Jean de Leusse

Né le 6 février 1867 à Cannes (Alpes-Maritimes).

Député du Bas-Rhin de 1919 à 1924.

Sénateur du Bas-Rhin de 1927 à 1944.

Issu d'une vieille famille alsacienne de Reichsoffen, le comte Jean de Leusse se consacra à l'exploitation de ses propriétés agricoles dans cette localité, après avoir fait des études secondaires puis médicales et avoir suivi les cours de sciences politiques à Paris. Dès le retour de l'Alsace à la France, il devint maire de sa commune et le restera plus de vingt ans. Il se présenta également avec succès aux premières élections législatives qui suivirent le Traité de Versailles, en 1919, sur la liste du bloc national, A la Chambre des députés, au sein des commissions de l'Alsace-Lorraine - dont il sera président - et de l'armée aussi bien qu en séance publique, il s'attacha à défendre, en des termes souvent très émouvants, les intérêts de ses compatriotes des régions recouvrées, s'opposant notamment à la réduction à un an du temps de service militaire à défaut d'une réorganisation de l'armée susceptible d'assurer la sécurité de la frontière du Rhin.

Battu par son suivant de liste en 1924, il retrouva un mandat parlementaire le 9 janvier 1927 à l'occasion du renouvellement partiel du Sénat où il remplaça l'abbé Delsor, siège qu'il conservera jusqu'à la fin de la IIIe République.

Au Luxembourg, il s'inscrivit au groupe de l'union républicaine et devint membre des commissions de l'enseignement (dont il sera secrétaire de 1930 à 1935), de l'armée, des colonies, puis des affaires étrangères.

Il rapporta de nombreux textes visant à l'extension progressive aux départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle de la législation nationale.

Ses interventions, toujours mesurées, étaient axées sur les problèmes régionaux et agricoles. En sa qualité de vice-président du syndicat des communes de France pour la défense des bois, il prit part également aux discussions se rattachant aux questions forestières.

Patriote intransigeant, il dénonça vigoureusement toute tentative d'autonomisme ou visant à détacher l'Alsace de la France. Mais il était hostile à une assimilation par une contrainte qui ne tiendrait pas compte des particularités économiques, professionnelles, sociales et religieuses de sa province.

En politique générale, partisan résolu de l'union nationale, il s'opposa au cartel des gauches, puis au Front populaire, refusant notamment les pleins pouvoirs au gouvernement Léon Blum.

Au Congrès de Vichy, le 10 juillet 1940, il accorda les pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain.