Jean Lissar
1871 - 1968
Né le 6 février 1871 à Rosario-de-Santa Fé (République Argentine). Décédé le 3 octobre 1943.
Député des Basses-Pyrénées de 1928 à 1935.
Sénateur des Basses-Pyrénées de 1934 à 1943.
Issu d'une famille modeste qui, comme beaucoup d'autres familles basques d'alors, avait émigré en Amérique latine, le jeune Jean Lissar fut envoyé à Lille pour y faire ses études de médecine. Ayant obtenu son diplôme de docteur il s'installa en 1908 à Hasparren. Homme affable, praticien dévoué qui se signala pendant la Grande Guerre en assumant l'organisation et la direction d'un hôpital militaire dans sa ville, Lissar, cédant aux sollicitations de ses amis, se lança dans la vie publique lorsque la paix revint.
Il fut d'abord en 1920 élu conseiller général du canton d'Hasparren, qu'il représenta sans interruption au « Parlement de Navarre » jusqu'à la seconde guerre mondiale. En 1924, il entra au conseil municipal de sa ville, qui l'élit maire sans concurrent le 17 mai 1925, fonction qu'il conserva jusqu'à sa mort. Bientôt entré à la Chambre d'agriculture, il en assuma pendant quelques années la vice-présidence.
Ainsi Lissar était devenu une personnalité de premier plan et lorsque survinrent les élections législatives pour le renouvellement de la Chambre, en 1928, il se porta candidat de la fédération républicaine dans la 2e circonscription de Bayonne. Se réclamant de l'« union nationale ». il se prononçait dans sa profession de foi notamment pour la politique d'équilibre financier du président Poincaré, pour la propriété et contre la propagande soviétique, pour le retour des congrégations religieuses, pour l'expansion économique. Il fut élu député le 22 avril au premier tour, avec 8.632 voix sur 11.561 votants contre 1.437 à son principal concurrent, le socialiste Cucq.
A la Chambre il adhéra au groupe de l'union républicaine démocratique et fit partie des commissions de l'hygiène et de la marine marchande, auxquelles il consacra l'essentiel de son activité de parlementaire.
Il fut aussi l'auteur de plusieurs propositions de loi visant la protection douanière des conserves de poisson.
Lissar conserva son siège lors des élections générales de 1932, obtenant au premier tour (1er mai) 7.975 voix sur 12.343 votants contre, respectivement, 2.393 et 1.018 voix à ses deux concurrents : Laffitte, radical-socialiste, de L'Espée, conservateur. Il s'inscrivit au groupe de la fédération républicaine. Il continua de suivre les débats sans y prendre la parole, préférant exprimer ses choix politiques d'autre manière. A cet égard, il convient de relever qu'il soutint régulièrement de ses votes Poincaré et sa politique de redressement financier et monétaire, tandis qu'à part le cabinet Briand de 1929 tous les autres ministères de gauche provoquèrent ses votes de défiance.
Il fut de la majorité qui, dans la soirée historique du 6 février 1934, renversa le cabinet Daladier, vota l'investiture du président Doumergue.
L'âge aidant, Lissar regardait vers le Palais du Luxembourg. Une double élection partielle, dans les Basses-Pyrénées, provoquée par la mort de Louis Barthou et de Catalogne, lui permit d'y entrer. Il se présenta sous l'étiquette de l'union républicaine démocratique et le 9 décembre 1934, au premier tour, fut élu sénateur, avec 520 voix sur 1.017 votants contre 267 au député Lillaz (gauche radicale), 293 à G. Moutet (député radical indépendant) et 334 au radical-socialiste Hirigoyen, maire de Biarritz. Il conserva son siège lors du renouvellement de la série à laquelle appartenait le département, réélu le 20 octobre 1935 au premier tour en même temps que Léon Bérard et Champetier de Ribes avec lesquels il faisait liste commune, recueillant 622 voix sur 1.027 suffrages.
Ayant démissionné de sa fonction de député, il s'inscrivit au groupe de l'union républicaine du Sénat, dont il fut le secrétaire pour 1935. Il fit partie des commissions : de l'air, d'administration générale, départementale et communale, de l'hygiène et prévoyance sociale, de comptabilité. C'est là que son activité se manifesta, ainsi que par le dépôt de questions écrites car il n'eut pas l'occasion de prendre la parole en séance publique.
Son dernier acte politique fut, le 10 juillet 1940, à l'Assemblée Nationale réunie à Vichy, le vote de la loi accordant les pouvoirs constitutionnels au maréchal Pétain.
Né le 6 février 1871 à Rosario-de-Santa-Fé (Argentine)
Décédé le 3 octobre 1943 à Hasparren (Basses-Pyrénées)
Député des Basses-Pyrénées de 1928 à 1935
Sénateur des Basses-Pyrénées de 1934 à 1943
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VI, p. 2286)
Retiré de la vie politique nationale après son vote du 10 juillet 1940 en faveur des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, Jean Lissar meurt le 3 octobre 1943 à Hasparren.