Jean-Baptiste Bienvenu-Martin

1847 - 1943

Informations générales
  • Né le 22 juillet 1847 à Saint-bris-le-vineux (Yonne - France)
  • Décédé le 10 décembre 1943 à Saint-bris-le-vineux (Yonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 28 février 1897 au 31 mai 1898
Département
Yonne
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Yonne
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1902 au 3 juillet 1905
Département
Yonne
Groupe
Républicain radical

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1905 au 1er janvier 1943

Biographies

Né le 22 juillet 1847 à Saint-Bris-le-Vineux (Yonne), mort le 10 décembre 1943 à Saint-Bris-le-Vineux.

Député de l'Yonne de 1897 à 1905
Sénateur de l'Yonne de 1905 à 1943
Ministre de l’instruction publique, des beaux-arts et des cultes du 24 janvier 1905 au 14 mars 1906
Ministre de la justice du 9 décembre 1913 au 26 août 1914
Ministre du travail et de la prévoyance sociale du 26 août 1914 au 29 octobre 1915

Issu d'une famille de travailleurs modestes, Jean-Baptiste Bienvenu-Martin fit ses études secondaires au collège d'Auxerre. Doué et studieux il se fit inscrire à la Faculté de droit de Paris où il obtint successivement ses diplômes de licencié et de docteur, Il se destinait au barreau, mais la guerre de 1870 à laquelle il participa le retarda dans sa vocation. Il ne se fit inscrire qu'à sa démobilisation, en 1871, et exerça jusqu'en 1877.

Puis ce fut le début d'une brillante carrière administrative : nommé conseiller de Préfecture de l'Yonne le 15 janvier 1878, il devenait secrétaire général de la même préfecture le 2 décembre 1879 puis sous-Préfet de Sens le 25 avril 1885 pour le rester jusqu'au 26 août 1886 où il entra au Conseil d'Etat en qualité de Maître des Requêtes. Il fut délégué comme directeur au Ministère des colonies en 1894 et prit sa retraite en 1897.

Une nouvelle carrière s'ouvrait devant lui, politique cette fois, qui devait se poursuivre pendant près d'un demi-siècle et durant laquelle toutes ses qualités, d'orateur, d'administrateur, de diplomate et de républicain intransigeant durent s'employer à fond, principalement durant la grande tourmente de 1914.

C'est au Conseil général de l'Yonne qu'il débuta de façon inattendue : ayant posé sa candidature, il eut comme concurrent M. Paul Doumer, député d'Auxerre (1re), futur Président de la République devant lequel il s'inclina pour ne point indisposer le Gouvernement qui le soutenait. Mais les amis politiques de Bienvenu -Martin poursuivirent néanmoins la campagne électorale en signe de protestation, refusant de s'incliner devant cet abandon qu'ils n'approuvaient pas, et le firent élirent bien qu'il n'eut présenté aucune profession de foi. Il ne devait plus cesser désormais d'appartenir au Conseil général de l'Yonne dont il devait être le président un peu plus tard. Le 27 décembre 1896, M. Paul Doumer, nommé Gouverneur général de l'Indochine, laissait vacant son siège de député. Une élection partielle eut lieu le 28 février 1897 pour pourvoir à son remplacement. Bienvenu-Martin fut élu au deuxième tour de scrutin, par 7.707 voix contre 692 à Denormandie, son concurrent le plus favorisé, sur 9.425 votants. Il devait être réélu le 8 mai 1898 au premier tour de scrutin et le 11 mai 1902 au scrutin de ballottage.

Inscrit au groupe républicain radical, il siégea dans diverses commissions, notamment à la Commission d'enquête, sur le Panama, à celle chargée d'étudier le rétablissement du scrutin de liste (1897) à la Commission d'assurance et de prévoyance sociales (1898 et 1902), à celle du suffrage universel (1898) ; à la Commission des associations et congrégations dont il devint président, à celle de l'administration des cultes et de la décentralisation qu'il présida également (1902). Auteur et rapporteur de propositions de loi sur l'assistance aux vieillards, aux infirmes et incurables, il en obtint le vote en 1903. Il s'intéressa également : à la surveillance des établissements de bienfaisance privée (1901 et 1903) ; aux caisses de retraites ouvrières. (1901), au contrat d'association (1901 et 1903). Il soutint la politique des Cabinets. Waldeck-Rousseau et Combes et fonda et présida, en 1904, le nouveau groupe de la gauche radicale-socialiste puis fit partie de la délégation des gauches. Nommé Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-arts et des cultes dans le deuxième Ministère Rouvier du 24 janvier 1905, il eut l'occasion de répondre à plusieurs interpellations sur la séparation des Eglises et de l'Etat (1905), déposa la même année un projet de loi sur ce sujet et le défendit en séance publique (1905).

