Sigismond Krzyzanowski dit Lacroix
1845 - 1909
- Informations générales
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- Né le 26 mai 1845 à Varsovie (Pologne)
- Décédé le 4 décembre 1909 à Paris (Seine - France)
1845 - 1909
Député de 1883 à 1889, né à Varsovie (Pologne) le 26 mai 1845, fils d'un réfugié polonais employé à la préfecture d'Angers, il fit ses études au lycée de cette ville et, après avoir obtenu à la faculté de Paris le diplôme de licencié en droit, entra comme employé auxiliaire à la mairie du 11e arrondissement de Paris (1866).
Epris des idées « autonomistes » que M. Emile Accolas, professeur libre de droit, avait exposées dans ses ouvrages de jurisprudence, il devint son secrétaire et son collaborateur, et remplit pendant la guerre les fonctions de commis principal à la mairie du 11e arrondissement. Il quitta Paris au 18 mars, et se rendit à Versailles, où il servit le gouvernement de M. Thiers. S'étant fait, après les événements de 1870-71, naturaliser français, il travailla quelque temps au journal le Radical, fondé par M. Mottu, ancien maire du 11e, et qui n'eut qu'une existence éphémère. Puis il se lança dans la politique, se lia avec M. Yves Guyot, fut avec lui, sous les auspices de M. Menier, un des rédacteurs de la Réforme économique, et se fit connaître comme un partisan décidé des théories « individualistes ».
Elu, dès 1874, comme républicain avancé, conseiller municipal de Paris par le quartier de la Salpêtrière, il obtint plusieurs fois le renouvellement de son mandat (une de ses élections ayant été annulée parce que ses affiches portaient son pseudonyme français de S. Lacroix, il dut se représenter sous son nom véritable de Krzyzanowski). Il contribua à la création, dans l'assemblée municipale, du groupe de l'autonomie communale, auquel son rapport (octobre 1880) sur l'organisation municipale de la ville servit en quelque sorte de manifeste. Dans la presse, M. Lacroix avait pris parti pour la politique intransigeante et « libertaire » contre l'opportunisme au pouvoir : rédacteur en chef du journal les Droits de l'Homme, il s'était, avant l'amnistie, assuré la collaboration régulière de M. Henri Rochefort et de plusieurs ex-membres de la Commune, qui signaient d'un pseudonyme leurs articles envoyés de l'exil. Il dirigea pendant quelques mois, en 1880, un journal intitulé la Convention nationale, appartint, en même temps que M. Henry Maret, à la rédaction de la Vérité, et quitta cette feuille pour prendre part avec lui a la fondation du nouveau Radical (août 1881).
Aux élections du 21 août 1881, la candidature de M. Sigismond Lacroix fut produite et soutenue par le parti radical dans la 1re circonscription du 20e arrondissement de Paris, contre celle de Gambetta : M. Lacroix, après une lutte très vive, échoua avec 3,528 voix contre 4,526 à Gambetta élu, et 387 à M. Jance. Il échoua encore, l'année suivante, à l'élection partielle du 26 février 1882, dans l'arrondissement de Béziers, où il n'obtint que 4,449 voix sur 15,307 votants.
Mais il se représenta, en mars 1883, à Paris (1re circonscription du 20e arrondissement), lorsque la mort de Gambetta eut rendu ce siège vacant, et il fut élu, le 25 mars, au scrutin de ballottage, par 3,795 voix (7,017 votants, 11,368 inscrits), contre 1,897 voix à M. Métivier, opportuniste, et 1,226 à M. Dumay, collectiviste. M. S. Lacroix prit place à l'extrême gauche, et vota avec ce groupe, sans se montrer toujours d'accord avec M. Clemenceau. Lors de la discussion de la loi municipale, il soutint, le 6 novembre 1883, son système d'autonomie communale, comportant l'établissement d'une mairie centrale de Paris. Il se prononça pour la séparation de l'Eglise et de L'Etat, contre les crédits de l'expédition du Tonkin, etc.
Aux élections du 4 octobre 1885, M. S. Lacroix, qui n'avait pas cessé, depuis 1881, de collaborer activement au Radical, dont il est aujourd'hui encore un des principaux rédacteurs, fut désigné par le comité des journaux d'extrême gauche comme un de leurs candidats à la Chambre nouvelle pour le département de la Seine: il réunit, au premier tour de scrutin, 188,793 voix, et, maintenu sur la liste de « concentration » au second tour, fut définitivement élu, le 17e sur 31, par 286,028 voix (416,886 votants, 564,338 inscrits). Il reprit sa place à l'extrême gauche, combattit, avec discrétion, les ministères opportunistes de la législature, se déclara un des premiers, dans la presse comme à la Chambre, l'adversaire du général Boulanger et de sa politique, soutint le cabinet Floquet, vota pour l'expulsion des princes, et, en dernier lieu,
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
On a de lui: Histoire des prolétaires (1873), en collaboration avec M. Yves Guyot; les glorieux Droits de l'homme (1876), etc.
Né le 26 mai 1845 à Varsovie (Pologne), mort le 4 décembre 1909 à Paris.
Député de la Seine de 1883 à 1889. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 504.)
Aux élections de 1889, il choisit son ancienne circonscription, la 1re du XXe arrondissement de Paris, pour se présenter contre Jean-Baptiste Dumay et Camélinat: ayant obtenu au premier tour 2.060 voix sur 10.482 votants contre 2.468 à Dumay, il se retire, assurant ainsi l'élection de son adversaire. Désormais, Sigismond Lacroix ne fera plus acte de candidature bien que l'on ait pensé à lui lors de l'élection sénatoriale partielle dans la Seine du 15 janvier 1905.
Il se consacre désormais à la publication, dans la Collection des documents relatifs à l'histoire de Paris patronnée par le conseil municipal, des Actes de la Commune de Paris pendant la Révolution.
Il écrivit aussi un volume sur Le Département de Paris et de la Seine pendant la Révolution de 1791 à l'an VIII.
Il mourut le 4 décembre 1909 à Paris, à l'âge de 64 ans.