Alexis Chavanne
1824 - 1911
Député de 1878 à 1889, né à Lyon (Rhône), le 12 octobre 1824, il étudia la médecine, et, reçu docteur en 1851, fut attaché à l'Hôtel-Dieu de Lyon. Entre temps il s'occupait de politique.
Pourtant il n'entra personnellement dans la lutte électorale que lors du scrutin complémentaire du 29 septembre 1878 : en remplacement de M. Pierre Durant, décédé, il fut élu député de la 3e circonscription de Lyon par 8,756 voix (14,467 votants, 28,861 inscrits), contre MM. Habeneck, 3,100 voix, Costanier, 1,288, et Milleron, 786. Il se fit inscrire à la fois à l'extrême gauche et à l'Union républicaine de la Chambre : « au premier de ces deux groupes, disait-il un jour, pour les principes, et au second pour la conduite politique ». Il vota, en conséquence, tantôt avec les radicaux, tantôt avec les opportunistes :
- le 30 janvier 1879 (au Congrès) pour l'élection de M. Jules Grévy comme président de la République ; - le 5 juin, pour l'invalidation de Blanqui;
- le 19 juin (au Congrès), pour l'abrogation de l'art. 9 de la Constitution, c'est-à-dire pour le retour du parlement à Paris;
- le 14 février 1880, pour la proposition Louis Blanc en faveur de l'amnistie plénière;
- le 16 mars 1880, pour l'ordre du jour Devès en faveur du gouvernement se déclarant prêt à appliquer les lois existantes aux congrégations religieuses non autorisées;
- le 8 février 1881, pour le projet tendant au rétablissement du divorce, etc.
M. Chavanne s'était engagé envers ses électeurs à poursuivre le rétablissement de la mairie centrale de Lyon : il déposa, en effet, le 13 février 1879, une proposition tendant à « restituer à la ville de Lyon ses droits municipaux et sa mairie centrale. » Sur un rapport favorable de M. Jozon, déposé le 13 juillet, la Chambre vota une loi qui abrogeait les articles 1, 3, 6 et 7 de la loi du 3 avril 1874, et disposait que la ville de Lyon serait soumise au même régime que les autres communes de France, « sauf les exceptions suivantes, disait le texte. » C'est-à-dire qu'il y aurait à Lyon un maire et douze adjoints; que la commune de Lyon continuerait à être divisée, pour la tenue des registres de l'état civil en six arrondissements municipaux, le maire déléguant spécialement six de ses adjoints pour remplir les fonctions ci-dessus désignées.
Réélu, le 21 août 1881, par la 4e circonscription de Lyon, avec 11,356 voix (16,751 votants, 28,223 inscrits), contre 3,385 voix à M. Milleron, 204 à M. Minard et 157 à M. Radisson, M. A. Chavanne, tout en votant parfois avec l'extrême-gauche, inclina davantage vers la conduite politique conseillée par Gambetta. Il soutint le « grand ministère », vota pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat et contre le maintien de l'ambassadeur auprès du pape; mais la presse intransigeante lui reprocha, notamment à propos du Tonkin, plusieurs votes favorables au ministère Ferry.
Aux élections d'octobre 1885, il fut porté dans le Rhône sur la liste du Comité central (liste opportuniste) et fut élu, au second tour, le 5e sur 11, par 86,717 voix (136,430 votants, 178,887 inscrits). Il s'inscrivit à la gauche radicale, et, sans paraître à la tribune, vota avec ce groupe politique. Il soutint généralement le ministère Floquet, et se prononça dans la dernière session,
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 12 octobre 1824 à Lyon (Rhône), mort le 3 mars 1911, à Lyon.
Député du Rhône de 1878 à 1889. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 79.)
Il ne se représenta pas aux élections générales de 1889, et fut nommé cette même année, médecin du Sénat. Il le resta jusqu'en 1900 où il revint à Lyon. Il y mourut le 3 mars 1911, à 87 ans. On a donné son nom à une rue de sa ville natale.
Il a laissé quelques notes médicales, un recueil de poèmes : Murmures (1895) et des maximes : Pensées humaines (1897).