C'est le 4 juin 1905 qu'il accéda à la Haute assemblée, en remplacement de Collinot, sénateur de l'Yonne décédé. Il se démit de son mandat de député le 3 juillet 1905. Il devait être réélu aux renouvellements sénatoriaux des 3 janvier 1909, 11 janvier 1920, 9 janvier 1927 et 14 janvier 1936. Inscrit au groupe de la gauche démocratique pour en devenir le président, il siégea dans plusieurs commissions et plus spécialement à celle des affaires étrangères et des finances qu'il présida de juin 1911 à décembre 1913. Il fut élu vice-président du Sénat le 13 janvier 1921 et vice-président de la Cour de justice le 24 février. Enfin à la mort de M. Damecour, il devint doyen d'âge du Sénat. C'est en qualité de sénateur qu'il entra dans le troisième Cabinet Rouvier du 18 février 1906 où il conserva le portefeuille de l'Instruction publique, des Beaux-arts et des cultes, qu'il détenait déjà dans le Cabinet précédent. Il soutint à ce titre le budget de son Ministère pour l'exercice 1906. Il démissionna avec-tout le Cabinet le 6 mars suivant. Il ne redevint Ministre que le 9 décembre 1903 dans le premier Cabinet Gaston Doumergue où il lui fut attribué le portefeuille de la justice qu'il conserva jusqu'au 3 juin 1914. Il le retrouva dans le premier Cabinet Viviani du 13 juin 1914, et il obtint celui du travail et de la prévoyance sociale dans le deuxième Cabinet Viviani du 26 août 1914. C'est pendant qu'il exerçait en 1914, comme Ministre de la justice, l'intérim du Ministère des. Affaires étrangères et de la présidence du Conseil en l'absence de Viviani, Chef du Gouvernement, que furent échangées entre l'Allemagne et la France les notes préliminaires au conflit qui couvait et qu'il présida les Conseils de Cabinet dramatiques où fut examinée l'évolution de la situation diplomatique.

Ayant repris sa place à son banc de sénateur, son activité ne se ralentit pas. Il serait vain de tenter d'énumérer ici les multiples débats auxquels il prit part. Mais on peut dire d'une manière générale qu'il n'est pas de décision importante prise dans les domaines, politique, économique, fiscal, social ou intérieur qu'il n'ait appuyé de son autorité ou tenté de faire évoluer vers la solution la plus humaine ou la plus démocratique. Ses avis étaient écoutés avec attention et ses conseils recherchés, en raison de sa grande expérience. Il avait conservé intactes, en dépit de l'âge, l'ardeur de ses convictions et la ferveur de ses sentiments. Républicain vigilant, il n'avait pas hésité, sous le règne du Front populaire à combattre le Gouvernement Blum, derrière lequel il décelait des « influences néfastes ».

Sa longue carrière fut consacrée tout entière et avec le plus grand désintéressement à la chose publique. Sa vie d'homme s'est écoulée dans la modestie et dans la dignité. Il eut la douleur de perdre son fils unique en 1915 sur le champ de bataille de l'Argonne. Il accepta ce coup du destin avec courage et stoïcisme malgré qu'il l'eût profondément marqué.

Sur le plan local, il fut l'un des fondateurs de la Société vigneronne de l'Yonne dont il assuma la présidence pendant plus de quarante ans. Il était également président du Comité départemental chargé de la publication des documents économiques concernant l'histoire .de la Révolution française dans l'Yonne. Il s'éteignit doucement dans son village natal le 10 décembre 1943 dans sa 97e année.




Né le 22 juillet 1847 à Saint-Bris-le-Vineux (Yonne)

Décédé le 10 décembre 1943 à Saint-Bris-le-Vineux

Député de l'Yonne de 1897 à 1905

Sénateur de l'Yonne de 1905 à 1943

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pp. 598 et 599)

Jean-Baptiste Bienvenu-Martin ne prend pas part au vote du 10 juillet 1940.

Après cette date, il se retire dans son village natal où il meurt le 10 décembre 1943.