Emile, Paul, Félix Aldy
1853 - 1921
Né à Millau (Aveyron) le 17 juillet 1853, mort à Narbonne (Aude), le 25 avril 1921.
Député de l'Aude de 1902 à 1919.
Après avoir fait ses études classiques à Toulouse et son droit à Aix-en-Provence, Aldy s'inscrivit comme avocat stagiaire à Millau, son pays natal.
Il entra ensuite dans la magistrature et fut nommé substitut du Procureur de la République à Limoux, puis à Narbonne en 1880. Il devint Procureur de la République en 1883, il démissionna en 1887 au moment de la réforme de la magistrature, sa conscience lui interdisant de requérir suivant les instructions officielles dans le procès en diffamation intenté par le maire de Narbonne aux journaux le Rappel de l'Aude et le Républicain de Narbonne.
Désormais libre, il s'inscrivit au barreau de Narbonne où son talent oratoire et la qualité de ses plaidoiries lui valurent en peu de temps une situation prépondérante.
Il fut élu en 1888 conseiller municipal de Narbonne sur une liste d'alliance comprenant à la fois des radicaux et des socialistes. Mais un désaccord survint entre eux qui entraîna en 1889 le retrait des élus socialistes du Conseil municipal. Les électeurs de Narbonne arbitrèrent le conflit par de nouvelles élections où Aldy échoua. Il prit sa revanche deux années plus tard avec toute la liste socialiste et fut nommé adjoint au maire. Il devint maire en 1892, après la révocation de Ferroul et le resta jusqu'en 1894 où Ferroul put reprendre l'écharpe municipale. Il redevint alors adjoint au Maire.
Il était en outre Vice-Président du Conseil général.
C'est aux élections générales des 27 avril et 11 mai 1902 qu'il brigua le siège de Député de la 1re circonscription de Narbonne laissé vacant par son ami Ferroul qui ne se représentait pas. Il l'obtint au 2e tour de scrutin, battant Turrel, ancien Ministre.
Inscrit au groupe socialiste, il fit preuve d'une grande activité, intervenant sur : la réforme des justices de paix (1903) ; les grèves agricoles du Midi (1904) ; la liberté individuelle (1904) ; la falsification des denrées alimentaires (1904) ; les vins artificiels (1905) ; le service militaire de deux ans (1905) ; la fraude sur les vins et le régime des spiritueux (1905) ; l'amnistie (1905) ; les répétiteurs des lycées et collèges (1906) ; les bouilleurs de cru (1906).
Réélu aux élections générales du 6 mai 1906, au premier tour de scrutin, il dépensa ses dons d'orateur au cours de maints débats, notamment sur : l'amnistie (1906, 1908) ; le droit de réunion (1907) ; la crise viticole (1907) ; le mouillage des vins et les abus du sucrage (1907) ; les mesures répressives décidées contre les vignerons du Midi (1907) ; les événements du Midi (1907) ; les frais d'occupation militaire du Midi (1908) ; le régime des piquettes en Algérie (1909) ; la liquidation des congrégations (1910) ; l'incorporation des condamnés dans l'armée (1910) ; les retraites ouvrières et paysannes (1910).
Il fut réélu au premier tour de scrutin aux élections générales du 24 avril 1910, et, avec le même zèle et une conviction égale, défendit à la tribune: les répétiteurs des collèges (1911, 1912) ; la réintégration des cheminots révoqués (1911) ; la Caisse des invalides de la marine (1911, 1912, 1913, 1914) ; la liberté de vote et la sincérité des opérations électorales (1914).
Réélu aux élections générales du 26 avril 1914 au premier tour de scrutin, il fut nommé en 1917 Président de la Commission de la législation civile et criminelle et soutint à ce titre la discussion des projets et propositions de loi concernant les modifications des baux à loyers pendant la guerre (1917-1918) ; puis la proposition de loi modifiant divers articles du Code de justice militaire pour l'Armée de mer (1917) ; la proposition de loi concernant la procédure à suivre devant la Haute Cour de justice (1917) ; la proposition de loi relative aux locations verbales contractées entre le 1er août 1914 et le 11 novembre 1918 (1919) ; le projet de loi relatif à la date de cessation des hostilités (1919) ; le projet de loi sur l'amnistie (1919) ; on l'entendit également parler de la circulation des piquettes (1917), et des droits de circulation sur les boissons hygiéniques (1918).
Les élections générales de 1919 qui eurent lieu au scrutin de liste ne lui furent pas favorables. Il échoua avec toute la liste socialiste. Il regagna alors Narbonne où il mourut deux ans plus tard.