Maurice Long
1866 - 1923
Né le 15 mars 1866 à Crest (Drôme), mort le 15 janvier 1923 à Colombo (Ceylan).
Député de la Drôme de 1910 à 1923.
Ministre du Ravitaillement du 12 septembre au 16 novembre 1917.
Né à Crest, Maurice Long vient à Paris pour y terminer ses études juridiques et s'inscrit en 1888 à la Cour d'appel comme avocat. Nommé dans la magistrature, il occupe successivement les postes de substitut du procureur de la République à Digne, Montpellier et Lyon, puis démissionne pour reprendre sa profession d'avocat à Paris. Parallèlement à sa carrière judiciaire, Maurice Long est chroniqueur politique et littéraire de 1889 à 1892. A cette date il obtient son premier mandat électif en devenant conseiller général de la Drôme.
Il se présenta sans succès, dans la 1re circonscription de Valence, aux élections législatives des 6 et 20 mai 1906; au second tour, Louis Dumont le devançait par 11.340 voix contre 2.236. Lors des scrutins du 24 avril et du 8 mai 1910, il se présente dans l'arrondissement de Die contre le député sortant Archimbaud ; au premier tour celui-ci avait près de 6.000 voix d'avance mais au second tour Maurice Long est élu par 6.788 contre 6.391 au député sortant. Le 10 mai 1914 il est à nouveau élu au second tour, contre le même concurrent, avec 6.658 suffrages contre 6.198 à Archimbaud.
En août 1914, bien que dégagé des obligations militaires, il s'engage comme volontaire ; capitaine au 3e régiment territorial d'infanterie, il est blessé en novembre 1914 sur les bords de l'Aisne.
En 1919, il présente au nom de la commission chargée d'étudier les divers traités de paix un rapport sur les articles du Traité de Versailles relatifs aux droits et intérêts allemands en Asie.
Soutenant au cours de sa campagne électorale le programme du parti radical, il est inscrit au groupe républicain-socialiste et radical-socialiste et s'intéresse principalement aux questions coloniales et aux problèmes du ravitaillement. Au cours des dixième et onzième législatures il est membre de la commission des affaires extérieures, des protectorats et des colonies. A ce titre, il est rapporteur du projet de loi approuvant l'accord franco-allemand du 4 novembre 1911 délimitant les frontières des possessions des deux puissances en Afrique équatoriale ; il est également rapporteur de deux projets de loi concernant le Maroc : le premier approuvait l'accord franco-marocain du 30 mars 1912 organisant le protectorat dans l'empire chérifien, le second autorisait le gouvernement du Maroc à contracter un emprunt de 230 millions de francs.
Pendant la guerre, il appartient à la commission chargée des questions se rapportant au ravitaillement. En 1915 et 1917 il fait des interventions remarquées sur le problème des blés : prévoyant que la guerre serait longue, il met en garde le Parlement contre le danger qu'il y aurait à gaspiller les ressources par un recours exagéré à l'importation de blés et farines pour le ravitaillement de la population civile. Du 12 septembre au 17 novembre 1917 il est ministre du Ravitaillement dans le cabinet de Paul Painlevé, succédant à ce poste à Maurice Viollette. Il s'occupe particulièrement de rétablir la stabilité monétaire et de développer l'assistance médicale.
Le 16 novembre 1919, avec l'introduction du scrutin de liste, il est élu à la plus forte moyenne avec 26.122 voix sur la liste du congrès républicain, l'emportant sur les listes de l'union républicaine d'action politique et sociale du parti socialiste.
Le 10 décembre 1919, il est nommé gouverneur général de l'Indochine où sur le plan institutionnel il crée le Conseil colonial de Cochinchine et la Chambre consultative de l'Annam.
Il meurt à Colombo le 15 janvier 1923, à 57 ans, alors qu'il rejoignait son poste après un séjour en France.