Théophile, Jean, Marie Bidard
1804 - 1877
- Informations générales
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- Né le 11 mars 1804 à Rennes (Ille-et-Vilaine - France)
- Décédé le 23 octobre 1877 à Rennes (Ille-et-Vilaine - France)
1804 - 1877
Représentant du peuple à l’Assemblée constituante de 1848, et représentant à l'Assemblée nationale de 1871, né à Rennes (Ille-et-Vilaine), le 11 mars 1804, mort à Rennes, le 23 octobre 1877, il comptait parmi ses ascendants le jurisconsulte Poullain-Duparc et l'avocat Gerbier; il fit son droit à Rennes, et fut reçu docteur en 1824.
Nommé substitut à Rennes le 23 août 1830, il sut calmer, sans poursuites, les passions politiques du moment, passa substitut du procureur général le 1er février 1831, et obtint, au concours, la chaire de procédure civile à la Faculté de Rennes, le 3 novembre 1832. En 1835, tout en restant professeur, il reprit sa place au barreau, où il se fit une brillante réputation. En 1847, il défendit les prérogatives des écoles de province contre le ministre de l'Instruction publique, de Salvandy, qui avait ouvert à Paris un concours pour une chaire vacante à Rennes.
Ce démêlé le désigna au choix des électeurs libéraux d'Ille-et-Vilaine après la révolution de 1848; il fut élu à l'Assemblée constituante le 23 avril, le 12e sur 14, par 77,599 voix sur 132,609 votants, et 152,985 inscrits. Il siégea à la gauche modérée, fit partie du comité d'instruction publique, et vota:
- pour le bannissement de la famille d'Orléans (26 mai 1848),
- pour la loi sur les attroupements (7 juin),
- pour le décret sur les clubs (28 juillet),
- contre l'abolition de la peine de mort (18 septembre),
- pour l'impôt proportionnel (25 septembre),
- contre l'amendement Grévy (7 octobre),
- contre le droit au travail (2 novembre),
- pour la réduction de l'impôt du sel (28 décembre).
L'état de sa santé l'éloigna de l'Assemblée le 12 janvier 1849, et l'obligea à donner sa démission le 24 février suivant.
Nommé doyen de la Faculté de droit à Rennes en 1860, il renonça au barreau en 1864 à la suite du déplacement injuste selon lui, d'un magistrat de ce ressort et, en hostilité avec le nouveau recteur de l'Académie de Rennes, il donna sa démission de doyen et demanda sa mise à la retraite (1867). M. Duruy, alors ministre de l'Instruction publique, répondit que le droit à la retraite était à apprécier par le ministre ; Bidard déféra cette réponse au Conseil d'Etat, et, dans l'intervalle, s'étant présenté au conseil général avec une profession de foi qui attaquait les candidatures officielles (juillet 1867), il fut mis immédiatement à la retraite, liquidée le 11 janvier 1868.
Conseiller municipal à Rennes en août 1870, élu maire à la presque unanimité, il démissionna le 12 janvier 1871, pour n'avoir pas à lutter contre la politique de la délégation de Bordeaux. Le département d'Ille-et-Vilaine l'élut, le 8 février 1871, député à l'Assemblée nationale, le 5e sur 12, par 90,783 voix sur 109,672 votants et 142,751 inscrits; il siégea à la droite orléaniste, et vota:
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- s'abstint sur l'abrogation des lois d'exil,
- se prononça pour la pétition des évêques,
- contre le retour de l'Assemblée à Paris,
- pour le service militaire de trois ans,
- pour l'acceptation de la démission de Thiers,
- pour le septennat,
- pour l'admission à titre définitif des princes d'Orléans dans l'armée,
- contre les lois constitutionnelles (25 février 1875).
Dans cette législature, il proposa le rétablissement de la monarchie constitutionnelle, fut rapporteur des lois sur l'organisation de la magistrature, sur l'indemnité réclamée pour les victimes du 2 Décembre, et prit la parole sur la réforme judiciaire, sur des questions de finances, etc.
M. Bidard n'a pas fait partie d'autres assemblées. Chevalier de la Légion d'honneur de la promotion du 14 août 1863.