Paul, Siméon Lerolle
1846 - 1912
Né le 3 avril 1846 à Paris, mort le 26 octobre 1912 à Paris (7e).
Député de la Seine de 1898 à 1912.
Issu d'une famille d'industriels, Paul Lerolle suit, après ses études classiques, les cours de la Faculté de droit de Paris. En 1867, titulaire de la licence, il s'inscrit au barreau de la Cour d'appel. Il plaide surtout au civil et se signale particulièrement dans le procès intenté a la ville de Paris par Denys-Cochin à propos de la laïcisation de l'hôpital auquel un grand-oncle de Denys-Cochin, fondateur, avait donné son nom. Après avoir fait la campagne de 1870 en qualité de simple soldat dans le 7e régiment des Mobiles de la Seine, il prend part comme volontaire, pendant le siège de Paris, à la défense de la capitale.
En 1884, il est élu conseiller municipal du quartier de l'Ecole militaire, mandat qu'il conservera jusqu'en 1898. An conseil municipal de Paris, comme au Conseil général de la Seine, Paul Lerolle demande notamment la pacification religieuse, le retour des sœurs dans certains hôpitaux, l'ordre et l'économie dans les finances de la ville. Il obtient pour son quartier d'intéresser le Conseil à la démolition des abattoirs de la rue de Grenelle et s'emploie très activement à faire aboutir les questions générales d'éducation, d'assistance et d'hygiène.
Candidat aux élections législatives de 1893 dans le VIIe arrondissement de Paris, sous les auspices de divers groupes indépendants et du comité conservateur, il est battu au second tour par le Dr Frébault, républicain radical. Il se représente au renouvellement de 1898, dans la même circonscription, avec un programme «d'union et de liberté ». Au premier tour de scrutin, le 8 mai, il est mis en ballottage avec 6.896 voix contre 4.628 au député sortant, son ancien concurrent. Il l'emporte au second tour par 7.742 voix contre 7.513 à Frébault, sur 15.429 votants.
Au Palais Bourbon, Paul Lerolle s'inscrit au groupe de l'action libérale. Si les textes dus à son initiative sont peu nombreux - il convient de retenir seulement, en effet, son projet de résolution sur l'affichage des discours prononcés à la Chambre - en revanche il prend souvent la parole à la tribune. La loyauté de son caractère et la sincérité de ses convictions, outre une éloquence fougueuse qui lui vaut de nombreux succès dans les réunions publiques, lui attirent l'estime de tous ses collègues. Il intervient instamment dans les discussions relatives aux salaires des- ouvriers et à l'enseignement. Sur ce dernier sujet il prononce en 1899 un long et remarquable discours dans lequel, réclamant la liberté de l'enseignement, il se déclare partisan résolu de la liberté de conscience et fait appel à la concorde « par le respect sincère des droits de tous ». En 1900, il est nommé membre de la commission d'hygiène publique.
Il se présente au renouvellement de 1902, toujours dans le VIIe arrondissement de Paris, où il est élu au premier tour, le 27 avril, par 6.406 voix contre 1.752 à Mazeret sur 8.924 votants. Au cours de ce deuxième mandat, il appartient à de nombreuses commissions : suffrage universel, commission d'enquête, hygiène publique. Il se signale à nouveau par de multiples interventions : ouverture et tenue d'un établissement congréganiste sans autorisation, monopole des inhumations, suppression de l'enseignement congréganiste. Il participe à la discussion d'interpellations sur les établissements de bienfaisance privés et dépose trois amendements sur la séparation des Eglises et de l'Etat.
Paul Lerolle est de nouveau candidat aux élections de 1906 et ses électeurs lui accordent encore leur confiance dès le premier tour, le 6 mai, où il obtient 6.101 voix contre 1.785 à Le Ricolais, sur 8.436 votants. Cette même année il est nommé membre de la commission des octrois.
Il se représente pour la dernière fois aux élections de 1910. Au premier tour de scrutin, il est élu avec 5.167 voix contre 1.440 à Brillard de Nouvion sur 7.912 votants. A la faveur de ce mandat il est nommé membre de la commission d'assurance et de prévoyance sociales, de la commission de l'enseignement et des beaux-arts.
Connu comme philanthrope, Paul Lerolle s'occupe, en dehors de ses attributions législatives, d’œuvres de patronage et de bienfaisance sociale. Il préside la société des cours mutuels des quartiers des Invalides et de l'Ecole militaire, l'harmonie du 7e arrondissement et le comité de conférences populaires de France.
Il meurt à Paris le 26 octobre 1912, à l'âge de 66 ans.