René Leroux

1952 - 2018

Informations générales
  • Né le 23 mars 1952 à Herbignac (Loire-Inférieure - France)
  • Décédé le 30 mai 2018 à Saint-nazaire (Loire-Atlantique - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 1er juin 1997 au 18 juin 2002
Département
Loire-Atlantique
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

LEROUX (René)
Né le 23 mars 1952 à Herbignac (Loire-Inférieure)
Décédé le 30 mai 2018 à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique)

Député de la Loire-Atlantique de 1997 à 2002


Fils d’agriculteurs, René Leroux est issu d’un milieu modeste installé dans le nord-ouest du département de la Loire-Atlantique, à Herbignac. Devenu employé au Crédit lyonnais, il s’installe avec sa famille à quelques kilomètres seulement de sa commune natale, à La Turballe, sur la presqu’île guérandaise. Membre du Parti socialiste (PS), c’est à l’échelon municipal qu’il découvre le militantisme politique et la réalité des campagnes électorales. Après un échec en 1977, il est élu en 1983 conseiller municipal d’opposition dans l’équipe municipale dirigée par Philippe Pigeon. Au renouvellement de mars 1989, alors que le maire sortant décide de ne pas se représenter pour se consacrer à son activité d’avocat, les élus de droite se divisent. Profitant de cette situation, la liste conduite par René Leroux est victorieuse et ce dernier élu maire.

Fort de cette expérience, René Leroux relève le défi de se porter candidat en 1993 dans la 7e circonscription de la Loire-Atlantique (Guérande) face à Olivier Guichard, député gaulliste depuis 1967, président du Conseil régional depuis 1974 et ministre à plusieurs reprises. Il obtient 9 610 voix au premier tour, cédant la première place à Olivier Guichard, 24 940 voix. Sans surprise, il échoue au second tour en n’obtenant que 40,41 % des suffrages exprimés contre 59,58% à son concurrent. L’année suivante, il se présente dans le canton de Guérande. Dans ce bastion de la droite, il crée la surprise en étant élu conseiller général, devançant largement au second tour, à l’occasion d’une triangulaire, le sortant, Michel Rabreau, maire Rassemblement pour la République (RPR) de Guérande, et le candidat Divers droite Philippe Levenne.

En 1997, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président de la République Jacques Chirac, René Leroux est à nouveau candidat dans la 7e circonscription de la Loire-Atlantique. Il est en tête à l’issue du premier tour, avec 17 383 voix et 30,77 % des suffrages exprimés, devançant le successeur désigné d’Olivier Guichard, le maire et conseiller général du Croisic, Christophe Priou. Sa victoire au second tour, remportée de justesse par moins de 200 voix, à raison de 29 982 voix et 50,16% des suffrages exprimés, a valeur de symbole dans le département, où la gauche connaît une forte progression avec 6 élus contre seulement 2 durant la précédente législature.

Inscrit au groupe socialiste, le nouveau député de la Loire-Atlantique siège à la commission de la production et des échanges. Il vote conformément à son groupe lors des grands scrutins de la XIe législature : sur le projet de loi d’orientation et d’incitation relative à la réduction du temps de travail (13 juin 1998), sur la proposition de loi relative au pacte civil de solidarité ou PACS (15 novembre 1999) ou encore sur le projet de loi constitutionnelle relative à l’égalité entre les hommes et les femmes (8 juillet 1999).

L’élu de La Turballe se spécialise au Palais-Bourbon dans les questions maritimes et tout particulièrement dans celles relatives à la pêche. Il siège d’ailleurs à la Commission supérieure du crédit maritime mutuel. Il est rapporteur pour avis sur les crédits budgétaires du Budget annexe des prestations sociales agricoles (BAPSA) alloués à la pêche pour les projets de loi de finances pour 2000 et pour 2001. Membre de la commission mixte paritaire, il expose en séance publique la position du groupe socialiste sur le projet de loi d’orientation sur la pêche maritime et les cultures marines en 1997. L’année suivante, il présente une proposition de loi visant à la création d’un office des produits de la mer et de l’aquaculture et étendant à la collectivité de Mayotte les offices d’intervention du code rural.

En décembre 1999, le naufrage du navire « Erika », pétrolier affrété par la compagnie Total, est à l’origine d’une catastrophe écologique sur les côtes bretonnes et tout particulièrement sur la presqu’île guérandaise. René Leroux déploie, localement et à Paris, une grande énergie pour dégager les responsabilités des différents acteurs impliqués, lutter contre ses conséquences directes et engager la réflexion sur les réformes à adopter afin de diminuer les risques à l’avenir. En 2000, il est désigné rapporteur de plusieurs propositions de résolution sur ce sujet et vice-président de la commission d’enquête sur la sécurité du transport maritime des produits dangereux ou polluants. Le 7 juin 2000, il interroge le gouvernement sur la nécessaire indemnisation des victimes. En 2001, il participe à l’examen du projet de loi relatif à la sécurité des infrastructures et systèmes de transport et aux enquêtes techniques après événement de mer, accident ou incident de transport terrestre. Au cours de la législature, il interroge le Gouvernement sur d’autres sujets que la pêche, notamment sur le Crédit Lyonnais, l’hôpital et la dépendance, le tourisme et la lutte contre la délinquance. René Leroux participe enfin à la commission d’enquête sur les multinationales au premier semestre 1999.

Pleinement investi dans son mandat national, René Leroux décide de ne pas se représenter en 2001 aux élections cantonales. À Guérande, le candidat socialiste, Philippe Cluzeau, est battu par le maire RPR de la ville, Jean-Pierre Dhonneur. Le député de la Loire-Atlantique brigue en revanche le renouvellement de son mandat lors des élections législatives de 2002. Recueillant 21 218 voix au premier tour, il est distancé de plus de dix points par Christophe Priou, vice-président du Conseil général de la Loire-Atlantique, qui obtient 27 825 voix. René Leroux ne parvient pas à rattraper son retard la semaine suivante. Perdant même plus d’un millier de voix, il est battu au second tour par 44,2 % des suffrages exprimés contre 55,7 % à son adversaire. Cette défaite scelle la fin de sa carrière politique nationale.

En 2006, à la suite du décès de Jean-Pierre Dhonneur, René Leroux obtient à nouveau un mandat de conseiller général de Guérande. L’assemblée départementale, où il siège jusqu’en 2015, est alors dirigée successivement par les socialistes Patrick Mareschal et Philippe Grosvalet. René Leroux exerce durant cette période la fonction de vice-président chargé de l’habitat.

Jusqu’en 2014, il demeure également maire de La Turballe. Avec notamment le concours de son adjoint aux finances et au tourisme, depuis 1989, Claude Thobie, il s’efforce de moderniser la commune, alors en pleine croissance démographique, en construisant de nouveaux équipements sportifs, mais aussi en soutenant ses deux activités économiques principales : le tourisme et la pêche. Spécialisé dans la pêche à l’anchois et à la sardine, le port de La Turballe, aménagé le long de la Côte sauvage, est en effet le premier port de pêche des Pays-de-la-Loire. A partir de 2001, René Leroux assure la présidence de la société d’économie mixte locale Loire-Atlantique pêche et plaisance, délégataire du département pour l’exploitation des ports du Croisic et de La Turballe.

René Leroux est nommé maire honoraire de La Turballe en 2015. Il reste, jusqu’à son décès, en 2018, très impliqué dans la vie turballaise.