Auguste, Baptistin Maurel

Député de 1881 à 1888, né à Toulon (Var) le 16 juillet 1841, il commença ses études classiques à Toulon et les termina, à Paris. Il fit son droit, fut reçu avocat, et fut attaché, jusqu'en 1866, à une étude d'avoué à Paris.

A cette date, il revint dans le Var, et s'établit avoué à Toulon. Républicain, il fut appelé, après le 4 septembre 1870, aux fonctions de sous-préfet de Toulon. Il donna sa démission au bout de trois mois, et fut nommé secrétaire général de la préfecture du Var ; mais il quitta l'administration presque aussitôt (mars 1871) pour se fixer au Luc, où il possède des vignobles importants.

Membre du conseil municipal de Toulon, M. Maurel ne négligea pas la politique; il fit une active propagande républicaine dans le département, combattit vivement le gouvernement du 24 mai 1873, puis celui du 16 mai 1877, et devint conseiller général du Var pour le canton de Collobrières. En 1878, il fut nommé sous préfet de Lodève, mais, ayant reçu chez lui, à la sous-préfecture, Louis Blanc, son ami personnel, de passage dans cette ville, il se vit menacé de destitution par le ministère opportuniste.

Il ne tarda pas à donner sa démission, et se présenta, comme candidat radical, aux élections législatives du 21 août 1881, dans la 2e circonscription de Toulon: il fut élu député par 5,840 voix (9,915 votants, 20,091 inscrits), contre 1,903 à M. Heckel, 1,590 à M. Bouis et 207 à M. Decugis. Il s'assit à l'extrême-gauche, devint secrétaire de ce groupe, et prit quelquefois la parole, notamment dans les questions intéressant la marine. Il vota contre les ministères Gambetta et Ferry, et contre les crédits de l'expédition du Tonkin.

Porté, le 4 octobre 1885, sur la liste radicale du Var, il fut réélu, le 1er sur 4, par 34,103 voix (51,669 votants, 81,487 inscrits) député de ce département. M. Maurel parut alors se rapprocher, en quelques circonstances, de la majorité opportuniste. Etant sur le point d'être nommé gouverneur d'une de nos colonies, il donna sa démission de député, ne fut pas nommé gouverneur, et fut remplacé, comme député, le 9 décembre 1888, par M. Cluseret. Au sujet de cette promotion manquée, un échange de démentis, suivi d'un duel, eut lieu la même année entre M. Maurel et M. Clemenceau.