Jean, Théoxène Roque de Filhol
1824 - 1889
Député de 1881 à 1889, né à Sainte-Colombe (Gironde) le 11 avril 1824, mort à Puteaux (Seine) le 10 septembre 1889, il manifesta de bonne heure des opinions nettement républicaines, vint à Paris en 1850 et prit part à la résistance contre le coup d'Etat en 1851.
Il s'occupa ensuite d'industrie, voyagea en Amérique, revint à Paris, s'établit à Puteaux, fit de l'opposition à l'Empire, et, maire de Puteaux pendant le siège de Paris et pendant la Commune de 1871, fut accusé par le gouvernement de Versailles d'avoir favorisé l'insurrection communaliste. Arrêté, il fut condamné par le 4e conseil de guerre aux travaux forcés à perpétuité. Il subissait cette peine à la Nouvelle-Calédonie, quand la première amnistie de 1879 lui permit de rentrer en France.
Le 27 février 1881, M. Em. Deschanel, nommé professeur au collège de France, ayant dû se représenter devant ses électeurs de la 3e circonscription de Saint-Denis, M. Roque (de Filhol), candidat du parti républicain avancé, fut élu député à sa place par 3,504 voix (7,028 votants, 12,063 inscrits), contre 3,662 au député sortant. Il s'inscrivit au groupe de l'extrême-gauche, et opina avec les radicaux intransigeants. Il fut nommé rapporteur de la commission chargée d'examiner une demande d'autorisation de poursuites contre M. Andrieux; mais, par suite de dissentiments avec la commission, il se démit de ses fonctions de rapporteur.
Réélu député le 21 août 1881, par 5,273 voix (9,326 votants, 13,251 inscrits), contre 2,344 à M. Corra et 1,411 à M. Basset de Belavalle, il suivit la même ligne de conduite que précédemment, se montra l'adversaire des cabinets Gambetta et J. Ferry, réclama la révision de la Constitution, déposa un projet de loi qui fit quelque bruit sur le cumul et les incompatibilités parlementaires, et fit partie, en 1884, de la délégation de l'extrême-gauche chargée d'aller visiter les départements du Midi désolés par le choléra.
Aux élections du 4 octobre 1885, porté sur les listes radicales de la Seine, il réunit au premier tour de scrutin 132,912 voix, fut maintenu sur la liste générale des candidats, et passa, au scrutin de ballottage (18 octobre), le 29e sur 34, avec 281,515 voix (416,886 votants, 564,338 inscrits). Il continua de soutenir contre l'opportunisme au pouvoir les intérêts de la politique radicale, vota l'expulsion des princes, se rallia au cabinet Floquet, se prononça, dans la dernière session,
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
et s'abstint sur les poursuites contre le général Boulanger.