïque, dont le poids est important à l’échelle nationale, avec une réelle implantation électorale, jusqu’en octobre 1967, date à laquelle les quatre conseillers généraux PSU (Pierre Ferrand, Jean Monteiller, Serge Cléret, Marcel Maginier) annoncent leur adhésion à la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS).

André Lejeune adhère au Parti socialiste (PS) en 1971. Il est alors affilié au Centre d’études, de recherches et d’éducation socialistes (CERES), avant de rejoindre le courant Rocard en 1979. Conseiller municipal de Guéret à partir de 1971, il est élu conseiller général de Guéret-Nord en octobre 1973. Alors âgé de 38 ans, il symbolise la relance des réseaux PS dans la Creuse. Réélu en 1976 dès le premier tour, il préside le groupe socialiste au Conseil général en 1979. En mars 1977, il devient premier adjoint au maire de Guéret, Guy Beck. Après son échec aux législatives de mars 1978, ce dernier démissionne et, le 31 mars 1978, André Lejeune devient maire de Guéret. Son mandat est marqué par le développement et la modernisation de sa cité d’adoption, qu’il administre durant deux décennies, jusqu’en 1998, réalisant notamment le plan d’eau de la Courtille et rénovant l’hôpital. André Lejeune siège également au Conseil régional du Limousin de 1977 à 1982.

En septembre 1980, André Lejeune est élu sénateur de la Creuse, à 45 ans, de même que, Michel Moreigne, médecin, sénateur entre 1973 et 2008 et président du Conseil général de la Creuse de 1983 à 1992.

En juin 1981, André Lejeune devient député de la 1re circonscription de la Creuse. Bien que distancé au premier tour par le député sortant, Jean-Claude Pasty, candidat du Rassemblement pour la République (RPR), il l’emporte nettement au second tour avec 24 196 voix sur 44 469 suffrages exprimés, soit 54,4% des voix, grâce au désistement du candidat communiste, Jacky Laplume. Le PS conserve dans le même temps la seconde circonscription avec André Chandernagor. En 1982, André Lejeune ne se représente pas aux cantonales, et Marc Coubret, professeur, adjoint PS au maire de Guéret, lui succède.

Inscrit au groupe socialiste de l’Assemblée nationale, André Lejeune, siège à la commission de la production et des échanges, et s’investit dans le travail parlementaire, s’intéressant, comme il l’avait fait au Sénat, aux enjeux de la ruralité et aux questions sociales. Ainsi, en octobre 1981, il est membre de la commission d'enquête sur la situation de l'agriculture et de l'économie rurale dans les zones de montagne et défavorisées. Le 9 novembre 1982, son intervention en séance publique, lors des débats sur le projet de loi des finances pour 1983, pointe « l’augmentation des charges supportées par les exploitants agricoles du département de la Creuse », ainsi que les modalités de calcul du revenu brut d'exploitation. Il vote aussi l’ensemble des grandes réformes : abolition de la peine de mort ; nationalisations ; décentralisation, entre autres.

À partir de juin 1982, André Lejeune siège à la commission de la défense nationale et des forces armées. Lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1984, il intervient, le 3 novembre 1983, en faveur de « la dispense du service national pour les petits-fils d'exploitants reprenant l'exploitation de leurs grands-parents ». Le 9 novembre 1984, prenant le cas du 12e régiment d’infanterie de Brive, il souligne « l’importance des musiques militaires » lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1985. Le 8 novembre 1985, à l’occasion de la discussion du projet de loi de finances pour 1986, il insiste sur la nécessité de doter les forces aériennes d’un système de détection aéroporté.

André Lejeune est réélu député en 1986. La liste qu’il conduit pour le parti socialiste arrive en deuxième position avec 30 709 voix et 36,6% des suffrages exprimés, derrière la liste conduite par le gaulliste Jacques Chartron (37035 voix et 44,4 % des suffrages exprimés). Il siège à la commission de la production et des échanges, et intervient de nouveau sur les questions agricoles et rurales. Il dépose notamment de nombreux amendements lors de la discussion du projet de loi relatif à l’organisation économique en agriculture, à l’automne 1986.

Lors des élections législatives de 1988, André Lejeune est réélu au second tour dans la 1re circonscription de la Creuse avec 24 196 voix, soit 54,41% des suffrages exprimés, contre 20 273 à au gaulliste Jean-Claude Pasty, qu’il avait déjà battu en 1981. Il est à nouveau membre de la commission de la production et des échanges. Ses interventions portent principalement sur les questions agricoles, évoquant le 26 octobre 1989 les difficultés de « l’installation des jeunes agriculteurs en zones défavorisées » et les enjeux de l’octroi de la « prime à la vache allaitante aux troupeaux mixtes ». Dans le cadre des discussions sur les projets de loi de finances pour 1991 et 1992, ses interventions, du 30 octobre 1990 puis du 24 octobre 1991, ont trait à « l’aménagement du territoire et la désertification », dans un département touché par la « crise de l’élevage, ovin et bovin, et des quotas laitiers », le menant à réclamer une « diminution de la fiscalité agricole » et à s’intéresser à la question des retraites des agriculteurs.

Lors des débats sur le projet de loi de finances pour 1993, il prend l’exemple de son département de la Creuse pour souligner les difficultés liées à l’aménagement du territoire pour les zones défavorisées et de montagne, évoquant l’élevage, ainsi que les primes à l’herbe et à la vache allaitante.

Battu aux élections législatives en mars 1993 par Bernard de Froment, maire RPR de Saint-Fiel et conseiller général de Guéret-Nord, André Lejeune se consacre à la vie politique locale. Toujours maire de Guéret, il est le président du district du pays de Guéret à compter de sa création en décembre 1992, et préside ensuite après 1999, et jusqu’en 2009, la communauté de communes du pays de Guéret-Saint-Vaury qui lui fait suite.

André Lejeune retrouve un mandat parlementaire, en 1998, redevenant sénateur de la Creuse, et abandonnant la mairie de Guéret à Michel Vergnier, directeur d’école, député PS de la 1re circonscription depuis 1997. En septembre 2008, il entame un nouveau mandat de sénateur ; il est élu avec 54 % dès le premier tour.

Atteint d’une grave maladie, André Lejeune décède en septembre 2009. Il est remplacé au Sénat par sa suppléante, Renée Nicoux, proviseur adjoint du lycée de Guéret, conseillère régionale PS de 2004 à 2010 et maire PS de Felletin de 2008 à 2014.