Léon, Théophile Chevreau
1827 - 1910
Député de 1876 à 1889, né à Saint-Mandé (Seine), le 24 octobre 1827, frère de Julien Henri Chevreau qui fut député de 1885 à 1886, il entra de bonne heure dans l'administration comme chef de cabinet de son frère, alors préfet de l'Ardèche.
Successivement, il fut sous-préfet à Forcalquier, puis au Havre, préfet de l'Ardèche à son tour en 1853, puis préfet de la Sarthe, enfin, en 1860, préfet de l'Oise, avec le titre de conseiller d'Etat en service extraordinaire. Il profita assez habilement d'un antagonisme entre la compagnie du Nord et des compagnies d'intérêt local pour faire exécuter un vaste réseau de chemins de fer dans ce dernier département. En août 1870, il fut nommé directeur du personnel au ministère de l'Intérieur et conseiller d'Etat hors section.
Rentré dans la vie privée à la suite des événements du 4 Septembre, M. Léon Chevreau fut admis officiellement à la retraite, comme préfet, en 1874 : il se fit alors attribuer, dit le Dictionnaire universel des Contemporains, « une pension annuelle de 5,764 francs avec des arrérages de 17,000 francs environ ».
Après une première tentative infructueuse faite par lui, en 1872, pour entrer à l'Assemblée nationale, M. L. Chevreau se présenta, le 20 février 1876, comme candidat des conservateurs dans la 2e circonscription de Beauvais, et fut élu par 7,910 voix (15,045 votants, 17,892 inscrits), contre MM. Laffineur, républicain, 4,256 voix, et Desjardins, 2,687.
Il fut du groupe de l'Appel au peuple, et vota avec la droite pour le gouvernement du Seize-Mai, qui lui accorda, après la dissolution, son appui officiel, et l'aida à obtenir sa réélection, le 14 octobre 1877, par 9,690 voix (15,423 votants, 17,984 inscrits), contre 5,567 à M. Laffineur.
Il reprit sa place à droite et vota avec la minorité anti-républicaine :
- contre le ministère Dufaure,
- contre l'élection de M. J. Grévy à la présidence de la République,
- contre l'amnistie,
- contre l'article 7 et l'application des décrets aux congrégations,
- contre les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion, etc.
Réélu le 21 août 1881, par 7,639 voix (14,455 votants, 17,403 inscrits), il continua son opposition au gouvernement, vota contre le ministère Ferry, et vit son mandat renouvelé une fois de plus le 4 octobre 1885, le 2e sur 6 de la liste conservatrice de l'Oise, par 47,013 voix (94,002 votants, 110,857 inscrits). Avec la minorité de droite, il se prononça contre tous les ministères de la législature, depuis le cabinet Brisson jusqu'au cabinet Floquet. Dans la dernière session, il a voté contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1839), s'est abstenu sur l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, et s'est prononcé
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.
Il était commandeur de la Légion d'honneur, du 27 novembre 1868.
Date de mise à jour: février 2018
Né le 24 octobre 1827 à Saint-Mandé, mort le 16 mars 1910 à Paris.
Député de l'Oise de 1876 à 1889. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 96.)
De nouveau candidat, dans la deuxième circonscription de Beauvais, lors des élections générales législatives du 22 septembre 1889, il n'obtint que 6.678 voix sur 13.983 votants au premier tour de scrutin, et fut battu, de peu, par Alexis Delaunay, conseiller général, notaire.
Il renonça ensuite à la politique et ne se porta candidat à aucune des élections suivantes.
Il mourut le 16 mars 1910 à Paris, âgé de 83 ans.