Samuel de Lestapis
1898 - 1945
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 27 août 1898 à Rouen (Seine-inférieure).
Député des Basses-Pyrénées de 1935 à 1942.
Bien que né en Normandie, Samuel de Lestapis était issu d'une ancienne famille béarnaise qui a fourni de nombreux officiers à l'armée française, dont deux généraux, et il était lui-même fils d'un officier de carrière.
Après son enfance passée dans les monts du Béarn, il alla faire ses études secondaires à Bayonne où il contracta, à l'âge de quinze ans, la poliomyélite. Malgré de longs traitements et des essais douloureux de rééducation des jambes, il demeura à demi-paralysé des membres inférieurs.
Malgré son infirmité, il suit des cours d'agronomie et d'enseignement rural et entre dans les services de la Société des agriculteurs de France où il franchira tous les échelons pour en devenir finalement directeur général.
Partageant sa vie entre Paris et son domaine rural de Lagor (Basses-Pyrénées), il devint conseiller du commerce extérieur, membre du conseil européen de la mutualité et membre de la chambre d'agriculture.
Mais c'est à Pau surtout qu'il anime et dirige les organisations agricoles locales: les syndicats des agriculteurs des Basses-Pyrénées dont il est président en 1925, la caisse régionale de secours mutuel agricole, la caisse mutuelle d'allocations agricoles des Basses-Pyrénées, la coopérative du blé du bassin de l'Adour. Pour centraliser toutes ces créations, il fit bâtir à Pau, selon ses plans, la « Maison du paysan» avec des bureaux, des magasins, un entrepôt et un laboratoire de recherche.
Ses succès sur le plan agricole lui valurent d'être élu conseiller général du canton de Lagor, sans concurrent et pratiquement à l'unanimité. En 1935, l'élection de Champetier de Ribes au Sénat rendit vacant le siège de député de la 1re circonscription de Pau et Samuel de Lestapis se présenta à l'élection partielle du 17 mars contre Labes, radical-socialiste.
Au premier tour il obtint 6.572 voix contre 5.484 à Labes, 913 à Achiary et 344 à Aguinalin, sur 13.510 votants et 19.794 inscrits. Cette victoire fut confirmée au second tour où Lestapis fut élu par 7.365 voix contre 7.117 à Labes sur 14.524 votants.
Inscrit au groupe de l'alliance des républicains de gauche et des radicaux indépendants, siégeant à la droite de l'hémicycle, il fit partie des commissions du commerce et de l'industrie et des douanes, il déposa plusieurs propositions de loi pour encourager la culture du maïs, pour assurer le marquage et la réglementation de la vente des œufs, pour autoriser l'attribution intégrale de certains domaines ruraux à un seul héritier, pour modifier les taux des taxes sur le chiffre d'affaires portant sur des produits agricoles, textes qui reflétaient sa compétence et ses tendances en matière agricole.
Lors de la discussion du budget de l'Agriculture de 1936, il intervint sur l'organisation des marchés du blé et du maïs, l'aide aux éleveurs en montagne et les facilités à accorder pour les exportations agricoles, ainsi que sur le statut et les conditions de travail des apprentis agricoles.
Un an plus tard, Samuel de Lestapis se présenta aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936. Candidat de l'alliance démocratique il obtenait au premier tour 8.546 voix sur 17.632 voix, grâce à la division de la gauche, devant Labes (radical-socialiste) qui recueillait 5.901 voix, Chaze (S.F.I.O.) 1.913 voix et Lembeye (communiste) 841 voix. Le retrait de ces deux derniers candidats au second tour ne modifiait pas le classement, Lestapis obtenant 9.094 voix contre 8.692 à Labes.
Il fut membre des commissions de l'assurance et prévoyance sociale et de l'hygiène en 1936, de l'enseignement et des beaux-arts en 1937, de l'administration générale, communale et départementale en 1939.
Au moment de la discussion du budget de l'année 1939, en décembre 1938, il critiqua la politique financière du gouvernement, demanda le développement des productions agricoles coloniales complémentaires de la métropole, déplora la fraude fiscale et la détresse de la propriété bâtie, condamna le cumul des rémunérations publiques et souhaita plus de crédits pour l'équipement rural.
Peu après, il intervint sur le projet de loi portant statut du métayage. Sincèrement patriote et guidé par les traditions familiales, il vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940.
Né le 27 août 1898 à Rouen (Seine-Inférieure)
Décédé le 2 juillet 1945 à Hont (Basses-Pyrénées)
Député des Basses-Pyrénées de 1935 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, Tome VI, p. 2260, 2261)
Pendant la guerre, Samuel de Lestapis conserve la présidence du Syndicat des agriculteurs des Basses-Pyrénées jusqu'en 1943. Il est, successivement, membre de la commission administrative des Basses-Pyrénées, puis membre du Conseil départemental jusqu'en 1944. Bien que très affaibli par les épreuves de la guerre, il déploie toute son activité pour assurer l'existence et le ravitaillement de ses concitoyens, mais aussi des très nombreux réfugiés qui affluent vers Pau.
En 1943, il accepte la présidence de la Caisse de réassurance agricole contre l'incendie dans le bassin de l'Adour.
Il meurt, dans son domaine de Mont-Lagor, le 2 juillet 1945, à l'âge de 46 ans.