Léonce, Adam Levraud
1843 - 1938
Né le 27 avril 1843 à Paris, mort le 21 décembre 1938 à Paris.
Député de la Seine de 1898 à 1910.
Issu d'une famille de tradition républicaine, docteur en médecine en 1868, Léonce Levraut, prit une part très active à la lutte contre l'Empire. Il fut condamné en 1867 à un an de prison pour délit de participation à une société secrète, et lors de la révolution du 4 septembre 1870, il fut l'un des premiers manifestants qui envahirent les locaux du Corps législatif pour y proclamer la République, qui le fut en définitive à l'Hôtel de Ville de Paris. Pendant le siège de Paris il collabora au journal de Blanqui La Patrie en danger et fut chirurgien d'un bataillon de la Garde nationale. Il fut ensuite chirurgien d'une ambulance de la Commune. En 1876, il devint membre de comités radicaux-socialistes organisés dans le XIe arrondissement. Cette même année il fut élu conseiller municipal pour le quartier de Saint-Amboise et conseiller général de la Seine. Régulièrement réélu jusqu'en 1896, assurant la présidence du conseil municipal en 1891 et 1892, il se consacra particulièrement aux questions d'hygiène, d'assistance publique, d'enseignement et de beaux-arts.
Il se présenta dans la 3e circonscription du XIe arrondissement aux élections législatives de 1898 et fut élu au second tour, le 22 mai 1898, par 6.552 voix contre 6.409 au député sortant Toussaint. Il s'inscrivit au groupe radical-socialiste de la Chambre, déterminé à défendre la République contre les attaques de la réaction et à promouvoir des réformes démocratiques.
Membre de la commission de l'enseignement et de la commission de révision des lois constitutionnelles, il déposa une proposition de loi portant interdiction d'enseigner aux congrégations, fut l'auteur d'un rapport relatif à la réglementation de l'affichage électoral, intervint régulièrement dans la discussion du budget de l'Instruction publique et des Beaux-arts et participa à la discussion d'un projet de résolution tendant à démocratiser l'enseignement secondaire.
Réélu en 1902, au second tour, par 8.588 voix contre 6.580 à Rebattet, nationaliste, il continua à faire partie de la commission de l'enseignement et des beaux-arts et appartint en outre à celle de l'hygiène publique.
Il déposa une proposition de loi tendant à donner à l'Etat le monopole de l'enseignement primaire, fut l'auteur d'un rapport relatif à la création d'écoles régionales de sourds-muets et d'aveugles, participa régulièrement à la discussion du budget de l'Instruction publique, des Beaux-arts, et des services pénitentiaires, prit part à la discussion d'une proposition de loi pour l'application à la ville de Paris et de la Seine de la loi de 1902 sur la protection de la santé publique, à celle d'un projet de loi portant suppression de l'enseignement congréganiste (1904) et à celle du projet sur la séparation des Eglises et de l'Etat (1905).
Réélu à nouveau en 1906, au second tour, par 9.271 voix contre 309 à P. Adam, il poursuivit son activité dans les mêmes domaines, prenant part aux discussions budgétaires sur les théâtres nationaux, les pénitenciers, participant à la discussion d'un projet de loi sur le droit de réunion (1907), d'un projet de loi tendant à modifier certains articles de la loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat (1908), de propositions de loi concernant les maladies contagieuses du bétail.
Il fut battu aux élections du 24 avril 1910 par Lauche. Membre du Conseil d'hygiène départemental, il appartint à plusieurs sociétés savantes.
Il vécut jusqu'à l'âge de 95 ans.