Ignace, Charles Plichon
1814 - 1888
Député de 1846 à 1848, au Corps législatif de 1857 à 1870, ministre, représentant en 1871 et député de 1876 à 1888, né à Bailleul (Nord) le 28 juin 1814, mort à Paris le 3 juin 1888, fils d'un fabricant de savons, il fit ses études chez les jésuites de Saint-Acheul, son droit à Paris, embrassa les doctrines saint-simoniennes, et se fixa comme avocat dans sa ville natale après le départ pour l'Egypte du père Enfantin.
Guizot, alors ministre, lui confia une mission en Perse, et peu après, M. Plichon fut élu, le 1er août 1846, député du 12e collège du Nord (Hazebrouck), par 406 voix (767 votants, 823 inscrits), contre 355 à M. Behaghel. Il vota, tout en conservant une entière indépendance, avec le groupe ministériel.
Eloigné de la politique par la révolution de 1848, il se fit, sous l'Empire, le champion des idées catholiques et protectionnistes, devint maire d'Arras, candidat de l'opposition constitutionnelle, et, fut successivement élu député au Corps législatif dans la 4e circonscription du Nord :
- le 22 juin 1857, par 19 067 voix (19 178 votants, 26 616 inscrits) ;
- le 1er juin 1863, dans la 1re circonscription du même département, par 19 326 voix (31 745 votants, 38 128 inscrits) contre 12 337 à M. de Clebsattel ;
- le 24 mai 1869, par 27 108 voix (27 479 votants, 40 054 inscrits).
En 1858, il parla contre la loi de sûreté générale; protesta (1860) contre les envahissements du Piémont, avec une telle vivacité, que le président de la Chambre, M. de Morny, lui retira la parole; signala (1862) le réveil du socialisme, réveil « dont une certaine presse était responsable », alors que les journaux catholiques ne pouvaient que se taire; attaqua (février 1863) les candidatures officielles, et réclama, à cette occasion, la liberté de la presse et la liberté électorale. Il signa la demande d'interpellation des 116, fut, en février 1870, membre de la commission d'enquête sur la marine marchande, adhéra à l'Empire libéral, et fut appelé, le 15 mai 1870, à remplacer M. de Talhouët, démissionnaire, au ministère des Travaux publics. Il vota pour la guerre contre la Prusse, et tomba, le 10 août, avec le ministère Ollivier.
Elu, le 8 février 1871, représentant du Nord à l'Assemblée nationale, le 22e sur 28, par 202 252 voix (262 927 votants, 326 440 inscrits), il prit place au centre droit, fit partie de la réunion Saint-Marc Girardin, demanda une réduction dans la représentation de l'Algérie, défendit le septennat personnel du maréchal de Mac-Mahon dans un discours prononcé à Lille, en 1874, à l'occasion du voyage du président de la République, et vota :
- pour la paix,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- pour la pétition des évêques,
- contre le service de trois ans,
- pour la démission de Thiers,
- pour le septennat,
- pour le ministère de Broglie,
- contre l'amendement Wallon,
- contre les lois constitutionnelles.
Conseiller général du canton sud-ouest de Bailleul du 8 octobre 1871, vice-président et président de l'assemblée départementale, il fut élu député, le 20 février 1876, dans la 2e circonscription d'Hazebrouck, par 8 563 voix (9 132 votants, 12 400 inscrits). Il continua de siéger à droite, et vota pour le ministère de Broglie contre les 363.
Réélu, le 14 octobre 1877, par 9 502 voix (10 188 votants, 12 523 inscrits), contre 288 à M. Bourdrez, il combattit la politique scolaire, coloniale et économique des ministères républicains, et se porta candidat au Sénat, le 5 janvier 1879, dans le Nord, où il échoua avec 383 voix sur 798 votants.
L'arrondissement d'Hazebrouck lui renouvela son mandat législatif, le 21 août 1881, par 7 715 voix (10 158 votants, 12 712 inscrits), contre 2 384 à M. Delassus.
Il continua de siéger à droite, et, porté, le 4 octobre 1885, comme candidat de l'Union conservatrice dans le Nord, il fut réélu député, le 4e sur 20, par 162 558 voix (292 696 votants, 348 124 inscrits). M. Plichon vota constamment avec la minorité de droite, et mourut avant la fin de la législature.
Officier de la Légion d'honneur (14 août 1867).