Casimir Lesage

Né le 19 décembre 1835 à Vornay (Cher), mort le 9 décembre 1922 à Dun-sur-Auron (Cher).

Député du Cher de 1885 à 1889 et de 1893 à 1910. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 127.)

Aux élections de 1889, se présentant contre le comte de Montsaulin, Casimir Lesage est battu avec un écart important : son adversaire est élu avec 6.760 voix, il n'en recueillait que 3.709.

Mais Casimir Lesage a compris le mécanisme et il se fera réélire en 1893, puis en 1898, 1902 et 1906. En 1893, il rassemble au premier tour 7.458 voix sur son nom contre 5.428 au comte de Montsaulin, député sortant rallié. Au second tour, Lesage est élu avec 7.348 voix contre 5.781 à Mesler et 2.088 à Benoist. En 1898, il ne l'emporte aussi qu'au second tour, avec 8.547 voix contre 1.700 à Estève « républicain ». Aux élections de 1902, au premier tour, il compte 5.816 voix, Berthoulat, « républicain » en a 3.901, Mauger 3.172 et Estève 123. Au second tour seul, Mauger, socialiste, se maintient en lice et Lesage est élu avec 5.710 voix, 4.503 allant à Mauger. Le nombre de votants atteint 13.027 contre 13.011 en 1893 et 11.056 en 1898. Enfin le 20 mai 1906, pour la quatrième fois consécutive, Lesage l'emporte sur Robin par 7.883 voix contre 3.819. Il y avait alors 12.070 votants. Casimir Lesage ne sera plus réélu ensuite.

On peut définir Casimir Lesage comme un modéré. Il fuit les extrêmes, et sa politique est celle du juste milieu ou plutôt du bon sens. Son étiquette politique porte « opportuniste » « républicain », et même « radical socialiste », se rapprochant de la gauche.

A la Chambre, Casimir Lesage fit preuve d'une belle activité, figurant dans un grand nombre de commissions et intervenant souvent. Mais son sujet favori est l'agriculture et le monde du travail. Il figure presque toujours à la commission de l'agriculture ou à diverses commissions d'assurance et de prévoyance sociale.

Il réclame inlassablement un impôt sur le capital et sur le revenu, en même temps que la réduction des impôts de consommation. Il voudrait que soit créée une caisse de retraites avec garantie de l'Etat pour les ouvriers âgés et pour les invalides ; ou encore une organisation de crédit agricole et d'un crédit du travail qui fournirait aux agriculteurs de l'argent à bon marché, et qui permettrait aux syndicats ouvriers d'être adjudicataires dans les marchés de travaux publics.

Il s'intéresse beaucoup au prix du blé et au droit de sept francs qui frappe les blés étrangers. Casimir Lesage participe très souvent à l'élaboration du budget de l'agriculture, en commission ou dans ses interventions à la tribune de la Chambre.

Casimir Lesage s'est efforcé de défendre la propriété individuelle contre les empiétements de l'Etat et des gros capitalistes.

Malheureusement, en 1910, lorsqu'il se représente il a soixante-quinze ans et les électeurs vont l'écarter. Il se représentera encore aux élections de 1914 et 1919 sans plus de succès.

Casimir Lesage décédait le 9 novembre 1922 dans sa commune de Dun-sur-Auron à l'âge de 87 ans.