Jean, Joseph, Vincent Llante
1914 - 1985
Né le 9 décembre 1914 à Saint-Laurent-de-Cerdans (Pyrénées-Orientales)
Décédé le 28 octobre 1985 à Toulouse (Haute-Garonne)
Député de l'Aude de 1947 à 1951 Député de la Haute-Garonne de 1956 à 1958
Jean Llante est le fils de Sébastien Llante, né en 1889 à Saint-Laurent-de-Cerdans, sandalier, puis cheminot, militant communiste, mais aussi de la CGTU et de l'ARAC (Association républicaine des anciens combattants). Egalement sandalière la mère de Jean Llante se fit ensuite commerçante. Jean Llante obtient son certificat d'études à Narbonne. Engagé très tôt dans la vie active, il passe d'un emploi à l'autre, tantôt ouvrier, tantôt employé. Il adhère aux Jeunesses communistes en 1929, puis l'année suivante au PC. En 1933, il est premier secrétaire des Jeunesses communistes de l'Aude et dirige le Secours rouge du département. Durant la guerre d'Espagne, il soutient activement le camp républicain, notamment en nouant des liens avec les réfugiés de la région. Jean Llante se marie en 1938. Arrêté à Toulouse le 27 novembre 1940 pour ses activités politiques, il est condamné à deux ans de prison et incarcéré à Nîmes. En avril 1943, il tombe à Grenoble aux mains des services italiens. Interné au fort de Modane, il s'en évade et rejoint la résistance lyonnaise où il côtoie Raymond Guyot et Léon Mauvais. Jean Llante participe à la libération de Lyon et devient maire-adjoint de la ville.
Désormais membre du Comité central du PCF, il est envoyé par le parti en Algérie. Du fait des attaches qu'il a gardées dans l'Aude, il y est candidat sur la liste communiste lors des élections à la seconde Constituante. En novembre 1946, de nouveau, seul le premier de la liste, Joseph Cemy, est élu. Cerny démissionne pour raisons de santé en mars 1947. Second de la liste, Llante le remplace. Il est membre de la Commission de la justice et de la législation, de la Commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions, de la commission des boissons et de celle de l'intérieur.
Durant la législature, Jean Llante dépose de nombreux textes en faveur des vignerons du département. De 1947 à 1953, il siège aussi au conseil municipal de Carcassonne. Aux législatives de 1951, il est à la tête de la liste présentée dans l'Aude par le parti communiste. Il n'est pas réélu malgré un score honorable, car, ayant obtenu la majorité absolue des voix, les listes apparentées raflent tous les sièges du département.
En 1953, Jean Llante prend la tête de la fédération communiste de Haute-Garonne. Aux législatives de 1956, il dirige la liste du PCF dans ce département. Ses professions de foi indiquent que le parti est prêt à gouverner avec la SFIO, déplorent que l'apparentement proposé ait été refusé par les socialistes et attaquent vivement leur allié local Maurice Bourgès-Maunoury. La liste communiste obtient 23 % des voix. Les listes apparentées du Front républicain ayant manqué (de peu) la majorité absolue, Jean Llante est élu ainsi qu'un autre ancien député communiste, Marcelle Rumeau. Jean Llante est membre de la commission des moyens de communication et du tourisme ainsi que de la commission des territoires d'outre-mer. Durant cette législature, il s'intéresse particulièrement aux questions coloniales. Ainsi, le 21 février 1956, il dépose deux propositions de loi : l'une tend à abolir l'état de siège à Madagascar et les textes d'exception qui en découlent ; l'autre vise à abroger le décret du 13 juillet 1955 portant dissolution d'organisations camerounaises jugées subversives. Le 11 février 1958, il est à l'origine d'une demande d'interpellation sur la politique française dans les TOM, ainsi qu'au Cameroun et au Togo.
Les 1er et 2 juin, avec son groupe, il s'oppose au retour au pouvoir du général de Gaulle.
En novembre 1958, Llante est candidat dans la 4e circonscription de Haute-Garonne (Toulouse-Ouest). Il n'est pas réélu. Présenté par le PC dans ce même département à toutes les élections législatives jusqu'en 1973, il est régulièrement battu. Membre du Comité central du PCF jusqu'en 1964, Llante siège au conseil municipal de Toulouse de 1959 à 1965, puis de 1977 à 1983. En 1982, Jean Llante publie aux Editions sociales un livre de souvenirs, Libertat.